Qu’est-ce qu’on regarde ce soir en streaming ? “Spring Breakers” sur OCS

Dès sa sortie en salles en mars 2013, Spring Breakers est acclamé par une partie des critiques, mais connaissez-vous véritablement le “Spring Break” ? Chaque année aux vacances de printemps, de nombreux étudiants prennent le chemin de la Floride...

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Dès sa sortie en salles en mars 2013, Spring Breakers est acclamé par une partie des critiques, mais connaissez-vous véritablement le “Spring Break” ? Chaque année aux vacances de printemps, de nombreux étudiants prennent le chemin de la Floride pour une semaine de sea, sex, sun, drugs and rock’n’roll. Et depuis les clips et films de Snoop Dogg, le Spring Break se consomme aussi avec une bonne dose de rap.

Plongée dans un rite américain

Harmony Korine immerge ses caméras et 4 copines du Midwest dans ce rituel saisonnier de la pop culture, comme s’il transposait le Kids de Larry Clark (dont il a écrit le scénario) sous les couleurs et le soleil de la Floride. Pour se payer le séjour, les jeunes femmes braquent un fast-food puis déboulent dans le Sunshine State pour une orgie d’alcool, de bains de mer, de teufs en jacuzzi et de chair fraîche.

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Harmony Korine filme cette débauche de formes et de couleurs avec une énergie folle, variant ses cadrages, balançant des décharges de montage en cut-up, bombardant les mots Spring Break comme un mantra. C’est du Godard boosté au Red Bull, à la tequila sunrise et à la coke, du cinoche long drink, un film Club Med pour ados qui lâchent tous les tigres retenus dans leurs moteurs.

Derrière le rêve illusoire

Au moment où on se dit que Korine et nous ne tiendrons pas tout le film à ce rythme, un voile d’ombre tombe : les filles passent la nuit au poste, puis comparaissent en référé avec pour toute vêture leurs bikinis de la veille. Et c’est là que James Franco fait son entrée : relooké Scarface hip-hop en caïd mafieux de la région, il paie la caution des filles et les invite à continuer le Spring Break dans sa villa avec vue sur mer et sur piscine. L’ambiance festive se charge d’une certaine tension, Franco composant une figure à la fois comique et inquiétante, douce et brutale, capable de montrer son impressionnante collec’ de guns puis de pianoter du Britney Spears. A voir les filles danser en bord de piscine en maniant des flingues gros comme des bazookas, on pense immanquablement à Tarantino, aux séries Z des années 70 ou au Bikini Girls with Machine Guns des Cramps.

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Commencé en film de vacances carburant aux energy drinks, Spring Breakers vire gangsta puis film noir. Derrière le rêve illusoire du Spring Break, les fractures ethnico-sociales et la violence de l’Amérique rôdent toujours. Korine déchire la carte postale floridienne et déniaise le Spring Break. L’effet rite initiatique est d’autant plus efficace que ses actrices sont des starlettes issues de séries pour ados et de productions Disney. Korine est ici un Spring Break breaker qui magnifie le mythe de la teuf sans fin puis le brise, avec un style et un humour noir revigorants.

Spring Breakers de Harmony Korine, disponible sur OCS