Rafale vendus à l'Égypte: la France se justifie face aux critiques

ÉGYPTE - La commande de 30 avions de combat Rafale par Le Caire pour quelque 4 milliards d’euros “renforce encore le partenariat stratégique et militaire entre la France et l’Égypte”, a salué ce mardi 4 mai le ministère français des Armées.“Ce...

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Emmanuel Macron et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors de la visite diplomatique de ce dernier en France. Photo par Chesnot/Getty Images

ÉGYPTE - La commande de 30 avions de combat Rafale par Le Caire pour quelque 4 milliards d’euros “renforce encore le partenariat stratégique et militaire entre la France et l’Égypte”, a salué ce mardi 4 mai le ministère français des Armées.

“Ce contrat illustre le caractère stratégique du partenariat que la France entretient avec l’Égypte, alors que nos deux pays sont engagés résolument dans la lutte contre le terrorisme et œuvrent à la stabilité dans leur environnement régional”, affirme dans un communiqué le ministère dirigé par Florence Parly.

Le Caire et Paris affichent volontiers leur convergence dans la lutte antiterroriste et sur d’autres enjeux de sécurité régionale, comme les rivalités avec la Turquie en Méditerranée orientale ou le conflit israélo-palestinien. Ce nouveau contrat “traduit la confiance renouvelée de notre partenaire dans l’avion français”, estime par ailleurs le ministère.

Consternation du côté des ONG

Pas de quoi rassurer les défenseurs des droits de l’Homme. Ces derniers étaient déjà consternés, en décembre dernier, de voir la France “dérouler le tapis rouge” au président égyptien lors d’une visite diplomatique. 

Les ONG réclamaient alors que le président conditionne, par exemple, le soutien militaire de la France à l’Égypte à la libération des prisonniers politiques. Ces derniers seraient au nombre de 6.000, selon les organisations. 

L’annonce de la vente des avions de combat ne fait qu’accentuer les inquiétudes, puisque les ONG accusent Al-Sissi de non seulement bafouer les droits humains, mais aussi d’utiliser des armements contre des civils.

Des ventes “vitales” pour l’industrie de défense

Face à ces critiques, le ministère plaide que “les exportations de matériels militaires s’inscrivent dans la politique de défense et de sécurité de la France”. Elles sont par ailleurs “vitales pour notre industrie de défense et l’équipement de nos forces armées (et) contribuent également à l’autonomie stratégique et au rayonnement de notre pays”, selon lui. Ce contrat doit générer l’équivalent de 7.000 emplois en France pendant trois ans.

“Cette nouvelle commande vient compléter la 1ère acquisition de 24 Rafale signée en 2015 et portera alors à 54 le nombre de Rafale aux couleurs égyptiennes, faisant ainsi de l’armée de l’Air égyptienne la seconde au monde après l’armée de l’Air et de l’Espace française, à opérer une telle flotte de Rafale”, se réjouit de son côté Dassault Aviation dans un communiqué séparé.

Elle est la “preuve du lien indéfectible qui unit l’Égypte (...) à Dassault Aviation depuis près de 50 ans”, selon son PDG Éric Trappier, cité dans le communiqué. La commande comporte trois contrats pour la livraison de 30 avions et des équipements associés avec Dassault Aviation, le missilier MBDA et le motoriste et groupe de défense Safran, précise le ministère.

Le 1er avion sera livré trois ans après l’entrée en vigueur de ce contrat. Le montant de la transaction s’élève à 3,95 milliards d’euros, dont 200 millions pour les missiles, selon le média d’investigation français Disclose, qui avait révélé l’information lundi.

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