Réforme de la haute fonction publique: Marine Le Pen écrit aux préfets et ça ne plaît pas au gouvernement

POLITIQUE - Bien que censée répondre aux attentes soulevées par la crise des Gilets jaunes, la présidente du Rassemblement National se positionne contre la réforme de la Haute fonction publique portée par le gouvernement. Elle rejoint ainsi...

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Marine Le Pen candidate à l'élection présidentielle de 2017, donne un meeting le 30 mars 2017 à La Trinite-Porhoet.

POLITIQUE - Bien que censée répondre aux attentes soulevées par la crise des Gilets jaunes, la présidente du Rassemblement National se positionne contre la réforme de la Haute fonction publique portée par le gouvernement. Elle rejoint ainsi un autre candidat à l’élection présidentielle de 2022, Xavier Bertrand.

Dans une lettre adressée directement aux préfets, datée du 10 mai et restée confidentielle jusqu’à ce que la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ne la publie sur Twitter le 17 mai, elle leur assure son soutien face à “une volonté méthodique de déconstruction d’un édifice administratif autour duquel s’est forgé la nation”. 

Assurant toutefois que “cette lettre n’a pas pour objet de vous (les préfets) mêler au débat politique”, Marine Le Pen souhaite tout de même “partager son inquiétude” et assure qu’elle “combattra démocratiquement” les réformes en tant que “responsable de la principale force d’opposition”.   

En évoquant “ces projets de réformes”, Marine le Pen fait référence à l’annonce du 8 avril dernier de la suppression de l’ENA, des grands corps et des trois inspections générales (finances, affaires sociales, administration). 

Derrière une critique de la suppression du corps préfectoral, la députée du Pas-de-Calais blâme également (mais sans la citer explicitement) celle de la très controversée École National d’Administration, se posant ainsi à contre-courant des critiques formulées lors de la crise des Gilets jaunes (alors même qu’elle se positionnait comme l’un des principaux soutient du mouvement...) 

Risque de “délitement de la fonction publique”

La candidate à l’élection présidentielle de 2022 émet 3 séries de critiques vis-à-vis de cette “politique du table rase administratif”. Premièrement, le risque d’une “politisation tant des recrutements que des nominations au sein de la haute fonction publique” et son corollaire: “la mise en place non avouée d’une logique de ‘spoil-system’ (pratique courante aux États-Unis consistant pour un nouveau gouvernement à remplacer les fonctionnaires par de nouveaux, et s’assurer ainsi de leur loyauté)”.

Marine Le Pen en appelle également aux grands principes républicains, évoquant le risque que ces réformes représentent pour “notre conception partagée de la méritocratie” et “la neutralité du service de l’État” garantissant “les libertés publiques”. 

Surtout, elle s’alarme d’un “véritable bouleversement qui vise à terme à une privatisation rampante des fonctions publiques”, notamment par “le recours (...) de plus en plus fréquent à des cabinets de conseil privés”. Faisant référence à la tribune des généraux publiée le 21 avril dans Valeurs Actuelles, elle accuse finalement le gouvernement “d’accélérer le processus de délitement de l’ensemble de la fonction publique”.  

“Une coupable et grossière manipulation” pour le gouvernement

Se rangeant du côté de “tous ceux qui sont habités par le sens de l’État”, la présidente du Rassemblement National en profite pour défendre son programme face aux réformes du gouvernement, à 11 mois de l’élection présidentielle: “c’est pourquoi, à l’inverse des projets actuels, mon projet politique se donne comme priorité la restauration de l’autorité de l’État”, sans apporter davantage de précisions. 

 

“Je dénonce fermement la tentative dangereuse, coupable et grossière de manipulation politique de nos hauts fonctionnaires par @MLP_officiel. Classique essai de déstabilisation de la République par l’extrême droite, qui rappelle de sombres années”, a réagi sur Twitter, Amélie de Montchalin.

Le 15 mai, Jean Castex a également pris la plume pour tenter de rassurer les hauts fonctionnaires, expliquant qu’une concertation sera bientôt lancée sous l’égide de la ministre. Dans ce courrier révélé par notre confrère du Monde, le Premier ministre a cependant rappelé qu’Emmanuel Macron a décidé d’engager “une réforme d’ampleur” et que la haute fonction publique ne ressemble plus à la société: “Les enfants des catégories socioprofessionnelles les moins favorisées, qui représentent 80% de la population des 18-23 ans, ne comptent que pour 24% des élèves de l’ENA, dont le taux de féminisation, autour de 35 %, a cessé de progresser depuis plusieurs années”, explique-t-il notamment. 

Le Premier ministre promet également que le classement de sortie de l’ENA perdurera dans l’établissement qui lui succédera, l’Institut national du service public (INSP). “Il présente des vertus de neutralité et reste le rempart contre la cooptation”. Ce classement restera “un facteur important dans l’affectation des élèves à la sortie de l’INSP pour le choix du 1er poste”, mais il ne doit plus constituer un « marqueur à vie, figeant les destins”.

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