Rencontre avec Zoo Baby, le Québécois qui réconcilie Prince avec The Voidz

On te connaît mal en France, mais tu fais de la musique depuis un moment maintenant ? Zoo Baby - Je fais du rock punk depuis que j’ai 18 ans, à Montréal, au Québec. Disons que j’ai essayé de garder la flamme rock fever dans cette époque pas...

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On te connaît mal en France, mais tu fais de la musique depuis un moment maintenant ?

Zoo Baby - Je fais du rock punk depuis que j’ai 18 ans, à Montréal, au Québec. Disons que j’ai essayé de garder la flamme rock fever dans cette époque pas trop rock. Et puis, il y a toujours eu un côté de moi qui a voulu embraser des influences plus funk. Genre, je suis un gros fan de Prince, Sly and the Family Stone, tout ça. Zoo Baby, c’était une façon de concilier un bagage plus pop-rock, les trucs de the Voidz, Julian Casablancas tout ça, avec aussi un trip plus groove, plus funk, quelque chose qui devrait bien rendre lors des shows. Quand je pensais qu’on allait en faire !

Zoo Baby, il y a quoi derrière ce nom ?

Quand je faisais de la basse avec Xavier Caféïne, c’était mon nom de scène. Mon street name. Le côté Zoolander (2001), le film Cry-Baby (1990), avec Johnny Depp. Je me faisais une larme, avant que ça ne devienne populaire chez les rappeurs. Je voulais utiliser ce nom depuis longtemps, mais j’attendais le bon moment. Et puis je pense que c’est venu surtout du fantasme de juste avoir son nom, rien d’autre. Comme un passage obligé dans mon parcours de musicien et de compositeur. Et une espèce de défi que je me lance. Es-tu capable de n’avoir besoin de personne ? Un vœu d’indépendance et d’autonomie.

Avant, tu faisais partie d’un groupe, Gazoline, avec qui tu as sorti deux albums. Gazoline (2014) et Brûlensemble (2016).

Je suis arrivé à Montréal à 18 ans, j’ai été bassiste pour Xavier Caféïne, un petit peu, ensuite j’écrivais et je chantais pour Gazoline. C’était mon medium de création, quand je voulais faire juste du rock.

Tu n’es donc pas de Montréal, d’où viens-tu ?

J’étais à six heures de Montréal, je viens d’une ville qui s’appelle Chicoutimi. Tu pars de là-bas, parce que tu rêves de Montréal, de monter sur scène, des clubs. Aller à Montréal, c’était un passage obligé pour les ambitions que j’avais.

C’est facile de faire de la musique là-bas ?

A Chicoutimi, il y a une scène, mais c’est tellement microscopique. Quand tu t’éloignes de Montréal, c’est assez monochrome. Il y a toujours un groupe d’irréductibles, toujours une scène émergente, mais elle ne pope jamais vraiment.

L’année en cours a ralenti tes projets, j’imagine ?

Oui, je devais monter un band et amener le truc sur scène. On le fait, mais c’est plus compliqué de rôder le band, d’apprécier, de pouvoir s’amuser, parce qu’on n’a pas l’occasion de fire vivre Zoo Baby en live. Il y a cette dimension, Prince, New Power Generation que je voulais donner.

A quoi ressemblerait cette configuration sur scène, justement ?

Disons que je m’appuie sur mes musiciens. J’ai une guitare, je vis mon trip Guitar Hero. Je la garde en bandoulière, je la prends juste pour faire des solos un peu show off, le trip Prince. Mes musiciens, ils sont solides. J’étais bassistes punk, fallait tout le temps que je sois focus, alors que là je me suis débarrassé de tout ça. C’est vraiment que du fun, à shreder là.

L’album de Zoo Baby est prêt, il sortira le 16 avril. T’a enregistré ça quand et comment ?

J’ai commencé en enregistrant dans ma chambre, tout seul. Avec une approche bedroom rock, le genre qui se fait beaucoup aux Etats-Unis, avec Mac DeMarco, des trucs comme ça. Puis, à un moment donné, vers la fin, j’ai approché un ami avec qui je travaille, parce que j’avais le goût de passer par une étape d’écrémage, histoire de rendre le projet officiel et de mettre les chances de mon côté pour sortir un bon premier album en solo.

Cette ressemblance avec Julian Casablancas, dont les gens ont parlé quand tu as sorti Par tes yeux, un titre très Voidz, ça ne t’a pas agacé ?

On est vraiment la génération des Strokes. Quand on était jeune vec ma grande sœur, on écoutait les Beatles à un moment donné, puis on a mis un CD des Strokes et on est devenu un band hommage aux Strokes. Quand on compare mon son à celui des Voidz, ça me dérange pas trop. C’est pas nécessairement une référence directe non plus. Quand je pense à l’auto-tune, je pense d’abord à Kanye West. Quand je vais dans des trucs plus fusion, c’est plus à Prince. J’ai accepté de prendre une distance avec ce projet, je suis content que les références se voient, que ça coule naturellement, mais je ne voulais pas faire mon album des Voidz.

Tu parlais de la larme de Johnny Depp, dans le film Cry Baby. On la voit sur la pochette du single de Par tes yeux.

C’est comme un vieux projet. Il y a le souci dans le trip solo, c’est que quand t’es un band, tu dois faire des compromis, il faut soumettre des idées qui n’aboutissent pas toujours. J’avais un sac plein d’idées, dont celle-ci, la longue larme de sang qui coule de l’œil. Je me disais juste : “ça ferait une super pochette”. Quand c’est sorti en photo, je trouvais que ça faisait fashion, presque trop léchée, un peu trop beau, donc on en a fait un dessin, pour que ça fasse plus cru.

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Tu as quelques mots à nous dire sur ce disque ?

J’ai évolué, avec mes skills de musiciens, d’arrangeur, j’ai pu me permettre d’aller vers là où je n’allais pas avant. Comme faire du groove, du funk, utiliser l’auto-tune, même si c’est omniprésent. J’avais le goût de faire un album moderne, mais que ces manifestations de la modernité, soient aussi comme des artefacts, que ça ne soit pas parfait.

Comment se porte la scène musicale montréalaise en ce moment, selon toi ?

Je pense qu’il y a toujours quelque chose. Corridor, signé par Sub Pop, par exemple et Jonathan Personne. Il y a toujours une effervescence, sauf que là on est dans un moment où, peut-être, que Montréal snobe un peu une certaine forme de pop. C’est très underground, mais ça va faire émerger quelque chose peut-être d’un peu moins weird que ce qu’il se fait là, mais définitivement plus weird que quand le genre de bands à la Simple Plan faisait rayonner la ville.

Propos recueillis par François Moreau

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