Qu’est-ce qu’on regarde ce dimanche soir, 25 avril ? “21 Jump Street” sur OCS
La comédie américaine sortait en 2012 des “années Apatow”, du nom du producteur qui avait grâce à ses comédies adolescentes (SuperGrave…) et adulescentes (En cloque, mode d’emploi…) marqué la décennie écoulée en lançant la carrière d’une nouvelle...
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La comédie américaine sortait en 2012 des “années Apatow”, du nom du producteur qui avait grâce à ses comédies adolescentes (SuperGrave…) et adulescentes (En cloque, mode d’emploi…) marqué la décennie écoulée en lançant la carrière d’une nouvelle génération de bros potaches (Seth Rogen, Jonah Hill, Steve Carell, Paul Rudd…) via un agenda intensif de films appréciés aussi bien du public que de la critique – et notamment des Inrocks.
Mais en 2012, tout ceci était en train de doucement mourir : les stars quittaient l’écurie, et les films produits par la maison perdaient de leur superbe au profit d’autres formats, moins purement comiques, moins masculins, pas forcément cinéma (2012, c’est aussi le début de Girls). Il aurait fallu avoir le nez creux pour l’affirmer alors, mais on peut le dire aujourd’hui : s’ouvrait une décennie parmi les plus mornes de l’histoire de la comédie américaine, dépourvue de réel génie et de sang neuf.
Undercover
C’est dans ce contexte de fin de règne, et d’avènement d’une période molle, moins créative, qu’est sorti 21 Jump Street. En tant que reboot (celui d’une série de la fin des années 80 qui avait lancé Johnny Depp et mettait en scène deux flics en infiltration chez les “jeunes”) il incarnait plutôt bien cette nouvelle donne, ironisant d’ailleurs dessus dès ses 1ères minutes, lorsque l’inspecteur qui charge Jonah Hill et Channing Tatum de leur nouvelle mission undercover – démanteler un trafic naissant de drogue chimique dans un lycée – précise que le programme d’infiltration est lui-même un reboot des arcanes policières (“les types qui gèrent ça n’ont aucune créativité, tout ce qu’ils font consiste à recycler de vieilles merdes en espérant qu’on ne remarquera rien”).
Mais la grande et belle surprise du film, c’est d’avoir justement choisi pour enjeu central la bascule d’une époque à une autre, projetant les deux stéréotypes antagonistes du teen movie 90’s (le jock populaire et décérébré, et le nerd à appareil dentaire) dans un univers lycéen aux codes sociaux totalement reconfigurés, dominé par des cool kids moralisateurs, vegans et inclusifs. L’occasion d’un match retour où le gentil loser bon élève, drôle et grassouillet pourra prendre sa revanche sur un caïd désormais abhorré pour les comportements de bully qui asseyaient jadis sa domination.
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Ethnographie teen
On se souvient de la scène d’arrivée au lycée, où Channing Tatum identifiait les groupes (“ça, c’est les nerds ; ça c’est les gothiques”…) avant de paniquer à la vue de types inconnus (hipsters, fluokids…). C’est devant 21 Jump Street, et peut-être pour la 1ère fois au cinéma, que l’on a pris acte de la naissance d’une nouvelle adolescence, qui a depuis pris le pouvoir : une adolescence woke, militante, qui revendique bruyamment son progressisme, ne cultive pas tellement l’idée de son insouciance ou de sa rébellion, mais se regarde plutôt jouer à l’adulte. Huit ans ont passé depuis, et ont suffi pour que le film soit presque déjà obsolète dans les détails : on s’étonne presque de n’y jamais entendre des mots comme Instagram, metoo, youtubeur – mais il reste frappant de voir combien dans l’ensemble son ethnographie teen a alors frappé juste.
21 Jump Street sur OCS