Qu’est-ce qu’on regarde ce samedi soir, 15 Mai ? “Un Flic” sur Netflix

Dernier opus de Jean Pierre Melville, Un Flic a longtemps été considéré comme un film raté. Il faut dire qu’à sa sortie en 1972, l’accueil critique avait été assez réfrigérant et le succès public pas vraiment au rendez-vous. Au fil du temps,...

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Dernier opus de Jean Pierre Melville, Un Flic a longtemps été considéré comme un film raté. Il faut dire qu’à sa sortie en 1972, l’accueil critique avait été assez réfrigérant et le succès public pas vraiment au rendez-vous. Au fil du temps, Un Flic est resté un peu méconnu mais le long-métrage est, malgré tout, devenu une sorte de mot de passe pour initiés, ceux qui considèrent le dernier Melville comme son plus beau film. 

L’ouverture d’Un Flic est d’une beauté crépusculaire. Sur le remblais désert de St Jean de Monts, station balnéaire vendéenne battue par un vent glacial, quatre hommes vont commettre un hold-up dans une banque totalement improbable. La séquence, impressionnante, est une abstraction pure. Elle donne le ton d’un film qui ne rejoindra jamais les rives du réalisme. Bientôt, Delon, le flic, entre en scène dans la lumière bleutée d’un Paris complètement blafard et les fantômes ne vont pas tarder à venir à sa rencontre. 

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Une étrange tension érotique

Abstrait, Un Flic est pourtant traversé d’une étrange tension érotique qui passe au cœur d’un triangle amoureux formé par le commissaire Coleman (Alain Delon), Cathy (Catherine Deneuve, sublime) et Simon (Richard Crenna). Un trio amoureux complètement mental à l’intérieur duquel le désir circule de tous les côtés, y compris entre les deux hommes, a priori ennemis jurés, mais, en fait, pris dans la toile d’araignée d’une relation complètement magnétique. D’ailleurs, un personnage d’indic travesti est là pour nous rappeler à quel point cette érotisation proto homo est omniprésente dans Un Flic. Comme la révélation progressive de ce qui restait encore latent dans les films précédents du maître zen de la rue Jenner. 

Trouble derrière sa froideur apparente, Un Flic est également, comme tous les derniers Melville, hanté par la mort. Mais cette mort est ici intimement liée à la circulation des affects, comme l’aboutissement imparable d’un ballet où tous les personnages sont voués à d’inavouables désirs. Je t’aime, je te tue pourrait bien être le motif central du film. 

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Si vous cherchez un bon polar bien ficelé, vous risquez forcément d’être déçu… A moins que ne vous soyez pris par l’irrésistible fascination que provoque Un Flic. Un film dont la sidérante beauté et l’audace absolue apparaissent davantage à chaque vision. 

Un Flic, de Jean-Pierre Melville, à voir sur Netflix