Régionales 2021: dans les Hauts-de-France, Bertrand et Chenu se débattent
POLITIQUE - Des propositions et des visions qui s’affrontent. Ainsi pourrait-on résumer le débat télévisé qui a opposé les sept candidats à la région des Hauts-de-France, retransmis en direct sur France Télévisions et France Bleu Nord ce mercredi...
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POLITIQUE - Des propositions et des visions qui s’affrontent. Ainsi pourrait-on résumer le débat télévisé qui a opposé les sept candidats à la région des Hauts-de-France, retransmis en direct sur France Télévisions et France Bleu Nord ce mercredi 2 juin pendant près de deux heures avant les scrutins des 20 et 27 juin.
Sans surprise, ce sont les deux grands favoris qui ont été le plus ciblés: le président sortant Xavier Bertrand, qui a reconnu en conclusion que “on n’a pas tout fait bien on n’a pas tout réussi”, l’une des raisons pour laquelle il se représente; et Sébastien Chenu, son principal adversaire du RN si l’on en croit les sondages et les incertitudes à l’issue du 1er tour en fonction des fusions, maintiens ou désistements au-delà de 10% des autres listes.
Nous sommes les seuls à pouvoir battre le RN.Xavier Bertrand, président sortant de la région
“Souffrez la contradiction, c’est un débat”, a intimé le second au 1er. “Nous sommes les seuls à pouvoir battre le RN”, a rétorqué un peu plus tard Xavier Bertrand.
L’ex-LR a été attaqué sur son bilan en matière de santé. “Moins d’un euro investi par habitant sur toute la mandature”, a déploré Karima Delli, cheffe de file écologiste de la seule liste d’union de la gauche de tout le pays. Elle propose “une offre de soins pour chaque habitant à moins de 20 km” et l’embauche de médecins. “C’est plus de trois euros par habitant”, rectifie le président sortant qui promet de “multiplier par deux ou trois les budgets santé” de la région au prochain mandat. “Et pourquoi ne l’avez-vous pas fait?”, rétorquent en cœur les concurrents.
De fait, une drôle d’alliance (de circonstance?) s’est nouée entre le candidat du gouvernement, Laurent Pietraszewski, et la candidate écolo. “Comme l’a dit Mme Delli, vous avez divisé par 5 le budget de la région” sur la santé, abonde le secrétaire d’État chargé des Retraites.
Sébastien Chenu a préféré se concentrer sur “le handicap”, en mentionnant l’un de ses candidats “qui sera le 1er conseiller régional en fauteuil” et qui a travaillé sur son programme “pour l’accessibilité”.
Propositions et “combats de coqs”
Tout au long du débat, le candidat de Marine Le Pen a tenté d’adoucir son image de candidat d’extrême droite. Alternant entre un “Vous me connaissez bien!” adressé à son ancien collègue de l’UMP, Xavier Bertrand, et un “Oui, mais moi je l’ai quittée”, quand Karima Delli rappelait qu’ils étaient ensemble à l’UMP sous Nicolas Sarkozy quand 10.000 postes de policiers ont été supprimés. “Qui en a rajouté 10.000, c’est nous!”, s’est targué le candidat d’Emmanuel Macron, repris par Delli dans son argumentaire contre ce bilan sécuritaire.
Seule femme parmi les candidats, Karima Delli a voulu se placer au-delà des “combats de coqs” sur la sécurité “qui n’est pas une compétence de la région” et a promis de faire de la lutte contre les féminicides sa “priorité”.
Sur l’emploi, tous ont pointé le bilan de Xavier Bertrand qui a préféré promettre le financement du permis de conduire, “un impôt qui ne dit pas son nom”, à 90% pour les jeunes qui cherchent un emploi et pour les parents qui élèvent seuls leurs enfants. L’ancien ministre a aussi défendu la création de “21.000 emplois”, “chiffre qui augmente à chaque émission de télévision”, selon Chenu.
J'ai honte que des jeunes ne mangent pas à leur faim dans notre pays. Le gouvernement n'a pas été à la hauteurKarima Delli, candidate écologiste
Le RSA jeune, qu’elle propose dans la région à titre expérimental, sera la seule attaque de Delli ciblant son adversaire LREM, alors qu’elle a dit sa “honte que des jeunes ne mangent pas à leur faim dans notre pays” et que “le gouvernement n’a pas été à la hauteur en refusant de l’ouvrir, même provisoirement”. “Il faut faire de la dentelle, des réponses individualisées”, a répondu Pietraszewski qui défend, lui, la “garantie jeune” et a fait valoir son expérience de 25 ans en entreprise et son engagement associatif. “Heureusement que les associations sont là oui”, l’a presque remercié la candidate écolo dans un grand sourire.
Bertrand et Pietraszewski se sont retrouvés sur plusieurs sujets, dont l’ouverture à la concurrence des trains en 2023. “Je suis contre”, a répondu Delli qui a fait un plaidoyer pour le train de nuit au départ de Calais, en rappelant sa victoire “arrachée” en Europe sur le sujet en tant que présidente de la commission des Transports du Parlement européen. “L’un n’empêche pas l’autre, j’ai envie de dire à Mme Delli que j’écoute avec intérêt”, a répondu le ministre. Politesses sur politesses.
De là à envisager une alliance au second tour en cas de victoire du RN au 1er? Sans doute pas. “Nous sommes en opposition au RN”, a simplement répondu Laurent Pietraszewski, interrogé sur ses intentions s’il arrivait en troisième ou quatrième position le 20 juin. “Certains sont obsédés par l’idée de faire barrage au RN. Moi, je suis obsédé par l’idée de vous protéger sur la sécurité, l’identité et l’emploi”, s’est défendu Chenu en conclusion. “Je suis en rupture avec ces arrière-pensées de jeu présidentiel ou politicien”, a conclu la candidate de la gauche. La seule à attaquer Bertrand sur sa candidature à l’Élysée.
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