Quel délai entre 2 doses de vaccin? Fischer s'oppose à l'Académie de médecine
VACCINS - Le Pr Alain Fischer a exprimé sa vive opposition à la suggestion de l’Académie de médecine qui a prôné jeudi 15 avril un écart de six mois au lieu de six semaines entre la 1ère et la deuxième dose pour les vaccins Pfizer ou Moderna,...
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VACCINS - Le Pr Alain Fischer a exprimé sa vive opposition à la suggestion de l’Académie de médecine qui a prôné jeudi 15 avril un écart de six mois au lieu de six semaines entre la 1ère et la deuxième dose pour les vaccins Pfizer ou Moderna, chez les moins de 55 ans.
Cela permettrait “d’atteindre une immunité collective beaucoup plus rapidement avec le même nombre de doses tout en assurant une protection individuelle satisfaisante”, a estimé l’Académie.
“Cet avis représente celui de certains de mes collègues, mais pas celui de l’immense majorité des scientifiques et des médecins qui, de par le monde, s’intéressent à la vaccination”, a répondu le Pr Fischer lors d’une conférence de presse organisée en ligne par l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est depuis Paris. Il est lui-même membre de cette Académie et déplore de “n’avoir pas été consulté”.
L’Académie de médecine n’a toutefois pas de pouvoir décisionnel. Il appartient à la Haute autorité de santé de prendre ce type de décisions qui nécessite l’aval du gouvernement.
“Permettre de vacciner plus vite”
Depuis mercredi, l’espacement entre deux doses de vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna (dits à ARN messager) est fixé à 42 jours, contre 28 auparavant. ”Ça va nous permettre de vacciner plus vite sans voir se réduire la protection”, a assuré le ministre français de la Santé, Olivier Véran, au Journal du Dimanche.
L’Académie française de médecine veut aller plus loin: elle recommande “de retarder de 6 mois la date de la seconde injection de vaccin à ARN messager chez les personnes immunocompétentes (qui n’ont pas de déficit immunitaire, ndlr) âgées de moins de 55 ans”.
Pour l’instant, pour être vacciné à moins de 55 ans, il faut soit faire partie des professions prioritaires (soignants, pompiers, aides à domicile) soit être atteint de certaines pathologies.
L’Académie de médecine préconise aussi “de reporter la vaccination des personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2 (...) à 6 mois après” un test PCR positif.
Accélérer la vaccination à cause des variants
Tout cela permettrait selon elle “d’élargir la population des personnes pouvant recevoir une 1ère injection de vaccin à ARN messager, ce qui permettrait de la proposer au plus tôt aux personnes très exposées, notamment aux professionnels de l’enseignement”.
Pour faire ces recommandations, l’Académie s’appuie sur de récentes études menées aux États-unis et au Royaume-Uni, qui “démontrent qu’une seule dose d’un vaccin à ARN messager confère rapidement une protection très élevée”, en attendant toutefois une quinzaine voire une vingtaine de jours après la vaccination.
D’autre part, elle prend en compte le fait que le variant anglais du coronavirus, plus contagieux, est aujourd’hui dominant en France, ce qui impose selon elle “d’accélérer” la vaccination.
Toutefois, certains scientifiques sont réticents à l’idée d’allonger ainsi l’espacement entre les doses: ils craignent que la protection incomplète apportée par la 1ère injection ne favorise l’émergence de nouveaux variants.
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