Réalisateur de “Quai d’Orsay” et “Le juge et l’assassin”, Bertrand Tavernier est décédé

Bertrand Tavernier était un auteur populaire du cinéma français. Nombreux de ses films ont remporté un succès en salles et presque tous étaient multi-rediffusés à la télévision. Qui n’a jamais vu Que la fête commence (1975), Le Juge et l’Assassin...

Réalisateur de “Quai d’Orsay” et “Le juge et l’assassin”, Bertrand Tavernier est décédé

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Bertrand Tavernier était un auteur populaire du cinéma français. Nombreux de ses films ont remporté un succès en salles et presque tous étaient multi-rediffusés à la télévision. Qui n’a jamais vu Que la fête commence (1975), Le Juge et l’Assassin (1976), La Vie et rien d’autre (1989), ou Un dimanche à la campagne (1984) ?

Les spectateur·rices aimaient aussi écouter cet homme enthousiaste, passionné, parfois grande gueule, qui aimait “tout” dans le cinéma, comme il le disait, et qui savait faire partager sa connaissance encyclopédique du septième art avec une générosité sans retenue – il était le président de la L’Institut Lumière de Lyon. En 2016, il avait réalisé un film sur les cinéastes qu’il avait aimés follement, parmi lesquels Jean Renoir et Jacques Becker, dont il devait se sentir l’un des fils.

Cinéphile

Né en 1941, ce jeune cinéphile était arrivé dans le cinéma trop tard pour faire partie de la Nouvelle Vague. Du coup, il avait tenté, très vite, de réhabiliter et de faire travailler pour lui des gens que la NV avaient vilipendés, éjectés du cinéma, comme notamment le scénariste et dialoguiste Jean Aurenche, qui avait été, avec son compère Pierre Bost, assassiné (symboliquement) par le jeune Truffaut dans son fameux article pour les Cahiers du Cinéma, “Une certaine tendance du cinéma français”. Tavernier avait voulu retourner au récit classique, et le scénario était revenu sur le devant de la scène dans le cinéma français, avec son art consommé des répliques qui claquent (comme dans Que la fête commence ou Coup de torchon). Hyper-scénarisé, soucieux d’être toujours limpide dans ses intentions, voire hyper-didactique, le cinéma de Tavernier marquait un retour à une tradition un peu passée du cinéma d’artisan à la française, mais qui plaisait au public qui y retrouvait ses billes, celles de son enfance.

Homme de gauche, Tavernier exprimait ses idées dans ses films, souvent en phase avec l’actualité de son pays (L627, L’appât), même s’il aimait aussi beaucoup les films en costumes – comme par exemple La Passion Béatrice, en 1987, La Princesse de Montpensier en 2010. Bertrand Tavernier, toujours pédagogue, filmait sa détestation des injustices, de la guerre, du racisme, du colonialisme (Coup de torchon), de la peine de mort, de la violence, du chômage, de la drogue et des maladies.

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Dans la vie, il pouvait s’emporter contre les lois qui lui semblaient injustes et savait parfaitement communiquer sa colère. Son 1er métier dans le cinéma avait d’ailleurs été celui d’attaché de presse, avant de devenir réalisateur à 32 ans, avec une adaptation de Simenon, L’horloger de Saint-Paul, où il dirigeait pour la 1ère fois un acteur qui allait devenir important dans son cinéma, Philippe Noiret, puisqu’ils tournèrent ensemble neuf films, avec lequel il partageait un certain embonpoint et un goût pour la bonne chère.

Tavernier aimait aussi le jazz (Autour de Minuit, en 1986) et l’Amérique, avec la même passion qu’il éprouvait pour le cinéma. Il est mort à Sainte-Maxime, qu’il fréquentait depuis toujours, un mois jour pour jour avant son 80ème anniversaire.

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