Relaxe et sursis pour les policiers de la Bac Nord de Marseille

JUSTICE - Tout en fustigeant de “graves dysfonctionnements”, le tribunal a rendu un jugement plutôt clément ce jeudi 22 avril dans le dossier de la Bac Nord de Marseille, prononçant 7 relaxes et condamnant les 11 autres policiers à du sursis...

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Les policiers ont manifesté leur joie ce jeudi 22 avril à l'issue du jugement rendu dans le procès de la

JUSTICE - Tout en fustigeant de “graves dysfonctionnements”, le tribunal a rendu un jugement plutôt clément ce jeudi 22 avril dans le dossier de la Bac Nord de Marseille, prononçant 7 relaxes et condamnant les 11 autres policiers à du sursis pour des vols de cigarettes et de drogue.

Lundi, le procureur André Ribes avait requis des peines allant d’un an de prison avec sursis à trois ans de prison dont six mois ferme, réclamant de la prison ferme pour 10 des prévenus et estimant que la confiance “envers certains services de police mérit(ait) d’être revue”.

Mais le tribunal a été beaucoup moins sévère, prononçant des peines allant de 2 mois à un an de prison avec sursis pour 11 des prévenus, et relaxant 7 autres. Aucune des ces condamnations ne sera inscrite au casier judiciaire des anciens “baqueux”, dont 15 sont toujours policiers ―les trois autres avaient été révoqués.

À la sortie du tribunal, les ex-membres de la brigade anticriminalité des quartiers Nord, soulagés, ont été applaudis chaleureusement par une cinquantaine de confrères, dont certains portaient le masque du syndicat Alliance sur le visage. Le procès a “accouché d’une souris”, s’est réjoui sur Twitter le sénateur RN des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, lui aussi présent à la sortie de l’audience.

 “Le tribunal correctionnel, et c’est tout à son honneur, a fait du droit”, a réagi après le délibéré Me Alain Lhote, avocat de Bruno Carrasco, ancien chef de groupe condamné à la peine la plus lourde. “La plupart de ces fonctionnaires de police vont pouvoir reprendre leur activité. C’est un désaveu cinglant du parquet de Marseille”, a poursuivi Me Lhote en visant les propos du procureur de l’époque.

Lors de la révélation des faits, Jacques Dallest avait parlé de “gangrène”, accusant les membres de la Bac Nord de se “servir sur la bête”, et de prélever leur “dîme” sur les dealers et les revendeurs de cigarettes de contrebande qu’ils contrôlaient.

“Traînés dans la boue”

“Ils ont souffert pendant neuf ans, il y a une charge émotionnelle qui ressort. Tout ça, on aurait pu en faire l’économie si on n’avait pas eu ces neuf ans d’instruction”, a également réagi Me Virgile Reynaud, avocat de cinq prévenus.

Au cours des presque deux semaines de procès, les fonctionnaires ont été longuement interrogés sur leurs discussions enregistrées avec la “sonorisation” de leurs véhicules et de leurs bureaux par la police des polices pendant six mois en 2012.

“Des sonorisations sidérantes” avait estimé M.Ribes, où les prévenus semblaient se vanter d’avoir profité d’interpellations la plupart non-consignées par écrit, pour récupérer de l’argent ou encore des stupéfiants. Pour leur défense, les fonctionnaires ont évoqué des “gros délires”.

L’enquête avait également permis de retrouver quelque 450 grammes de produits stupéfiants dans les faux plafonds des vestiaires de la Bac dont les policiers diront ignorer la présence, et du cannabis dans six casiers. Au cours des perquisitions, 23 barrettes de “shit” avaient également été découvertes au domicile d’un des prévenus.

“Il y a eu des dysfonctionnements, ça a permis de faire un certain nombre de recadrages qui sont utiles. On a réussi à poser le juste milieu entre le recadrage utile et le déchaînement absurde auquel on avait assisté”, a pour sa part réagi un autre avocat, Me Dominique Allegrini.

Leur “légèreté procédurale”, ils l’ont “déjà payée”, avait aussi plaidé mardi l’avocate Sandrine Pauzano, soulignant que les 18 policiers avaient été sanctionnés administrativement et rappelant que trois d’entre eux avaient été révoqués.

Tout au long de leur procès les policiers s’étaient défendus d’être des ‘ripoux’ et avaient déploré d’avoir été “traînés dans la boue”, fustigeant une enquête à charge de l’IGPN.

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