Qu’est-ce qu’on regarde ce soir en streaming ? “La Tortue rouge” sur Netflix

Fruit d’une rencontre entre l’animation européenne (Arte, Why Not et Wild Bunch, entre autres) et les studios japonais Ghibli, La Tortue rouge marque une étape importante dans l’histoire du cinéma d’animation. Isao Takahata, le plus grand animateur...

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Fruit d’une rencontre entre l’animation européenne (Arte, Why Not et Wild Bunch, entre autres) et les studios japonais Ghibli, La Tortue rouge marque une étape importante dans l’histoire du cinéma d’animation. Isao Takahata, le plus grand animateur nippon avec Miyazaki, est également le directeur artistique de ce film du Néerlandais Michael Dudok de Wit, dont le scénario a été écrit avec la collaboration de la cinéaste Pascale Ferran. Plus étonnant : ce sont les gens de Ghibli qui ont fait appel il y a 10 ans à Dudok de Wit, qui s’était fait connaître en 1994 avec un court métrage d’animation, Le Moine et le poisson, ayant triomphé dans les festivals du monde.

Une histoire simple, presque biblique

La Tortue rouge, film sans aucun dialogue, bercé par la musique parfois un peu omniprésente de Laurent Perez del Mar, explique une histoire extrêmement simple, presque biblique, toute métaphorique : celle de la vie. Un naufragé (aux traits neutres, pas du tout dans la veine des studios Ghibli, avec ses grands yeux bien connus) se retrouve sur une île déserte. Il sympathise avec des crabes. Il tente d’abord de s’échapper de l’île en construisant des radeaux de fortune.

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Mais ils se font tous détruire par une créature étrange, qui va s’avérer être une grande tortue rouge. Elle le ramène sans cesse vers l’île. Cette créature, l’altérité, se fait femme pour lui, et tous deux vont avoir un enfant. Puis un tsunami – magnifique scène – s’abat soudain sur l’île…

De passage

Tout est simplicité et beauté, humanité et universalité dans ce récit d’une vie humaine à travers ses multiples étapes, obstacles et découvertes : la solitude, l’étrangeté du monde et de l’autre, l’amour, la vieillesse et mort, en passant par l’enfant qui grandit et qui lui aussi découvre le monde.

On notera, dans un geste d’une belle épure et comme on aurait pu s’y attendre, que jamais le duo puis trio ne s’installe, ne construit des infrastructures (même une simple cabane) ou ne colonise ce territoire sauvage, comme auraient pu le faire des Robinson Crusoé modernes. Non, ici tout reste inviolé, l’homme n’est que de passage.

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La Tortue rouge a reçu le prix spécial Un certain regard au Festival de Cannes en 2016. A plus de 60 ans, Dudok de Wit a réalisé un très beau film, pour adultes et enfants de tous âges, sans prêchi-prêcha.

La Tortue rouge de Michael Dudok de Wit, disponible sur Netflix