Régionales 2021: où en sont les candidats à trois mois de l'élection?

RÉGIONALES - Et vous, que ferez-vous dans trois mois? Nous serons le dimanche 13 juin et nous profiterons (espérons-le) de l’avant-dernier week-end du printemps au grand air en ayant tourné la page de l’actuelle vague du Covid-19. Pour quelques...

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RÉGIONALES - Et vous, que ferez-vous dans trois mois? Nous serons le dimanche 13 juin et nous profiterons (espérons-le) de l’avant-dernier week-end du printemps au grand air en ayant tourné la page de l’actuelle vague du Covid-19. Pour quelques milliers de personnes, ce dimanche aura aussi une saveur particulière. Les candidats aux élections régionales (et aux départementales qui auront lieu en même temps) attendront avec fébrilité que les 45 millions d’électeurs aient glissé leur bulletin dans l’urne à l’occasion du premier tour.

À un peu moins de 100 jours de l’échéance, la campagne n’est pas véritablement lancée et le scrutin paraît d’autant plus loin que notre attention reste focalisée sur la crise sanitaire. “Jamais à trois mois d’une élection, celle-ci n’a été aussi peu présente dans l’esprit des électeurs”, résume pour Le HuffPost Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. Malgré cela et même si une épée de Damoclès continue de planer sur l’élection, les états-majors politiques s’organisent; et en coulisses, le dernier scrutin avant la présidentielle est dans tous les esprits.

Les enjeux se dessinent d’ailleurs peu à peu et Le HuffPost a choisi de vous en présenter trois, centrés sur les candidats déclarés ou potentiels que vous retrouvez par ailleurs dans la carte en tête d’article.

Les candidats de gauche arriveront-ils à s’unir?

Quand bien même elle était en discussion depuis quelques semaines, l’annonce faite ce jeudi dans les Hauts-de-France a fait son effet. La gauche partira unie derrière l’écologiste Karima Delli. Salué de la France insoumise au Parti socialiste, cet accord “est psychologiquement un coup fort”, affirme Frédéric Dabi “car la norme, c’est une gauche dispersée”.

S’il estime que ”ça peut changer la donne dans cette région et avoir, en cas de réussite, valeur d’exemple en vue de la présidentielle”, le sondeur met en garde les sympathisants de gauche les plus optimistes. “Ça va booster la gauche, mais les élections, c’est de la dynamique, pas de l’arithmétique. Les intentions de vote de chaque candidat prises séparément ne s’additionneront pas forcément complètement”, prévient-il. Surtout, cette configuration a peu de chances de se reproduire ailleurs. “Ça ne peut être dupliqué que là où la gauche n’est pas sortante”, estime Frédéric Dabi. Et encore... Tour d’horizon région par région.

En Île-de-France, les probabilités de voir Audrey Pulvar, Julien Bayou et Clémentine Autain faire cause commune avant le premier tour sont faibles même si tous les trois ont salué l’accord nordiste. Dans les Pays de la Loire, le rapprochement entre l’écologiste Mathieu Orphelin et le socialiste Guillaume Garot est loin d’être acquis. En Auvergne-Rhône-Alpes une “réunion de la dernière chance” a bien été organisée ce vendredi pour unir les écologistes de Fabienne Grébert et les socialistes de Najat Vallaud-Belkacem, mais la fumée blanche n’est pas apparue.

Et que dire de la situation dans le Grand Est! “Il n’y a pas d’alternative à un rassemblement de gauche et des écologistes incluant LFI”, répète dans Le JDD l’ancienne ministre socialiste Aurélie Filippetti qui pourrait en prendre la tête. Problème, les signataires deux appels au rassemblement (EELV-PS-PCF d’un côté et LFI-Generations de l’autre) ne s’entendent pas.

Combien de ministres seront finalement candidats?

Dans la région capitale, Emmanuel Macron aurait aimé compter sur un poids lourd de son gouvernement. Mais, échaudé par l’échec d’Agnès Buzyn aux municipales, Jean-Michel Blanquer n’a pas souhaité se lancer dans l’aventure. Si bien qu’à trois mois du scrutin, LREM se demande encore s’il faut laisser le député Laurent Saint-Martin mener une liste ou s’il vaut mieux négocier avec la droite.

Dans beaucoup de régions, la situation n’est pas encore décantée et trois ministres ont avancé leurs pions sans avoir formellement annoncé leur candidature: Geneviève Darrieusseq en Nouvelle-Aquitaine, Bérangère Abba dans le Grand Est et Marc Fesneau en Centre-Val de Loire. À ce stade, deux membres de l’équipe de Jean Castex sont sur la ligne de départ, mais pas les plus exposés: Laurent Pietrazewski dans les Hauts-de-France et Sophie Cluzel en Paca.

Est-ce la difficulté de la tâche qui rebute les ministres? “Je ne vois pas aujourd’hui de région que LREM peut emporter. Marc Fesneau peut l’envisager, mais ce serait alors plus une victoire du Modem que de LREM”, pointe Frédéric Dabi. Pourtant, estime-t-il, “le défi est sans doute moins difficile qu’aux municipales”. En misant sur l’appellation “majorité présidentielle”, les listes LREM-Modem espèrent compter sur la popularité d’Emmanuel Macron qui a résisté à la crise du Covid. Et réaliser la performance honorable des Européennes.

Les sortants en position de force

En métropole au moins, tous les présidents de région rêvent de repartir pour six ans. Si très peu ont officialisé leur candidature, ils devraient tous briguer leur succession les 13 et 20 juin. Avec, qui plus est, des chances de succès maximales. Sondage après sondage et qu’ils soient de gauche ou de droite, ils apparaissent en effet comme les favoris. “Ils sont bien positionnés et il y a de toute évidence une prime au sortant, confirme Frédéric Dabi. Il n’y a pas une région où le sortant est sûr de perdre.”

On peut y voir l’effet de la crise sanitaire qui a mis les présidents de région sur le devant de la scène, mais aussi un phénomène largement aperçu aux municipales: la primauté du triptyque “incarnation-bilan-projet” sur les étiquettes politiques. Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France et Valérie Pécresse en Île-de-France qui se sont affranchis des Républicains en sont les deux principaux exemples.

Il est cependant une formation qui veut rebattre les cartes, c’est le Rassemblement national. Resté aux portes des Hauts-de-France et de Paca en 2015, le parti de Marine Le Pen rêve de crever un nouveau plafond en gagnant pour la première fois une région. Il compte pour cela sur un casting hétéroclite entre cadres bien implantés (Sébastien Chenu dans les Hauts-de-France, Jordan Bardella en Île-de-France) ou recrues récentes (Thierry Mariani en Paca, Jean-Paul Garraud en Occitanie, Andrea Kotarac en Auvergne-Rhône-Alpes).

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