Renée Reed, le son du bayou chez vous
Renée Reed vient de Louisiane, mais la brume réverbérée d’où sort ce 1er album, c’est un peu celle de Blue Jay Way. On peut percevoir le trouble électrique et oscillant du titre des Beatles sur le single d’ouverture Out Loud, et c’est bien...
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Renée Reed vient de Louisiane, mais la brume réverbérée d’où sort ce 1er album, c’est un peu celle de Blue Jay Way. On peut percevoir le trouble électrique et oscillant du titre des Beatles sur le single d’ouverture Out Loud, et c’est bien à un “magical mystery tour” que nous convient les chansons de Reed à travers ses généalogies mêlées.
De culture cajun, la chanteuse s’est nourrie de pop francophone des années 1960, de musiques traditionnelles et d’indie-pop, fantasmant une sorte de Françoise Hardy créolisée dans un cabaret au milieu du bayou.
Autant de savoirs que de sensations
Son oncle Revon Reed, parmi nombre de figures d’une famille portée sur la musique, était auteur de chansons, animateur de radio, conteur et spécialiste du folklore local. Alors Renée laisse les visions carnavalesques hanter son écriture folk par ailleurs infusée des classiques – sur Neboj, on trouvera des échos du Cohen de Songs of Love and Hate, voire des accents dylaniens dans le chant de Fast One.
Si les arrangements sont frugaux et le mood, assez constant, chaque titre révèle la richesse d’un parcours qui, d’un cursus universitaire portant sur les traditions musicales aux 1ers essais de son groupe de jeunesse (Shrugs) en passant par son intérêt pour l’art brut, s’est imprégné autant de savoirs que de sensations.
On inscrira sans trop se tromper cet album simplement nommé Renée Reed dans une très contemporaine cartographie du ciel folk, en constellation avec Adrianne Lenker, Indigo Sparke ou Lael Neale, mais en la reliant aussi à des prédécesseurs comme Mazzy Star.
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La poésie de son écriture, portée par cette voix qui semble déjà en savoir beaucoup, approche parfois les moments les plus éthérés de la Cat Power de You are Free (2003) ou le charme de trésors cachés des années 1970 comme Pearls Before Swine, le genre de trésors où l’on pourrait dénicher ce Your Seventh Moon et son ivresse délicate.
Au terme de son tracklisting bilingue (Où est la fée, rêverie louisiannaise), Renée Reed nous laisse sur un double sentiment d’étrangeté : If Only We Could ne détonnerait pas chez David Lynch, mais surtout la valse rustaude, sèche et gouailleuse (Drunken Widow’s Waltz) vient trancher dans les douceurs qui l’ont précédée. Et donne envie de prolonger ce bal marécageux.
Renée Reed (Keeled Scales/Modulor)