Régionales: On a suivi la "sortie de crise" de Nicolas, directeur de zoo en Nouvelle-Aquitaine
RÉGIONALES 2021 - Au trot le zoo! À quelques kilomètres au sud de Limoges, on s’affaire au parc zoologique du Reynou. On fait des plans, on construit, on ronge son frein en attendant les autorisations. Tout en continuant de prendre soin des...
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RÉGIONALES 2021 - Au trot le zoo! À quelques kilomètres au sud de Limoges, on s’affaire au parc zoologique du Reynou. On fait des plans, on construit, on ronge son frein en attendant les autorisations. Tout en continuant de prendre soin des 130 espèces de pensionnaires qui peuplent les 65 hectares de terrain. Après une année de pandémie qui a stoppé net tous les projets de développement et qui a mis la trésorerie à plat, il est temps de reprendre du poil de la bête. Et la région Nouvelle-Aquitaine a intérêt à donner un coup de main.
C’est qu’à l’approche des régionales, Nicolas Lefrère, 33 ans, directeur du zoo qu’il a récupéré en 2007 avec sa mère et sa sœur en attend beaucoup des nouveaux élus. “Le tourisme, c’est 10% du PIB de la région. Il faut absolument que les acteurs du territoire et les politiques misent dessus”, nous explique-t-il au milieu de ses lamas.
Avant les régionales 2021, Le HuffPost est parti à la rencontre de professionnels qui s’extirpent à peine de longs mois de confinement. Ils expliquent les tâtonnements de cette “sortie de crise”, leurs appréhensions pour la suite et leurs attentes à l’égard des pouvoirs publics.
Stagner et soigner
Il détaille: “Pour une structure de loisirs comme nous, c’est indispensable d’avoir toujours des projets de développement pour créer de l’attractivité pour nos visiteurs.” En clair, Nicolas et sa famille doivent trouver chaque année des moyens de faire revenir ses anciens clients et d’en attirer de nouveaux. À côté de l’observation des animaux, il y a les balades que propose le parcours du parc, une restauration et même des hébergements. Moyennant plus de 200€ la nuit, le visiteur peut se réveiller dans un lodge en bois -relativement respectueux de l’environnement- face à la “Plaine africaine” et sa dizaine d’espèces animales. Un safari dans le Limousin en somme.
Pour une structure de loisirs comme nous, c’est indispensable d’avoir toujours des projets de développement pour créer de l’attractivité pour nos visiteurs.
Pour une structure de loisirs comme nous, c’est indispensable d’avoir toujours des projets de développement pour créer de l’attractivité pour nos visiteurs.Nicoals Lefrère, directeur du Parc zoologique du Reynou
Cette activité lucrative justement, le zoo du Reynou aimerait la développer. De quatre lodges actuellement, l’entreprise privée aimerait passer à 15 puis 30. De quoi se requinquer après une année où ils ont dû faire des choix: stagner, mais préserver leurs animaux -pour certains entrepreneurs, ne pas grossir, c’est mourir- ou essayer de continuer à se développer quitte à mettre en péril le bien-être animal.
Charges fixes contre zéro rentrée d’argent
Pendant cette année de pandémie, le parc a choisi de mettre en pause ses projets. Leur petite vingtaine de salariés a continué à travailler pendant les différents confinements. Nourrir, soigner, laver, choyer les pensionnaires et payer ceux qui s’en occupent. Voilà des charges fixes qui avoisinent les 80.000 euros mensuels pour le zoo. Nicolas Lefrère travaille avec du vivant: “Il n’y a pas de bouton ON/OFF sur nos animaux”, explique-t-il. À côté de lui, un gros tapir se goinfre de carottes et cherche les caresses.
Toute la trésorerie est passée dans les pensionnaires. “La sortie d’hiver a été la période la plus dure, car on avait tout utilisé en chauffage et en alimentation pour nos animaux”. En tout et pour tout, sur cette période, le parc zoologique du Reynou aura reçu 200.000 euros de la part de l’État. C’est loin de tout combler, mais Nicolas ne se plaint pas.
Le 19 mai le parc a rouvert pour de bon. Un panneau indique le port du masque obligatoire à l’entrée et du gel hydroalcoolique est proposé. Mais dans les allées tranquilles du parc, peu de risque de se contaminer. Pour une fois, le zoo a pu se réjouir d’être une petite structure peu connue: “Un petit site, de grands espaces, 7km de parc, les gens sont rassurés de ne pas être entassés et savent qu’ils vont être tranquilles”, positive Nicolas accoudé sur une table du coin “restauration”. Les cris des perroquets et les sifflements des mésanges sont les seuls bruits que l’on entend. Au-dessus, la glycine embaume sous le soleil. Après un an de crise, le lieu est un havre de paix pour les visiteurs qui reviennent peu à peu. Par an, habituellement, ils sont environ 100.000 à passer pendant l’année.
Tourisme aux régionales
Dans cette région grande comme l’Autriche et aux six millions d’habitants, une bataille se jouera dans une grosse semaine pour faire réélire ou détrôner l’inamovible Alain Rousset. On ne saura pas si le vote de Nicolas a une chance d’aller au président socialiste de 70 ans qui officie depuis 1998. Sur l’environnement, on comprend qu’il “n’aime pas les extrêmes”. Exit aussi pour lui le RN, alors que la candidate de Marine Le Pen est bien placée pour passer devant le socialiste au 1er tour, selon un dernier sondage. Pour cette année de reconstruction, l’entrepreneur misera sur le commerce et le tourisme.
Recréer du maillage territorial, lisser les disparités sur ce territoire, ce sont justement des enjeux de taille pour le ou la futur(e) président.e de région. À plusieurs centaines de kilomètre de Bordeaux qui concentre l’attractivité, des structures comme celle du zoo du Reynou dans les terres compte désormais ne plus rester à l’écart du dynamisme économique.
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