Régionales 2021: Le second tour en forme de test pour le RN et les partis traditionnels

POLITIQUE - Ils étaient sous le choc. Les partis politiques se sont fait largement distancer dimanche 20 juin au 1er tour des élections régionalespar l’abstention. Avec un record historique de 66.7%, soit deux électeurs sur trois qui ont boudé...

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Quelles fusions et alliances vont se négocier après les résultats aux élections régionales?

POLITIQUE - Ils étaient sous le choc. Les partis politiques se sont fait largement distancer dimanche 20 juin au 1er tour des élections régionalespar l’abstention. Avec un record historique de 66.7%, soit deux électeurs sur trois qui ont boudé les urnes, c’est la grande gagnante du scrutin.

Les électeurs auront-ils entendu les leçons de leurs dirigeants politiques appelant au “sursaut” ou allant carrément jusqu’à les sermonner comme le RN, abattu par ce qui ressemblait à une défaite? C’est la question majeure du second tour dimanche 27 juin. Au-delà de la remobilisation des électeurs, chaque parti a ses propres enjeux. Tour d’horizon avant le second tour du dimanche 27 juin.

 

Le PS suspendu à la Bretagne et la Bourgogne

À la surprise générale, les grands gagnants du 1er tour sont les partis traditionnels. Le PS qui est arrivé en tête dans ses cinq régions: Occitanie, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne Franche-Comté et Centre-Val de Loire. Objectif pour le parti à la rose: confirmer cette avance. Ce ne sera pas facile en Bretagne où le sortant Loïc Chesnais-Girard voit la concurrence de son ancien vice-président, soutenu par LREM, arrivé cinq points derrière lui et la candidate LR en seconde position. 

En Bourgogne Franche-Comté, la socialiste Marie-Guite Dufay est arrivée en 1ère position, mais elle est talonnée par le RN de trois points. Si le PS arrive à se maintenir dans ces deux régions-clés, la victoire pourra être largement prononcée.  

La droite devra gérer ses vainqueurs

Au sein de la droite traditionnelle, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez sont quasi-sûrs de l’emporter dans les Hauts-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes. Après leurs scores très hauts du 1er tour (plus de 40%), ils pourraient profiter de cette victoire pour tenter d’asseoir leur leadership à droite. Le 1er s’est déjà déclaré à la présidentielle, le second pourra y songer sérieusement. Quant à Valérie Pécresse, les sondages la donnent gagnante en Île-de-France, mais ces derniers se sont trompés au 1er tour. Si la gauche arrive à mobiliser, elle peut espérer créer la surprise alors que la liste LREM de Laurent Saint-Martin s’est maintenue et que le RN Jordan Bardella est encore dans la course. 

La présidente sortante de la région parisienne a prévenu, elle se retirera de la vie politique en cas d’échec. Le parti de Christian Jacob aura ensuite à se positionner pour n’avoir qu’un seul candidat sur la ligne de départ de la présidentielle alors que Xavier Bertrand et Valérie Pécresse -qui ne semble pas manquer d’ambitions pour 2022- ne sont plus chez LR.

Le RN joue gros en Paca

Au Rassemblement national, c’est le scrutin de tous les dangers. Si le parti de Marine Le Pen n’arrivait pas à emporter une seule région, on pourra causer d’échec alors que la candidate à la présidentielle a fait de ces élections locales le test de sa stratégie avant 2022. La région Paca est celle qui attirera tous les regards pour le RN qui a une chance de l’emporter. 

Les écologistes auront les yeux rivés sur les Pays de la Loire où l’alliance Matthieu Orphelin - LFI a une chance. S’ils gagnent la région, on pourra causer de bon score. S’ils n’y arrivent pas, on pourra en conclure que l’essai des municipales n’a pas été transformé et des conclusions devront sans doute être tirées pour la présidentielle après une année marquée par les maladresses.

Un test pour les écologistes, un faible score pour la gauche de la gauche

Alors que leur leadership à gauche est contesté par le PS et LFI, les deux forces politiques ne devraient pas manquer de leur rappeler ces résultats à l’automne au moment de potentielles alliances à gauche et de leur primaire. En Nouvelle-Aquitaine par exemple, le candidat EELV est arrivé 16 points derrière le baron socialiste Alain Rousset, arrivé en tête avec 28% des suffrages et bien parti pour son 5e mandat.

La France insoumise n’a pas fait de score satisfaisant lors de ces élections. Exclue de l’accord PS-EELV-PC en Paca, elle n’a pas réussi à se maintenir en Nouvelle-Aquitaine, malgré la candidature d’un nouveau visage du parti, Clémence Guetté qui n’obtient que 5% des voix. En Normandie, l’alliance PC-LFI emmenée par le communiste Sébastien Jumel ne passe pas non plus la barre des 10%. La gauche de la gauche aura sans doute des questions à se poser après ce scrutin sur sa capacité à réunir une majorité d’électeurs en solo. Surtout que le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, déclaré à la présidentielle, n’a pas l’intention d’abandonner, ce qui affaiblira forcément la candidature Mélenchon. 

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