Qui sont les opposants qui ont manifesté contre le pass sanitaire?

PASS SANITAIRE - Ils manifestaient contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants. Plus de 110.000 personnes en France ont participé à des rassemblements le week-end du 17 et 18 juillet, selon le ministère...

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Manifestation contre les restrictions et l'extension du pass sanitaire à Paris le 14 juillet 2021 (photo d'illustration)

PASS SANITAIRE - Ils manifestaient contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants. Plus de 110.000 personnes en France ont participé à des rassemblements le week-end du 17 et 18 juillet, selon le ministère de l’Intérieur qui a comptabilisé 136 défilés. On y retrouvait des profils hétérogènes, des Français en colère, dans la continuité du mouvement des “Gilets jaunes”.

“La dimension disparate et hétérogène des manifestants était une évidence”, a dit à l’AFP le politologue spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus, qui s’est rendu samedi au rassemblement organisé à l’appel de Florian Philippot, ex-numéro 2 du FN et candidat à la présidentielle. 

Beaucoup revendiquaient “la liberté de se faire vacciner ou pas”. Parmi eux, Hélène Millet, 47 ans, professeure d’histoire et géographie: “À la rentrée si la vaccination est obligatoire je n’irai pas en cours”, a-t-elle expliqué à l’AFP. Mais qui étaient celles et ceux présents dans ces manifestations?

Une “physionomie très hétérogène”

Selon une note du renseignement territorial français datée du 19 juillet, et consultée par plusieurs médias, dont BFMTV et Le Parisien, on y retrouvait des profils très variés, avec une “physionomie très hétérogène”, dans ces manifestations.

“On y trouvait aussi bien des familles, des citoyens de tous âges et toutes conditions sociales, mais aussi des gens plus politisés, des membres de mouvements contestataires, des militants politiques, syndicaux et associatifs ou encore ou encore des gilets jaunes”, assure cette note selon BFMTV.

“Par ailleurs, on retrouvait notamment des soignants, des restaurateurs ou des gens des milieux culturels qui vont avoir l’obligation de contrôler les pass sanitaire”, ajoute cette même source.

Pour Vincent Martigny, professeur de Sciences politiques à l’Université de Nice, les manifestants étaient “en moyenne moins diplômés que la population générale”. “Ils ont un rapport avec la politique basé sur la colère, qui s’exprime soit par l’abstention ou un vote pour un parti antisystème”, analyse-t-il.

La note du renseignement territorial estime que “les profils très variés témoignent d’une exaspération de plus en plus généralisée face à des mesures considérées comme liberticides”.

L’ultradroite plus représentée que l’ultragauche

Cette même note, selon Le Parisien, évoque également les mouvements politiques qui se trouvaient dans ces manifestations. Et si l’ultragauche était “discrète” avec notamment des militants d’Extinction Rebellion, l’ultradroite semble être plus représentée.

On retrouvait notamment à en croire la note des “catholiques intégristes, des militants antivax ou covido-sceptiques”. Pour autant, ces profils sont minoritaires et ne parviennent pas à “prendre le contrôle des cortèges” face ”à la masse des manifestants”, ajoute la note. 

Dans sa note, le renseignement territorial alerte sur un risque de pérennisation et de radicalisation de ces manifestations. “À l’instar des Gilets jaunes, plus le conflit va durer, plus le risque est grand que les plus déterminés et radicaux parviennent à prendre le contrôle”, indique le rapport.

Un “magma”?

“114.000 manifestants, ce n’est pas rien”, reconnaît auprès de l’AFP une source proche du gouvernement, qui s’inquiète d’une montée en puissance du mouvement qu’elle compare à “un magma”. 

Dans l’Isère et dans les Pyrénées-Atlantiques, des centres de vaccination ont été vandalisés et incendiés dans le week-end. La permanence du président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) à Châteaulin (Finistère) a été envahie vendredi 16 juillet par une quinzaine de manifestants antivaccins. Il a par ailleurs porté plainte à la suite de menaces de mort reçues par des députés. Une enquête a été ouverte ce mardi par le parquet de Paris.

“Le mois d’août n’est pas propice à la mobilisation sociale”, souligne cependant Jean-Yves Camus. Mais se pose déjà la question de la rentrée: “tout va dépendre de la dynamique de la pandémie pendant l’été, si elle continue d’accélérer ou si elle régresse”. “Le risque pour l’exécutif serait la coalition des mécontentements centrés autour de la question du pass sanitaire dans les prochaines semaines”, estime Vincent Montigny.

Pour un cadre du renseignement, “il y a incontestablement plusieurs centaines de personnes qui peuvent basculer dans la violence, sans qu’elles soient forcément connues comme appartenant à des groupuscules ultras”. “Ce qui les anime, c’est la colère, une frustration individuelle et une défiance extrême à l’égard de tout ce qui porte la marque de l’État”.

Comment les repérer? Sur les réseaux sociaux, “la difficulté (...) est de détecter ceux qui vont réellement avoir recours à la violence parmi les milliers de messages ultra-violents”.

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