Queens of the Stone Age fait son grand retour avec un “In Times New Roman…” irrésistiblement abrasif

En plus de vingt-cinq ans de carrière, Queens of the Stone Age a largement prouvé que son champ d’action ne se limitait pas au stoner sous testostérone et que le groupe savait chanter des choses plus subtiles que la liste de drogues qui constituait...

Queens of the Stone Age fait son grand retour avec un “In Times New Roman…” irrésistiblement abrasif

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En plus de vingt-cinq ans de carrière, Queens of the Stone Age a largement prouvé que son champ d’action ne se limitait pas au stoner sous testostérone et que le groupe savait chanter des choses plus subtiles que la liste de drogues qui constituait son 1er tube, l’irrésistible Feel Good Hit of the Summer (2000).

Sur In Times New Roman…, huitième album sans compter les Desert Sessions (fabuleuses récréations au casting mouvant, dont la dernière date de 2019), on mesure une fois de plus à quel point leur leader, Josh Homme, est l’une des figures les plus fascinantes du rock contemporain – PJ Harvey, Iggy Pop, Arctic Monkeys ou encore Dave Grohl avec lesquel·les il a collaboré ne s’y sont pas trompé·es.

Mention spéciale à la voix de Josh Homme, impressionnante

Toujours l’homme de la situation malgré ses récents tourments (dont un divorce envenimé et la mort de son ami et collègue Mark Lanegan), le désormais quinquagénaire nous propose ici des bacchanales à couper le souffle, entre éclairs abrasifs et mélodies pop. Car, comme toujours chez ces fines lames du rock, la sauvagerie laisse souvent place à des moments incroyablement sophistiqués, comme ces violons empoisonnés sur Obscenery et Sicily, ces riffs glam rutilants sur Made to Parade, ce groove contagieux d’un bout à l’autre, ou la renversante coda acoustique qui conclut le disque. “Le vieux monde fond comme une bougie vacillante/Encore tant de choses à perdre et j’ai déjà tant perdu”, remarque Josh Homme d’un ton lourd de regrets sur cette ultime chanson-fleuve.

Intitulée Straight Jacket Fitting, elle cite plusieurs fois dans ses paroles l’énigmatique titre de ce nouvel album, le nom d’une banale police de caractères suivie de points de suspension. Enregistrés en Californie, entre le studio personnel de Josh Homme à Burbank et celui de Rick Rubin à Malibu, ces dix morceaux viennent s’ajouter à l’arsenal live du gang, véritable machine de guerre sur scène qui dévaste tout sur son passage. Mention spéciale à la voix de Josh Homme, impressionnante et toujours plus appliquée, qui croone dans les graves, voltige dans les aigus, se change en murmures lascifs dans les chœurs et s’entrelace à la mélodie principale, le tout en finesse, sans forcer.

In Times New Roman… (Matador/Wagram). Sortie le 16 juin. En concert au festival Pause Guitare, Albi, le 5 juillet.