Qu'est-ce que le squirting, souvent confondu avec l'éjaculation féminine?

SEXUALITÉ - Quand on tape “squirting” sur Google, rares sont les informations purement anatomiques à se présenter à nous. Ou en tout cas, elles se noient rapidement sous la masse de liens redirigeant vers des sites de cul en tout genre. PornHub,...

Qu'est-ce que le squirting, souvent confondu avec l'éjaculation féminine?

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C'est quoi, le

SEXUALITÉ - Quand on tape “squirting” sur Google, rares sont les informations purement anatomiques à se présenter à nous. Ou en tout cas, elles se noient rapidement sous la masse de liens redirigeant vers des sites de cul en tout genre. PornHub, RedTub ou YouPorn semblent disposer d’une vaste sélection de contenus mettant en scène le phénomène, sans pour autant nous donner d’éclairage sur ce qui l’explique. C’est là qu’on intervient, en répondant à deux questions qui nous taraudent.

D’abord, le “squirting” existe-t-il au-delà des fantasmes et des diktats du X mainstream? Et ensuite, en quoi consiste-t-il précisément? Est-ce similaire à l’éjaculation féminine, est-ce l’expression anglaise qui traduit le terme controversé de “femme fontaine”? Autant d’interrogations qui se bousculent dans notre esprit, et que la science et l’expérience seules pourront résoudre. La preuve.

“Émission fontaine” et non éjaculation féminine

Le raccourci est fréquent, pourtant, le “squirting” n’a rien à voir avec l’éjaculation féminine. On cause plutôt d’”émission fontaine” pour qualifier l’effet “jaillissement” qui en résulte souvent. En français, le mot se traduit littéralement par “gicler”.

Dans Wanting to Want, Dre Madeleine Castellanos, médecin spécialisée en sexothérapie, analyse cette différence par la consistance du liquide sécrété lorsqu’une femme ou une personne à vagin “squirte”. Celui-ci est ainsi émis par l’urètre - la glande de Skene précisément - et provient de la vessie, tandis que le “sperme féminin a une consistance plus visqueuse, comme de la salive, et provient directement du vagin”, explique-t-elle auprès de BuzzFeed Life.

“L’éjaculation féminine peut se produire lors d’un orgasme ou d’une forte stimulation, mais comme il s’agit d’une quantité minuscule et qu’une partie est repoussée dans le vagin, vous ne la remarquerez peut-être pas”, poursuit-elle. En ce qui concerne le “squirting” en revanche, la sécrétion est assez conséquente pour qu’on la notifie: elle atteint parfois 300 ml, soit une vessie complète. Par ailleurs, d’après une étude française publiée dans The Journal of Sexual Medicine, elle serait composée d’urée, de créatinine et d’acide urique.

De quoi donner la réponse à une autre de nos réflexions, et confirmer que la technique ne se limite pas aux catégories porno. D’après une étude datant de 1984, 54% des femmes auraient déjà expérimenté une “expulsion de liquide orgasmique” au moins une fois dans leur vie, et 14% d’entre elles à chaque rapport.

Mais pour les autres, celles qui s’estiment vierges de tout “squirting”, est-ce possible de le provoquer?

Peut-on tou·te·s “squirter”?

À savoir avant toute chose qu’il est possible de “squirter” et d’éjaculer en même temps. Le sexe donne des ailes, et notre corps l’exprime biologiquement. “C’est intense. Comme une libération extrême”, décrit en outre Abby, 42 ans, à Healthline. “Pour moi, j’ai un orgasme et ensuite, si mon mari continue à toucher mon point G, alors je ‘squirt’. Ce n’est pas vraiment une sensation similaire pour moi”.

Pour ce qui est de la capacité de chacun·e à y parvenir, si en théorie, rien ne nous en empêche, la pratique est différente. “C’est une question très controversée”, note ainsi Dre Jill McDevitt, sexologue, au média américain. Pourquoi? Parce que les études sur le sujet - et il y en a eu un nombre relativement important compte tenu du fait que les corps des personnes ayant une vulve et un sexe sont généralement peu étudiés - donnent des résultats contradictoires.

Scientifiquement parlant, il semblerait que toute personne ayant une vulve possède les “mécanismes” qui y sont nécessaires, affirme à son tour Gigi Engle, coach en sexualité. “Mais cela ne signifie pas que toutes peuvent le faire, le feront ou le font”, précise-t-elle. Selon les estimations, on cause d’entre 10 et 50% d’entre elles. Dre McDevitt soulève également un point important (et bienveillant): être capable de “squirter” n’est pas “mieux” que de ne pas en avoir la capacité.

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