Qu’est-ce qu’on regarde ce samedi soir, 8 mai ? ”La Flor” sur Arte
Il y a, à la fin du quatrième épisode de La Flor, qui arrive au tiers de la quatrième et dernière partie, juste avant l’ultime interlude annonçant les cinquième et sixième épisodes, une sublime coda. Vous n’avez rien compris ? C’est normal....
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Il y a, à la fin du quatrième épisode de La Flor, qui arrive au tiers de la quatrième et dernière partie, juste avant l’ultime interlude annonçant les cinquième et sixième épisodes, une sublime coda. Vous n’avez rien compris ? C’est normal. Du moins, si vous n’avez pas encore vu le film. La raison pour laquelle on insiste néanmoins sur cette séquence, c’est parce que, telle une clef de voûte, elle fait tenir ensemble toutes les pierres de la cathédrale – et aussi parce que se sentir perdu dès la 1ère phrase d’une critique de La Flor est assez fidèle à l’expérience de son visionnage.
Un cinéaste, quatre actrices
Cette séquence, n’ayez crainte, nous ne la déflorerons pas ; tout juste dirons-nous qu’elle permet de saisir ce qui fascina Mariano Llinás le jour où il découvrit, dans un petit théâtre de Buenos Aires, ces quatre actrices géniales que sont Elisa Carricajo, Valeria Correa, Pilar Gamboa et Laura Paredes, au point de vouloir réaliser – sur elles, pour elles et avec elles – une fiction de 14 heures, tournée pendant 19 ans, divisée en 6 épisodes, de genres et de durées différentes.
Un film de momie féministe, un mélodrame musical sur le couple et l’immortalité, un titanesque et tintinesque film d’espionnage (qui prend à lui seul un tiers du métrage total), une comédie autoréflexive avec un cinéaste et des sorcières, un remake muet d’un célèbre film français, et enfin une sorte de western élégiaque : voici tout ce qui compose La Flor, ramassé par son concepteur, dès les 1ères minutes du film, en un diagramme oulipien formant une fleur. Et ce qui en relie les pétales, le pistil et la tige, ce sont donc les quatre actrices, qui investissent de nouveaux rôles à chaque fois.
S’armer de patience pour une œuvre qui le mérite
Ce qui s’invente là n’est ni vraiment une série ni tout à fait un film, mais plutôt – comme Twin Peaks: The Return le faisait avec des moyens différents – une forme hybride, où ce qui importe est que le tout dépasse la somme des parties. Certes, il faudra parfois s’armer de patience, accepter les pirouettes rythmiques imposées par l’Argentin, qui n’aime rien tant que la digression et la répétition ; il faudra surtout aller jusqu’au bout, tout au bout du générique démentiel de 25 minutes, peut-être le plus long et le plus beau de l’histoire du cinéma (sans rire). Et c’est seulement à ce prix (tout à fait raisonnable, moins chronophage, par exemple, qu’une saison de Lost) que chacun pourra recueillir le nectar divin capable de réveiller cette vieille baderne qu’on appelle cinéma.
La Flor de Mariano Llinás est disponible en streaming sur arte.tv