Quels films feront le 76e Festival de Cannes ?

On l’apprenait la semaine dernière : l’édition 2023, qui se tiendra du 16 au 27 mai, sera présidée par le cinéaste Ruben Östlund. Cette annonce hivernale nous fait déjà rêver aux films que l’on espère découvrir à Cannes cette année. En attendant...

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On l’apprenait la semaine dernière : l’édition 2023, qui se tiendra du 16 au 27 mai, sera présidée par le cinéaste Ruben Östlund. Cette annonce hivernale nous fait déjà rêver aux films que l’on espère découvrir à Cannes cette année. En attendant la conférence de presse prévue pour la mi-avril, voici donc un petit tour d’horizon des cinéastes que l’on espère retrouver.

Triet, Bonello, Dumont et Godard

Du côté des films français, on espère que cette édition sera l’occasion de projeter de nombreux films de réalisatrices. Plusieurs d’entre elles ont déjà connu au moins une sélection en Compétition et pourraient y présenter un nouveau film comme Justine Triet dont le quatrième long métrage, Anatomie d’une chute, réunira Swann Arlaud et Sandra Hüller dans un polar montagnard. Valérie Donzelli pourrait présenter son adaptation du roman d’Éric Reinhardt avec L’Amour et les Forêts. Co-écrit avec Audrey Diwan, le film mettra en scène la relation toxique entre deux personnages interprétés par Virginie Efira et Melvil Poupaud.

Le nouveau film de Catherine Breillat, L’Été dernier, marque le retour de la cinéaste dix ans après Abus de faiblesse, pour dépeindre l’histoire passionnelle d’une femme d’âge moyen (Léa Drucker) avec un jeune homme de 17 ans (interprété par Samuel Kircher, frère de Paul Kircher, la révélation du Lycéen de Christophe Honoré). Maïwenn, quant à elle, se mettra elle-même en scène aux côtés de Johnny Depp dans le rôle de Louis XV, dans son drame historique Jeanne du Barry. Enfin, deux films partageant le même titre pourraient faire partie de la sélection : Le Retour de Mati Diop, dont le titre évoque une thématique fondamentale d’Atlantiques, et Le Retour de Catherine Corsini, où des vacances en Corse prendront l’allure d’une quête des origines.

Parmi les réalisatrices françaises, on peut aussi compter sur Katell Quillévéré pour Le Temps d’aimer, dans lequel Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste vivront une histoire d’amour passionnelle dans la France de 1947, ainsi que Vanessa Filho pour son adaptation du roman de Vanessa Springora, Le Consentement, Houda Benyamina (réalisatrice de Divines) pour Toutes pour une et Léa Domenach pour Bernadette, avec Catherine Deneuve dans la peau de Bernadette Chirac. Enfin, on espère découvrir le nouveau film d’Helena Klotz, La Vénus d’Argent, dans lequel la cinéaste retrouve Niels Schneider, dix ans après L’Âge atomique.

D’autres cinéastes habitués du festival sont susceptibles de faire leur retour en sélection officielle. Huit ans après sa sélection en Compétition pour Saint Laurent, Bertrand Bonello pourrait y faire son retour avec La Bête, libre adaptation de La Bête dans la jungle d’Henry James. Ce projet digne des sœurs Wachowski mettra en scène Léa Seydoux dans une histoire d’amour qui s’étend sur plusieurs époques, entre passé et futur, empruntant à la science-fiction, au fantastique, au film catastrophe voire même à l’horreur.

Parmi les habitués, comptons aussi Bruno Dumont avec L’Empire (avec au casting Camille Cottin, Fabrice Luchini, Lyna Khoudri, mais aussi Bernard Pruvost et Philippe Jore, le duo de détectives improbables de P’tit Quinquin), ainsi que Robin Campillo pour L’Île rouge, qui se plongera avec Nadia Tereszkiewicz dans le Madagascar des années 1970 pour saisir les dernières illusions du colonialisme. Quentin Dupieux s’entoure quant à lui de toute une partie du star-system français dans Daaaaaali ! (Anaïs Demoustier, Gille Lellouche, Alain Chabat, Pierre Niney, Edouard Baer, Pio Marmaï, Jonathan Cohen, etc.), pour suivre la rencontre entre une journaliste et le peintre Salvador Dalí.

2023 pourrait également marquer le retour de Michel Gondry (dont le dernier film date de 2015) avec Le Livre des solutions, qui explore justement la crise artistique d’un cinéaste en mettant en scène Pierre Niney, Blanche Gardin et Françoise Lebrun. Dans les retours attendus, notons celui de Thomas Cailley avec Le Règne animal, un conte fantastique porté par Adèle Exarchopoulos, Romain Duris et Paul Kircher, neuf ans après Les Combattants.

À ces noms, s’ajoutent ceux des frères Larrieu pour Le Roman de Jim, dont le tournage s’est achevé en décembre 2022, Robert Guédiguian, qui retrouve sa bande d’acteurs et actrices habituelle (Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan) dans Et la fête continue, Thomas Lilti pour Un métier sérieux (avec Vincent Lacoste, Adèle Exarchopoulos et Louise Bourgoin) et Arnaud Des Pallières avec Le Bal des folles, dont l’action se tiendra dans un hôpital psychiatrique parisien de la fin du XIXe siècle.

