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Les Berceaux (1932) de Jean Epstein, disponible à partir du 13 janvier sur Henri Restauré par la Cinémathèque française en 2011, Les Berceaux est la mise en images réalisée par Jean Epstein, d’un poème de Sully Prudhomme. Après avoir réalisé...
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Les Berceaux (1932) de Jean Epstein, disponible à partir du 13 janvier sur Henri
Restauré par la Cinémathèque française en 2011, Les Berceaux est la mise en images réalisée par Jean Epstein, d’un poème de Sully Prudhomme. Après avoir réalisé Poèmes bretons (1929), Jean Epstein reconvoque son attirance pour ces paysages et parvient à extraire de l'image maritime, la mélodie de ce film, interprétée par André Gaudin, de l'Opéra-Comique. Rarement le cinéma aura insufflé avec autant de force la liaison entre l’image et la musique. Habitué de la Bretagne et pour les besoins du tournage, Jean Epstein, accompagné de son opérateur Joseph Barth, se sont rendus dans la baie de Saint-Malo. Un voilier amarré au port, un marin quitte sa femme qui berce leur enfant ; ces images sont la juste traduction des paroles de ce poème. Comme une sorte de poésie cosmique, les images embrassent la mélodie. Avec Les Berceaux, Jean Epstein dépeint le rapport, parfois intime, de l’Homme avec la mer. Ce film rappelle à bien des égards la chanson de Léo Ferré, La Mémoire et la Mer.
Bianca (1986) de Nanni Moretti, disponible sur le videoClub Carlotta Films jusqu’au 19 janvier
Figure incontournable du cinéma italien, à la fois acteur, metteur en scène et producteur (Sacher Films), l’extravagant Nanni Moretti signe avec Bianca, un film solairement drôle. Dans cette comédie dramatique, sortie en 1986, Nanni Moretti raconte la mutation d’un professeur de mathématiques (qu’il incarne lui-même), au lycée Marilyn Monroe où il tombera sous le charme de Bianca, la professeure de français. Fin observateur, à la lisière du voyeurisme, Nanni Moretti regarde à travers les fenêtres, comme une ouverture au monde, une manière de s'évader de son quotidien par la rêverie.
Réponse de femmes : Notre corps, notre sexe (1975) d'Agnès Varda, disponible sur MK2 curiosity jusqu'au 20 janvier
Pour l'année de la Femme, 1975, Antenne 2 a demandé à sept femmes cinéastes de répondre à cette question : "Qu'est-ce qu'une femme ?" Comme une ode à la Femme, Agnès Varda livre dans son ciné-tract de sept minutes, une réponse au pluriel : "Je ne suis pas qu'un sexe et des seins. Je suis un corps de femme." Par un dispositif simple mais direct, la cinéaste filme et donne la parole à une série de femmes, toutes différentes les unes des autres. Même si le film date des années 70, il résonne toujours avec l'actualité et son texte engagé demeure encore nécessaire.
Ham on Rye (2019) de Tyler Taormina, disponible sur Mubi
Pour son premier long-métrage, Ham on Rye, Tyler Taormina décompose les illusions adolescentes pour nous inviter, comme les personnages, à passer à l’âge adulte. Produit, écrit et réalisé par Tyler Taormina, Ham on Rye longe d’abord le teen-movie avant de franchir le rivage et basculer dans l’étrangeté. Tous les adolescent.es de la banlieue où vit Haley, se mettent sur leur 31 pour assister à une mystérieuse cérémonie, "le plus important jour de leur vie." Un bal de promo, une remise de diplôme ? Haley est plus que sceptique à propos de cette tradition, qui détermine le sort des adolescent.es, entre ceux qui resteront dans la banlieue et ceux qui pourront s’y échapper.
>> A lire aussi : “Ham on Rye”, un teen movie audacieux à l’énergie lynchienne
Bad Lieutnant (1992) d’Abel Ferrara, disponible sur lacinetek jusqu’au 9 fevrier
Violentes et subversives, les images de Bad Lieutnant d’Abel Ferrara n’ont pas épargné le public de Cannes pendant son festival en 1992. Harvey Keitel y incarne un flic drogué, parieur compulsif, angoissé par la déréliction et alcoolique, qui va être chargé d’enquêter sur le viol d’une religieuse. Le film nous plonge au cœur d'une détresse rédemptrice. Plus l’enquête s’approche de la vérité, plus le flic est conduit invariablement vers l’erreur. La mise en scène du film assure une décente aux enfers d’un personnage déjà condamné. Tourné pendant 18 jours, le tournage fut éprouvant pour les acteurs mais c'est justement cette extrémité qu’Abel Ferrara a voulu saisir pour ce film christique. Oscillant entre le cinéma d’auteur et la contre-culture under-ground, Bad Lieutnant a su transgresser le cinéma de genre.
