Régionales 2021: ces citoyens de la Convention Climat tentés par la politique
POLITIQUE - Ils ont pris goût aux longs débats et aux assemblées solennelles. Trois mois après la fin officielle des travaux de la Convention pour le Climat (CCC), plusieurs de ses membres tentent l’aventure politique. Ils sont une petite quinzaine...
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POLITIQUE - Ils ont pris goût aux longs débats et aux assemblées solennelles. Trois mois après la fin officielle des travaux de la Convention pour le Climat (CCC), plusieurs de ses membres tentent l’aventure politique. Ils sont une petite quinzaine en tout, sur les 150 tirés au sort à l’automne 2019 pour causer transition écologique, à se présenter aux régionales et départementales des 20 et 27 juin prochains.
Certains, il est vrai, ne sont pas tout à fait novices en la matière. Mélanie Cosnier par exemple poursuit son engagement entamé au printemps 2020 par son élection à la mairie de Souvigné-sur-Sarthe, en prenant la tête de la liste “L’écologie ensemble” dans la Sarthe, pour le compte de la candidature régionale du député Matthieu Orphelin en Pays de la Loire.
Comme elle, le plus grand nombre de ces citoyens qui s’engagent le font sur des listes soutenues par le pôle écolo ou estampillées EELV. Un choix “logique” pour eux. D’autres ont en revanche opté pour une candidature Insoumise ou préféré se placer dans les rangs de la majorité présidentielle. Mais, quelle que soit leur couleur, tous expliquent vouloir, à travers cette démarche, porter sur le terrain leur travail entamé dans les couloirs et au micro de la CCC.
“Mettre les mains dans le cambouis”...
“Je n’imaginais pas faire de la politique à 30 ans, ce n’était pas inné pour moi”, explique d’emblée Grégoire Fraty, l’un des membres les plus médiatiques de cette assemblée d’un nouveau genre, qui évoque désormais un “engagement naturel” pour les prochaines élections.
“On a fait neuf mois de travail et de débat, on a fait du lobbying citoyen pour défendre nos propositions, on a traité avec des ministres, des causementaires. Aujourd’hui, c’est la suite logique”, explique au HuffPost celui qui figure en quatrième position de la liste soutenue par La République en Marche dans le Calvados, dans le sillage de la candidature de Laurent Bonnaterre à l’échelle régionale en Normandie.
Et qu’importe si son choix politique peut “surprendre”, selon ses mots, au vu des relations tendues qu’ont entretenues le chef de l’État et les membres de la Convention Citoyenne au fil des mois. Grégoire Fraty prône une écologie qui “embarque tout le monde”, loin des critiques de la gauche, des écolos ou des instances spécialistes du climat qui pilonnent sans relâche le manque d’ambition d’Emmanuel Macron sur les questions environnementales. Son but: “faire infuser nos propositions dans les territoires, voir comment ça se passe dans le réel, mettre les mains dans le cambouis.”
“Je n’ai pas cet esprit du tout ou rien que je peux retrouver chez certains”, ajoute celui qui a également été approché par la liste EELV en Normandie pour ces élections, laissant apparaître, chez les membres de la Convention, la même fracture que celle qui parcourt la classe politique française. “J’apprécie énormément les écolos, mais on est en désaccord sur plusieurs points, comme sur la notion d’acceptabilité.”
... mais surtout chez EELV
Car si Grégoire Fraty n’est pas tout à fait le seul conventionnel à s’engager dans le sillage de la majorité présidentielle -sa comparse Mélanie Blanchetot est candidate aux départementales dans les Hauts-de-Seine, soutenue par LREM- la majorité des citoyens souhaitant franchir le cap de la politique le font avec Europe Écologie-Les Verts. Ils sont cinq, au total, à figurer sur les listes soutenues par la formation de Julien Bayou.
Le but, pour eux: “aller plus loin”, alors que le parti écolo s’est peu à peu transformé en grand défenseur de leur travail avant de les soutenir dans les médias quand leurs propositions étaient ratiboisées par l’exécutif. Deux d’entre eux, Mélanie Cosnier dans la Sarthe et William Aucant en Loire-Atlantique, sont candidats dans le sillage de Matthieu Orphelin, l’un des députés les plus actifs autour de la CCC, désormais tête de liste écolo dans la région Pays de la Loire.
Pour le second, “l’exécutif a laissé passer une chance inédite” en ne reprenant qu’une partie du travail qu’il leur avait pourtant demandé. “Maintenant qu’on sait que les mesures ont moins d’impact, j’ai personnellement décidé d’aller plus loin dans cette reconnexion à la chose publique”, explique l’architecte urbaniste pour justifier son lancement en politique. Avant d’ajouter: “je suis encore sur le coup du mandat qu’on nous a donné (réduire de 40% les rejets de gaz à effets de serre) et le gouvernement ne répond pas à la question.”
Le déclic des citoyens
En clair, et à l’image de William Aucant, dans les Pays de la Loire, ces différents citoyens-candidats -Agny Kpata en Île-de-France, Guy Kulitza en Nouvelle-Aquitaine ou Victor Costa en Bourgogne-Franche-Comté- promettent “une trajectoire plus ambitieuse à l’échelle locale qu’au national.” Tout comme Yolande Bouin, conseillère municipale à Douarnenez, qui figure sur la liste de la France insoumise en Bretagne.
Un engagement quelque peu différent de celui porté par leurs anciens camarades, désormais engagés sur les listes de la majorité. Mais pour ces nouveaux amoureux de la chose publique, là n’est vraiment pas l’essentiel. “Qu’on se retrouve dans plusieurs partis politiques, cela témoigne du postulat de départ sur le fait qu’on est représentatif de la France”, fait valoir William Aucant. “Il ne s’agit pas de pointer du doigt ou d’être dans le jugement, le but est d’avancer et de mettre en exergue nos propositions”, renchérit Mélanie Cosnier en louant “la richesse et la diversité” de la Convention Climat.
Même discours pour Grégoire Fraty. “La CCC ne nous a pas lavé le cerveau. Parmi tous ceux qui ne s’engagent pas, des gens votent à droite ou même à l’extrême droite”, explique-t-il, avant d’ajouter: “il faut prendre en compte cette diversité chez les 150, ça fait notre force. C’est pour ça qu’on a été crédible.”
Loin de ces divergences de fond, ou de forme, ces citoyens retiennent plutôt une double prise de conscience liée à cet exercice inédit: un déclic climatique et démocratique qui les guide aujourd’hui dans leurs engagements. “Si je reste chez moi à me morfondre, je déprime”, explique encore Mélanie Cosnier. “Donc, la meilleure chose à faire, c’est l’action.”
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