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La Fleur du Mal (2003) de Claude Chabrol, disponible sur Netflix Dans ce bain Flaubérien, Chabrol distille avec soin les névroses d’une famille bourgeoise, soumise à l’inceste et au meurtre. Flétrie avant même qu’elle n’éclose, La Fleur du...

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La Fleur du Mal (2003) de Claude Chabrol, disponible sur Netflix

Dans ce bain Flaubérien, Chabrol distille avec soin les névroses d’une famille bourgeoise, soumise à l’inceste et au meurtre. Flétrie avant même qu’elle n’éclose, La Fleur du Mal est déjà pleine de venin et gangrène autant le passé que l’avenir de cette famille. Comme à son habitude, Chabrol soumet ses personnages aux secrets et la mise en scène les cloisonne dans un cadre réduit. À l’exception de la maison familiale, les autres décors sont secondaires, accentuant la difficulté de cette famille à s’enfuir de cette demeure. Teintée d’une sorte de mesquinerie cynique à l’égard des bourgeois, La Fleur du Mal s’attaque impunément à une famille coupable depuis toujours.

>> À lire aussi : Quelle grille de lecture pour les films de Chabrol en 2021 ?

L’Amant d’un jour (2017) de Philippe Garrel, disponible sur Arte

Épilogue d’une trilogie amorcée avec La Jalousie (2013) et L’Ombre des femmes (2015), L’Amant d’un jour est une nouvelle variation autour de l’amour qui dépeint ici aussi l’amitié féminine. Si Philippe Garrel demeure aujourd’hui un cinéaste encore d'actualité, c’est parce qu’il filme avec justesse et légèreté les rencontres, l’amour puis les séparations.  En pleine rupture, Jeanne (Esther Garrel) trouve refuge chez son père (Éric Caravaca), qui est en couple avec une étudiante (Louise Chevillotte). La cohabitation laisse place à l’amitié entre ces deux femmes, qui se soutiennent mutuellement dans leurs tourments. De façon minimaliste, le cinéaste saisit dans chaque détail, la tendresse et la violence, révélant à l'image en noir et blanc, toute la complexité des rapports sentimentaux. Rien n'est gratuit, tout sonne juste. L'Amant d'un jour est l'ode d'un cinéaste à l'égard des femmes.  

>> À lire aussi : [RécitCritique#1] Philippe Garrel et Les Inrockuptibles, des amants réguliers

L’Avenir (2016) de Mia Hansen-Love, disponible sur Arte

Cinéaste de la jeunesse, Mia Hansen-Love s’attarde avec ce film sur une autre tranche de la vie, celle d'une femme d'une cinquantaine d'années, en quête de liberté et d'affranchissement. Nathalie (Isabelle Huppert) est une professeure de philosophie passionnée, une mère aimante et bientôt grand-mère. La découverte de l'adultère au sein de son couple bouleverse son quotidien si bien réglé jusque-là. La mise en scène s'adapte à ce malaise et annonce l'évasion d'une femme, qui étouffe, tourne en rond, cherche sa place. L'interprétation d'Isabelle Hupert est bouleversante, oscillant entre un ton grave et léger. La mise en scène de Mia Hansen-Love n'est jamais démonstrative et manifeste ce sentiment d'émancipation.

>> À lire aussi : "L’Avenir", le cinquième film fascinant et classe de Mia Hansen-Løve

Baltringue (2019) de Josza Anjembe, disponible sur France TV

Nommé aux César dans la catégorie Meilleur film de court-métrage cette année, Baltringue livre avec force et sensibilité un regard rare sur l'homosexualité dans le milieu carcéral. Alors qu'Issa (Alassane Diong) est sur le point d'être libéré, sa rencontre avec Gaëtan (Yoann Zimmer), un nouveau détenu, éveille en lui un désir.  Loin des stéréotypes autour de l'image de la prison, la cinéaste Josza Anjembe s'attarde sur un sujet méconnu voire tabou. Les corps masculins sont humiliés, violentés mais le désir naissant qui émerge progressivement entre ces deux hommes, impose à la mise en scène, un temps d'évasion. Bien que le décor de Baltringue soit un centre pénitentiaire, le film n'en est pas pour autant un film de prison, mais plutôt un film d'amour dans un cadre carcéral. 

>> À lire aussi : César 2021 : les nominations sont tombées

Lotte Eisner – Par amour du cinéma (2020) de Timon Koulmasis, disponible sur Arte   

L’histoire du cinéma, comme une fresque à dessiner, est remplie de personnes méconnues mais qui par amour pour cet art, ont fortement contribué à son rayonnement. Lotte Eisner en fait partie. À travers ce documentaire, Timon Koulmasis dresse le portrait de cette historienne, critique et conservatrice du cinéma. Née en Allemagne en 1896, elle manifeste très jeune son intérêt pour le cinéma mais l’arrivée au pouvoir du National-Socialisme, l’oblige à fuir et trouver refuge en France, où elle fonde aux côtés d’Henri Langlois, la Cinémathèque Française en 1936. L’intervention de plusieurs cinéastes, allemands pour la plupart, notamment Wim Wenders, Volker Schlöndorff ou encore Werner Herzog, signale à la fois l'importance du rôle d'Eisner vis à vis de la sauvegarde des films et son influence à l'égard de la nouvelle génération de cinéastes allemands après la guerre.