Qu’est ce qu’on regarde ce soir ? “Traffic” sur Arte
Influencé.e.s par le contexte de la pandémie du Covid-19, nous sommes nombreux.ses à avoir récemment revu le Contagion (2011) de Steven Soderbergh, film qui anticipait avec une impressionnante acuité de regard la façon dont un virus peut se...
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Influencé.e.s par le contexte de la pandémie du Covid-19, nous sommes nombreux.ses à avoir récemment revu le Contagion (2011) de Steven Soderbergh, film qui anticipait avec une impressionnante acuité de regard la façon dont un virus peut se propager dans le monde selon un principe d’effet domino inéluctable. Plus de dix ans plus tôt, Soderbergh appliquait le même schéma à Traffic (2000), son dixième film diffusé ce soir sur Arte à 20h55. Le récit du film repose sur une approche macro-cinématographique de la mondialisation, mais dans le cas du trafic de drogues entre le Mexique et les Etats-unis.
Dans Traffic, plusieurs trajectoires s’entrechoquent et finissent par créer un maillage précis et serré des multiples enjeux (humains, géopolitiques, financiers, policiers, politiques, sociaux et intimes) liés au trafic de stupéfiants. D’un côté de la frontière, on suit Javier Rodriguez (Benicio Del Toro), un policier de Tijuana qui se trouve mêlé à la corruption policière de son pays. De l’autre, il y a Montel Gordon (Don Cheadle), un policier américain qui tente de démanteler une filière; Robert Wakefield, un homme politique chargé de la lutte anti-drogues dont la fille tombe elle-même dans une sévère addiction; et enfin Helen Alaya (Catherine Zeta-Jones), la femme d’un riche homme d’affaires écroué pour trafic de stupéfiants.
>> A lire aussi : Meryl Streep reine de l’impro dans le nouveau Soderbergh
Pertinence et virtuosité
Adapté d’une mini-série britannique diffusée en 1989, Traffic est l’une des meilleurs films de Steven Soderbergh. L’œuvre du cinéaste croit comme peu d’autres, racontant le contemporain d’une pertinence et d’une virtuosité folles. Un dispositif qui, en plus de combler toutes les attentes d’un grand divertissement hollywoodien, offre un regard d’une acuité quasi-anthropologique sur le monde (on pense à Sexe, mensonge et vidéo, Contagion, et plus récemment Paranoïa et The Laundromat, l’affaire des Panama Papers).
D’une inventivité constante, le film fourmille d’idées de mise en scène, comme ce langage colorimétrique que le réalisateur utilise pour différencier les deux pays; aux teintes bleues glaciales du nord du continent s’oppose le sépia chaud du sud. Soderbergh invente avec ce long-métrage un style de film choral d’un genre nouveau, où la mondialisation est plus qu’une toile de fond; elle est la matière même autour de laquelle tout se construit. D’autres lui emboîtent le pas dans les années qui suivent, avec bien moins de réussite, comme Andrew Niccol et son Lord of War (2005), Fernando Meirelles avec The Constant Gardener (2005) ou Guillermo Del Toro dans Babel (2006).
>> A lire aussi : Pourquoi “L’Anglais” de Steven Soderbergh n’a pas pris une ride
Un film multi-oscarisé
En 2001, la 73e cérémonie des Oscars récompense quatre fois le film (meilleur réalisateur, meilleur second rôle masculin pour Benicio Del Toro, meilleur montage et meilleur scénario adapté). Un véritable triomphe pour Soderbergh qui, en plus des cinq nominations de Traffic (et de ses quatre prix), voit un autre film de ces films, Erin Brockovich, seule contre tous, également nommé cinq fois cette année-là et oscarisé à travers la victoire de Julia Roberts dans la catégorie de meilleure actrice.