Régionales 2021: la stratégie d'ouverture du RN ébrèche son plafond de verre
POLITIQUE - Et une prise en plus pour le RN. Ce mercredi 12 mai, le candidat du Rassemblement national en Occitanie, Jean-Paul Garraud, a officialisé la candidature dans l’Hérault de Frédéric Bort, laquelle avait fuité la veille dans la presse....
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POLITIQUE - Et une prise en plus pour le RN. Ce mercredi 12 mai, le candidat du Rassemblement national en Occitanie, Jean-Paul Garraud, a officialisé la candidature dans l’Hérault de Frédéric Bort, laquelle avait fuité la veille dans la presse. Si ce nom ne vous dit rien, il est en revanche bien connu dans la région. Car l’intéressé n’est autre que l’ancien chef de cabinet de Georges Frêche, ex-président socialiste de la région Languedoc-Roussillon. De gauche, donc.
“Le courage de Frédéric Bort se doit d’être salué. Il a fait un choix difficile qui le grandit. Ce qui compte ; c’est l’intérêt général, c’est l’Occitanie, c’est la France”, a commenté la tête de liste dans la région, lui même venu des troupes LR à l’occasion des élections européennes de 2019. La semaine dernière, et à l’aune du bazar provoqué par la situation en Paca, c’est le secrétaire général du groupe UEDC (LR et UDI) au conseil régional d’Occitanie, Cédric Delapierre, qui rejoignait l’équipe du candidat RN.
De (très) nombreux précédents
Des arrivées savourées comme il se doit dans l’équipe de Jean-Paul Garraud. “Nous ne somme pas dans une démarche de ralliement, ce sont eux qui ont décidé de nous rejoindre, tout en conservant leurs convictions. On ne leur demande pas de renier leurs combats politiques, au contraire. Ce sont eux qui constatent que leurs partis politiques ont abandonné les leurs. Les classes populaires au profit d’élites urbaines déconnectées pour le PS, et les promesses de Nicolas Sarkozy sur le régalien pour LR”, observe auprès du HuffPost Gabriel Robin, directeur de campagne de Jean-Paul Garraud.
Une situation qui se répète dans d’autres régions. En Normandie, Nicolas Bay a réussi à rallier Yves Bonnet, ancien patron de la DST (l’ancêtre de la DGSI) et ancien député UDF. En Île-de-France, c’est le journaliste de LCI Philippe Ballard qui a été bombardé numéro 2 sur la liste de Jordan Bardella, alors que les positions éligibles ne s’obtiennent pas si facilement au RN.
Jeudi 6 mai, Marine Le Pen en personne enrôlait à la Trinité-sur-Mer Florent de Kersauson, frère du navigateur Olivier, et ami de longue date de la famille Le Pen. Investi tête de liste RN dans le Morbihan, cet électeur resté fidèle à la droite pendant 40 ans a justifié son choix: “quand tu serres la main d’un Républicain, tu ne sais pas si c’est la main de Macron”.
Même chose en Paca, où d’anciens UMP ou LR s’apprêtent à rejoindre Thierry Mariani, selon Le Figaro, citant déjà deux prises de droite pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, dont l’ex-eurodéputé UMP et conseiller de François Fillon, Hervé Fabre-Aubrespy. Des ralliements qui, au regard des sondages flatteurs montrant que l’électorat LR penche pour le RN dans la région, ne devraient pas être trop difficiles à obtenir pour Thierry Mariani.
“L’étiquette ne choque plus”
Dans la région Grand Est, l’ex-député UMP Philippe Morenvillier conduira la liste RN en Meurthe-et-Moselle. Tête de liste du parti lepéniste dans la région, Laurent Jacobelli multiplie les appels du pied à la très droitière Nadine Morano après que celle-ci a été écartée des listes du président sortant, Jean Rottner. Autant d’exemples qui montrent que le “rassemblement” martelé par le parti d’extrême droite infuse localement, dans un contexte où Marine Le Pen multiplie les efforts de “normalisation” à l’échelon national (non sans quelques écarts).
“L’étiquette ne choque plus. Des cadres et responsables LR voient bien les exemples de Béziers ou Beaucaire, où les maires ont été réélus avec des meilleurs scores qu’en 2014. C’est quand même un signal. Comme ils se disent qu’il n’y a plus de raisons de ne pas travailler avec le RN, alors que le PS travaille depuis des années avec l’extrême gauche”, explique Gabriel Robin, qui dit recevoir “beaucoup de marques de soutien et d’encouragements” de la part d’élus locaux, LR ou UDI, déçus par le “18 Brumaire centriste entrepris par Macron sur la droite”.
De quoi préfigurer un rassemblement plus large pour 2022? Le directeur de campagne de Jean-Paul Garraud ne voit pas si loin: ”ça annonce surtout ce qu’il peut se passer au second tour des élections régionales”.
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