RailCoop, la coopérative qui veut ressusciter les voies ferrées laissées pour mortes

MOBILITÉ - Entre Bordeaux et Lyon, il y a 512 kilomètres et pourtant pour faire ce trajet en train, il faut parcourir deux fois cette distance. La raison est simple, la SNCF ne propose plus de liaison directe entre ces deux destinations.Aujourd’hui,...

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MOBILITÉ - Entre Bordeaux et Lyon, il y a 512 kilomètres et pourtant pour faire ce trajet en train, il faut parcourir deux fois cette distance. La raison est simple, la SNCF ne propose plus de liaison directe entre ces deux destinations.

Aujourd’hui, il faut passer par Paris pour les joindre. Il est également possible de passer par Toulouse, la distance sera moindre, mais le trajet sera plus long.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage en tête d’article, la coopérative citoyenne RailCoop veut ressusciter cette ligne Bordeaux-Lyon et répondre à la colère de 4 millions de Français qui voient leur trafic ferroviaire mourir à petit feu.

La liaison directe sera-t-elle plus rapide? Pas du tout. Il faut compter environ cinq heures pour le trajet proposé par la SNCF actuellement contre sept heures trente pour celui de RailCoop. Mais le principal intérêt de la ligne sera plutôt le remaillage du territoire. 

“Peu de gens feront Bordeaux-Lyon, mais beaucoup feront des parcours partiels qui ne sont pas, aujourd’hui, couverts par les trains régionaux”, explique Pierre Zembri, professeur en urbanisme, au HuffPost.

Réhumaniser le ferroviaire

Dans le centre de la France, à Gannat, nous nous sommes rendus dans une gare qui voit passer des TER, des passagers... mais aucun employé de la SNCF. Elle est désaffectée. C’est-à-dire qu’à l’exception d’un aiguilleur de train, personne n’est là pour accueillir les voyageurs.

Avec la ligne Bordeaux-Lyon, la coopérative veut justement “rouvrir” cette gare. “C’est avant tout un projet humain. Ce sont des citoyens qui se sont mobilisés et l’élément qui nous a été remonté, c’est que, dans de nombreux territoires le ferroviaire s’est déshumanisé, avance le directeur général de Railcoop, Nicolas Debaisieux. On a fait le pari de rouvrir des guichets dans un certain nombre de gares pour assurer une présence humaine.”

Un abandon de la ligne ?

Il y a indéniablement une demande citoyenne dans ce territoire. À Montluçon, par exemple, nombreux sont les habitants que nous avons rencontrés qui disent regretter la pauvreté de la desserte en train. Au point “de perdre complètement l’habitude de compter dessus, tellement elle est inexistante”, nous a confié Vincent Marc, habitant de la sous-préfecture de l’Allier.

Alors, pourquoi la ligne a-t-elle été abandonnée en 2014? La SNCF n’a pas répondu à nos questions, mais l’urbaniste, Pierre Zembri, a une explication.

Selon lui, cette décision vient de la stratégie de la société de transports. Elle vise des lignes capables d’accueillir beaucoup de voyageurs et un flux à grande vitesse. “Tout ce qui n’est pas éligible à la massivité et à l’augmentation des vitesses n’est plus le centre de la cible. Et donc, si aucune collectivité territoriale ne reprend en étant prête à subventionner, ça s’arrête.”

Pour Bordeaux-Lyon, l’État subventionnait la ligne, mais des “problèmes d’infrastructures” et le “manque de motivation de la SNCF” l’ont poussé à laisser tomber, assure l’expert.

La ligne Bordeaux-Lyon devrait donc renaître de ses cendres vers la fin du mois de juin 2022 avec RailCoop. Le tarif de base des billets sera de 38 euros. Et ma coopérative est en train d’acquérir des rames de TER d’occasion afin d’assurer le service. Mais pour que tout cela se concrétise, la SNCF doit encore donner son aval et valider l’achat.

Cette vidéo fait partie de notre série de vidéos “En Transit.ion”. Comment se déplacera-t-on (mieux) demain? Retrouvez nos sujets et reportages sur cette page. Cette série de vidéos est soutenue par Toyota. Vous pouvez consulter notre charte des partenariats ici. Une idée, une information à partager pour cette série de reportages? Vous pouvez nous écrire à l’adresse entransition@huffpost.fr

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