Qu’est-ce qu’on regarde en streaming ce dimanche soir, 6 juin ? “Lola” sur Netflix
Un homme très blond tout de blanc vêtu arrive à Nantes à bord d’une voiture américaine décapotable blanche. Il s’appelle Michel. Il vient de faire fortune en Amérique et est venu chercher la femme de sa vie, Cécile (Anouk Aimée), qu’il a abandonnée,...
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Un homme très blond tout de blanc vêtu arrive à Nantes à bord d’une voiture américaine décapotable blanche. Il s’appelle Michel. Il vient de faire fortune en Amérique et est venu chercher la femme de sa vie, Cécile (Anouk Aimée), qu’il a abandonnée, enceinte de lui, 5 ans auparavant.
Cécile se fait aujourd’hui appeler Lola, chante et danse dans un beuglant pour les marins. Elle retrouve par hasard un ami d’enfance, Roland (Marc Michel), qui traîne son ennui et sa paresse. Il se découvre toujours amoureux de Lola, mais elle attend le retour de Michel.
Roland fait la connaissance de Mme Desnoyers (Elina Labourdette) et de sa fille adolescente, Cécile. Tandis que sa mère s’intéresse à Roland, Cécile rencontre un jeune marin américain, Frankie, l’un des amants de passage de Lola.
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Film matriceLola est le film matrice de l’œuvre de Jacques Demy : il annonce le programme. Mais aussi film matrice au sens propre, tant on y croise de mères : Lola/Cécile, Mme Desnoyers (qui se donne des airs bourgeois mais dont on apprendra qu’elle fut danseuse), et la mère de Michel (qui peste contre lui depuis 5 ans tout en passant ses journées à peindre des croûtes dans le restaurant-hôtel de sa sœur, où habite Roland). Etranges mères, mères inquiétantes. Lola pute-sainte au grand coeur qui reste fidèle à l’homme qui l’a abandonnée ; Mme Desnoyers, qui craint au fond que sa fille suive la même pente qu’elle ; ou la mère de Michel, dont le caractère bien trempé et castrateur a peut-être contribué à faire s’enfuir son fils à l’autre bout du monde.
Les trois âges de la vieCes mères tristes, éternellement insatisfaites, marquées par la vie et se sentant victimes de l’égoïsme des hommes, on les retrouvera souvent chez Demy, sous les traits d’Anne Vernon dans Les Parapluies de Cherbourg, de Danielle Darrieux dans Les Demoiselles de Rochefort ou Une chambre en ville, de Françoise Fabian dans Trois places pour le 26… Comme on retrouvera ces jeunes gens mélancoliques qui ne savent pas trop quoi faire de leur vie (George dans Model Shop, le prince de Peau d’âne, etc.). Chacun de ces personnages est incarné plusieurs fois dans Lola, à des âges différents : la jeune Cécile, Lola, Mme Desnoyers et la mère de Michel ne font qu’une seule et même femme.
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Toutes les époques de la vie dans le roman familial de Demy sont ici incarnées, dans un ballet incessant de fantômes, que les forts contrastes entre le noir et le blanc, voulus par Demy et renforcés par la restauration du film (supervisée par Raoul Coutard, le chef opérateur), ne font qu’amplifier. Lola expose, comme dans un rêve à la fois trop lumineux et trop sombre, les trois âges de la vie.
Lola de Jacques Demy est disponible sur Netflix.