Que voir en février sur Arte ?
Un Amour de Jeunesse de Mia Hansen-Løve (2011) disponible depuis le 1 février Sorti en 2011, le troisième long-métrage de Mia Hansen-Løve semble clore une trilogie autour de la jeunesse. Camille est en couple avec Sullivan mais leur relation...
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Un Amour de Jeunesse de Mia Hansen-Løve (2011) disponible depuis le 1 février
Sorti en 2011, le troisième long-métrage de Mia Hansen-Løve semble clore une trilogie autour de la jeunesse. Camille est en couple avec Sullivan mais leur relation bat de l’aile lorsque ce dernier annonce son départ pour l’Amérique du Sud. Mia Hansen-Løve parvient avec ce film à mettre en scène cet amour adolescent. Sans artifice et suivant les variations des sentiments juvéniles, le film dévoile la passion et le trouble jusqu’au désespoir. Dans une scène, le couple est nu dans la salle de bains : "Tu m’aimes ? – Je t’aime. – C’est tout ? – Je t’adore, clos Sullivan." Il y a dans le langage du film une prose rohmérienne. De cette précieuse référence, Mia Hansen-Løve tire une histoire singulière.
L'Avenir de Mia Hansen-Løve (2016) disponible à partir du 24 février au 25 mars
Avec ce cinquième film, la réalisatrice Mia Hansen-Løve semble poursuivre sa réflexion autour du couple, celui qui s’aime puis se sépare. Le temps est au cœur de ce film, le temps d’une grève, le temps de la solitude, le temps pour se reconstruire. À la tête de ce film, Isabelle Huppert. Elle incarne une mère de deux enfants déjà adultes et professeure de philosophie passionnée. La découverte de l’infidélité de son mari va remettre en question sa vie. De là, Mia Hansen-Løve dresse le paysage tangible d'une vie bourgeoise chahutée. L’évasion vers des paysages montagneux sera la seule manière de fuir cette vie, de fuir Paris. Le film peut rappeler à bien des égards La Femmes Rompue de Simone de Beauvoir, l'histoire d'une femme dont l'existence est chamboulée lorsque l'infidélité de son mari s’infiltre dans leur couple et brise l’équilibre conjugal.
>> À lire aussi : "L’Avenir", le cinquième film fascinant et classe de Mia Hansen-Løve
Girl de Lukas Dhont (2018) disponible jusqu’au 9 février
Premier long-métrage du réalisateur belge Lukas Dhont, Girl brosse le portrait d'une jeune fille en pleine transition, obsédée par la danse, son exutoire. Le film s’éloigne rapidement d’un ton misérabiliste pour engager un dialogue introspectif avec Laura. Née Victor, cette adolescente de 15 ans mène une double quête, celle du corps et de la danse. La représentation de la transidentité est si rare au cinéma que le film en devient précieux. L’image serrée, toujours sur Laura, nous propulse dans son quotidien et ce, jusqu'à l'intime.
André Téchiné, cinéaste insoumis de Thierry Klifa (2018) disponible à partir du 10 février
Avec ce portrait documentaire, le journaliste et réalisateur, Thierry Klifa, esquisse le portrait intime d’un réalisateur timide, celui d’André Téchiné. D’abord critique aux Cahiers du Cinéma dans les années 60, André Téchiné a depuis réalisé une trentaine de films dont notamment Hôtel des Amériques (1981), Les Roseaux sauvages (1994) et plus récemment Quand on a 17 ans (2016). Le documentaire est également l’occasion pour le cinéaste de partager son amour du cinéma. "J’aimerais (…) me renouveler, pas rester cantonner (…) changer le plus possible sans avoir peur de me contredire d’un film à l’autre" confie-t-il dans une interview. Les nombreux témoignages, ceux de Catherine Deneuve, Juliette Binoche ou encore Sandrine Kiberlain, donnent accès à une autre vision du cinéaste, celle de l'homme derrière la caméra.