Enfin, hors catégorie, on ne peut que souhaiter découvrir le ou les derniers films de Jean-Luc Godard (il serait question de deux projets : Scénario et Drôles de guerres), dont Nicole Brenez dévoile quelques éléments dans son dernier ouvrage.

Scorsese, Gerwig, Anderson : le cinéma américain attendu au tournant

De nombreux grands noms du cinéma américain pourraient également se montrer sur la Croisette ; à commencer par Martin Scorsese et son très attendu Killers of the Flower Moon, qui réunira les deux acteurs fétiches du cinéaste, Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, dans l’Oklahoma des années 1920. 

Les tapis rouges cannois seront sans doute foulés par le casting impressionnant (c’est devenu une habitude) du prochain film de Wes Anderson, Asteroid City, ainsi que par celui du très attendu Barbie de Greta Gerwig avec Margot Robbie et Ryan Gosling. Le cinéma indépendant américain pourrait donc être particulièrement bien représenté, puisque sont également attendus Priscilla de Sofia Coppola (un biopic consacré à l’épouse d’Elvis), May/December de Todd Haynes qui réunira Julianne Moore et Nathalie Portman, Beau is Afraid d’Ari Aster, The Bikeriders de Jeff Nichols dans lequel Tom Hardy et Michael Shannon seront membres d’un club de motards des années 1960, ou encore Hitman de Richard Linklater.

Enfin, la sélection de certains films pourraient susciter la controverse, notamment The Palace, la comédie noire de Roman Polanski ou Coup de chance, le dernier film de Woody Allen tourné en France avec Niels Schneider, Valérie Lemercier et Melvil Poupaud. Variety a également révélé que la série HBO de Sam Levinson, The Idol, dont le tournage avec The Weeknd et Lily-Rose Depp suscite déjà la polémique, pourrait être projetée en avant-1ère au festival.

Le retour des grands habitués ?

Des cinéastes déjà palmés pourraient faire leur retour en compétition, comme Hirokazu Kore-eda avec Monster, Ken Loach pour The Old Oak ou encore Nuri Bilge Ceylan qui retrouve l’Anatolie dans Les Herbes sèches (dont la durée avoisinerait les quatre heures). Mais on attend surtout Le Soleil du futur de Nanni Moretti qui plongera Mathieu Amalric et son actrice fétiche Margherita Buy dans l’Italie des années 1950.

Pedro Almodóvar sera sans doute de retour avec son court métrage Strange Way of Life, un western queer porté par Ethan Hawke et Pedro Pascal. Parmi les habitués du festival, nous misons aussi sur Yórgos Lánthimos avec Poor Things, une adaptation du roman fantastique d’Alasdair Gray avec Emma Stone et Willem Dafoe, ou encore Jessica Hausner avec Mia Wasikowska en dangereuse enseignante dans Club Zéro.

Plusieurs cinéastes sont particulièrement attendus, après une longue pause dans leur carrière : six ans séparent Les Feuilles mortes (le prochain Aki Kaurismäki) de De l’autre côté de l’espoir, et neuf ans séparent le prochain film d’Abderrahmane Sissako, La Colline parfumée, de Timbuktu. Mais le retour le plus stupéfiant serait celui de Victor Erice avec Cerrar Los Ojos, 31 ans après Le Songe de la lumière : un nouveau film qui marque également ses retrouvailles avec Ana Torrent, l’enfant inoubliable de L’Esprit de la ruche.

Enfin, l’un des plus grands documentaristes actuels pourrait présenter son nouveau film, puisque Wang Bing est en train d’achever le montage de son prochain projet consacré à la main-d’œuvre de l’industrie du textile, dont la durée pourrait atteindre les dix heures. En post-production depuis novembre, le nouveau film de fiction de Jia Zhangke est un très bon candidat pour la sélection officielle, puisque ses cinq précédents longs métrages ont déjà concouru pour la Palme d’or.

À noter que l’Italie sera sans doute bien représentée cette année, puisqu’en plus du film de Moretti, nous pourrions y découvrir La Chimera d’Alice Rohrwacher, et Io Capitano de Matteo Garrone. Dans une moindre mesure, la Roumanie pourrait aussi se glisser dans la Compétition ou dans les sélections parallèles avec les films de Radu Jude (Do Not Expect Too Much of the End of the World) et de Cristi Puiu (MMXX).

Incertitudes

Certains projets, dont l’état d’avancement est incertain, donnent particulièrement envie, comme Sauvagerie du Portugais Miguel Gomes, Mektoub my Love : Canto Due d’Abdellatif Kechiche, Eureka de Lisandro Alonso (qui promet un voyage dans le temps et l’espace, entre 1870 et 2019, entre les États-Unis, le Mexique et la forêt amazonienne), ou encore la romance contrariée entre un officier nazi et la femme d’un kapo de The Zone of Interest de Jonathan Glazer, qui n’a pas donné de nouvelles depuis le triomphe critique d’Under the Skin.

Enfin, nos confrères de Paris Match ont “douché quelques enthousiasmes” en annonçant que plusieurs projets particulièrement attendus pour cette édition seront finalement absents, comme les nouveaux films de Hayao Miyazaki, Kirill Serebrennikov (Limonov), Christopher Nolan (Oppenheimer), Ridley Scott (Napoleon), Terrence Malick (The Way of the Wind) et Marco Bellocchio (La Conversione).