De quelques événements sans signification (1974) de Mostafa Derkaoui, disponible sur Mubi
D'abord interdit et censuré par les autorités marocaines en 1974, De quelques événements sans signification était considéré comme un film perdu. Grâce à un travail de restauration à partir d'un négatif, le film de Mostafa Derkaoui a pu revoir le jour et projeté dans des festivals tels que le FID et la Berlinale en 2019. En marxiste convaincu, l'intention première de Mostafa Derkaoui était de réaliser un film pour le peuple. De là, le cinéaste s’engage dans un documentaire à vif, dans lequel des artistes et intellectuels interrogent des passants à propos de leur vision du cinéma marocain. Dans ce tumulte d'idées, l’image s’éloigne du discours et capte les articulations des corps et visages. De l’enquête sur la situation du cinéma au meurtre, le film se substitue à l’attirance pour un homme, le criminel. De la même manière que Jean Genet idolâtre Maurice Pilorgue, Mostafa Derkaoui révèle lui aussi son obsession. Aux échos de rébellion, le film questionne le rôle politique du cinéma.
Motherland (2019) de Tomas Vengris, disponible jusqu'au 31 janvier sur Arte
Récemment récompensé par le prix du public européen au ArteKino Festival, le premier long-métrage de Tomas Vengris montre l’adolescence d’un garçon dans un pays qui lui est étranger. Après plusieurs années d'exil aux Etats-Unis, une mère et son fils sont de retour dans leur pays d’origine, la Lituanie. Ce pays, nouveau pour le jeune Kovas, conserve les vestiges du communisme dont ses grands-parents en ont été les victimes. Viktorija, la mère, décide de récupérer le domaine familial, maintenant occupé par une famille russe. Si le film s'accorde à l'éveil des premiers désirs adolescents, il partage également ce sentiment d'étrangeté à l'égard d'un pays en plein changement. L’image et la lumière engoncent les personnages dans cet espace étranger, le film parvient à illustrer l’adaptation d’une mère et son fils pour qui la chose la plus importante est "d’avoir un chez-soi".
Tire-au-flanc 62 (1961) de Claude de Givray et co-réalisé avec François Truffaut, disponible jusqu'au 20 janvier sur MK2 Curiosity
Sorti en 1961, ce film de Claude de Givray, co-réalisé avec François Truffaut, Tire-au-flanc 62, est le tableau chaplinien d’une caserne militaire. Tiré de la pièce éponyme d’André Mouëzy-Éon, le texte théâtral avait déjà eu une adaptation en 1928 par Jean Renoir. Jean Emilien Arthur Lerat de la Grignotière, surnommé Le Rat par le caporal, est convoqué par l’armée pour subir les sévices…le service militaire. Entre bizutage et raillerie, le jeune aristocrate a dû mal à trouver sa place dans ce monde où le burlesque révèle toutes les absurdités du protocole. Le quotidien à la caserne suit son cours jusqu’à ce que Jean tombe amoureux de Catherine, la fille du colonel. Potache sans être dénué de sentiments, le film s'inscrit dans un nouveau sillon, l'union entre un ton "Nouvelle Vague" et comique.
>> A lire aussi : “Tire-au-flanc 62” : un drôle de Truffaut à découvrir sur MK2 Curiosity
East Punk Memories (2012) de Lucile Chaufour, disponible sur Tenk
Pendant l’âge d’or du Punk, Lucile Chaufour, caméra Super 8 au poing, filme ses ami.es punks en rupture avec le régime communiste de Budapest. Tout.es veulent lutter contre les intimidations et répressions policières dans l’espoir d’un changement de système. Les années passent, le Mur de Berlin tombe et l’économie de marché s’infirme dans le nouveau monde. Que sont devenus ces punks ? Comment ont-ils vécu ces bouleversements ? Vingt ans après cette époque, Lucile Chaufour décide de retrouver ses ancien.nes ami.es punks. A travers ces témoignages, le documentaire dessine les repositionnements et les discordances d’une génération hongroise toujours en proie à la confusion politique. East Punk Memories rappelle, sans être nostalgique, l’errance d’un combat générationnel, celui des Punks de Budapest.
Loulou (1980) de Maurice Pialat, disponible depuis le 22 décembre sur Amazone Prime
Nelly (Isabelle Huppert) vit avec André (Guy Marchand), un bourgeois quadragénaire mais la jeune femme ne veut plus de cette vie. Elle devient alors la maitresse de Loulou (Gérard Depardieu), cagnard au blouson de cuir "je prends la vie comme elle vient parce que si je réfléchis, je me demande ce qu’elle fait avec un mec comme moi". Le film, sorti en 1980, est loin d’être qu’une simple romance adultérine, mais pour l’époque, un véritable film à la dimension politique. Avec ce film, le cinéaste expose la violence de classe, André et Loulou étant aux antipodes, mais pousse ce clivage social jusqu’aux rapports personnels.