En thérapie d’Eric Toledano, Olivier Nakache et Laetitia Gonzalez (2021) disponible jusqu’au 25 février
Adaptée de la série israélienne BeTipul, En thérapie est la nouvelle création série d’Arte, créée par Eric Toledano et Olivier Nakache. Plongée dans le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, la série met en scène cinq patients qui se succèdent dans le divan d’un psychanalyste, interprété par Frédéric Pierrot. Le minimalisme du dispositif de mise en scène – un épisode se consacre à une consultation – réduit les artifices pour mieux explorer la douleur des personnes. Composée de trente-cinq épisodes, la série oscille entre parole et écoute, mettant ainsi en image les témoignages de l'inexprimable.
>> À lire aussi : De bons personnages de séries, les psys ?
Les mauvais garçons d’Elie Girard (2020) disponible jusqu’au 28 février
À travers ce moyen-métrage (produit par Films Grand Huit), Élie Girard pose un regard sensible sur l’amitié masculine. Amis depuis le premier jour du lycée, Cyprien, Guillaume et Victor se retrouvent chaque vendredi soir au kebab, "Les mille et une nuits". Reprenant le motif de la nuit comme évasion, Les Mauvais garçons se dévoile par sa délicatesse et sa mélancolie. L’attente de Victor laisse place à l’errance et d’elle surgit des questionnements personnels de la part de Guillaume et Cyprien. Progressivement l’image, d’abord léchée, bascule dans une tonalité plus grave à mesure que s'étire cette déambulation nocturne qui pousse les personnages aux confidences. Aux antipodes des clichés virilistes qui planent autour de l’amitié masculine, ce film donne au contraire un aperçu tendre et touchant de ce lien.
Paï de Niki Caro (2002) disponible jusqu’au 25 février
Ancré dans le monde ancestral du peuple Maori, le film de Niki Caro aborde avec force la place de la femme engoncée dans les coutumes et les mythes. La jeune Paï est issue d'une mort, celle de sa mère et de son frère jumeau, morts à sa naissance. Rongée par la culpabilité, elle se doit pourtant de rompre avec la tradition maorie, communauté dans laquelle seul un enfant garçon peut prétendre à devenir chef et gardien spirituel. Inspiré par la légende maorie du Whale Rider selon laquelle l’élu du peuple arrivera sur l'île sur le dos d’une baleine, le destin de Paï navigue entre le réel et le mythe.
Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret (2018) disponible jusqu’au 16 février
Adapté d’un épisode du roman philosophique Jacques le Fataliste et son maître de Denis Diderot, ce film d’époque signé Emmanuel Mouret raconte la vengeance de Madame de La Pommeraye (Cécile de France) contre le Marquis des Arcis, son amant (Edouard Baer), qu’elle humilie publiquement. Le film parvient à donner corps à une reconstitution juste du XVIII siècle, notamment par le langage, et donne à voir l’affranchissement de deux femmes qui s’accordent enfin à leurs désirs. Arte consacre ce mois-ci un cycle autour d'Emmanuel Mouret, qui a récemment obtenu le prix Lumières du meilleur film avec Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait.
There will be blood de Paul Thomas Anderson (2008) disponible jusqu’au vendredi 21 février
De la folie à l’ivresse meurtrière, There will be blood se présente comme une représentation minutieuse d’une aventure américaine et de sa tragédie. À la fin du XIX siècle, un prospecteur part à la recherche d’or dans le Nouveau-Mexique mais sa soif d'argent le conduira à sa perte. Le film s’ouvre sur cet homme qui s’enfonce frénétiquement dans un puits et racle les dernières pépites d’or au risque de se blesser gravement. Qu’importe. Cette scène est à l’image de tout le film qui met en scène la brutalité et l’aliénation d’un homme. Inspiré du roman de l’écrivain socialiste Upton Sinclair, Pétrole ! (1927), There will be blood capte la frénésie d’un homme happé par le désir capitaliste naissant.
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