Rentrée des classes pour les collèges et lycées: comment ça va se passer

ÉDUCATION - Après les maternelles et primaires la semaine dernière, place à la rentrée des classes en collèges et lycées pour ce lundi 3 mai. Une reprise qui pose encore de nombreuses questions, tant sur le plan pédagogique que sanitaire.Tout...

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Une classe de lycéens lors des épreuves du baccalauréat en juin 2018 , à Paris

ÉDUCATION - Après les maternelles et primaires la semaine dernière, place à la rentrée des classes en collèges et lycées pour ce lundi 3 mai. Une reprise qui pose encore de nombreuses questions, tant sur le plan pédagogique que sanitaire.

Tout d’abord, après deux semaines d’enseignement à distance, entrecoupées de deux semaines de congés, tous ne reprendront pas à plein temps. Les lycéens seront en demi-groupe, avec une alternance entre présentiel et distanciel.

Pour les collèges, la rentrée s’effectuera en présentiel, sauf pour les élèves de 4e et 3e des quinze départements les plus touchés par la pandémie de Covid-19, qui feront aussi leur rentrée en demi-groupe. La liste des territoires les plus touchés compte à ce jour: le Nord, l’Aisne, l’Oise, les Yvelines, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, le Val d’Oise, le Val de Marne, l’Essonne, Paris, la Sarthe, la Loire, le Rhône et les Bouches-du-Rhône. “Les élèves des classes de 6e et 5e seront quant à eux tous accueillis en présence à temps plein”, précise le ministère de l’Éducation nationale.

Les départements où les collégiens de 4e et 3e seront en demi-groupe.

A quelques heures de la rentrée, la définition des jauges, décidée à l’échelle d’un établissement, suscitait encore de nombreux questionnements. Car choisir de faire venir les élèves par demi-classe ou en classe entière mais à mi-temps ou une semaine sur deux, n’engendre pas les mêmes contraintes ni ne produit les mêmes effets.

Benjamin Marol, professeur d’histoire-géographie, explique à l’AFP que dans son collège de Montreuil (Seine-Saint-Denis), personne n’était initialement d’accord sur la solution à retenir. Finalement, les élèves de 4e et 3e viendront en alternance le matin et l’après-midi en classe entière. “Donc on va continuer à avoir des classes bondées”, déplore-t-il.

Fermeture de classe et cours de sport

Comme dans le 1er degré, un protocole strict sera appliqué: une classe fermera au 1er cas de Covid confirmé. Une solution appuyée par les syndicats enseignants, mais qui fait craindre, comme avant les vacances scolaires, des fermetures en cascade.

Vendredi, 1118 classes fermées étaient fermées dans le 1er degré, soit 0,39% du total, selon les chiffres du ministère, contre 11.272 classes fermées avant les vacances. Ces dernières fermetures sont liées à des élèves contaminés pendant les vacances.

Attention précise également le ministère de l’Éducation, si un enseignant est absent et n’a pas pu être remplacé, les élèves ne seront pas répartis dans les autres classes: “L’accueil des élèves est alors suspendu dans l’attente de l’arrivée du professeur remplaçant”. En cas de fermeture de classe, les parents pourront solliciter de l’activité partielle pour garder leur enfant.

Enfin concernant les cours de sport, le ministère a finalement précisé que si la pratique en intérieur est de nouveau autorisée, il est préférable de privilégier: “les activités physiques en extérieur ainsi que les activités ‘de basse intensité’ en intérieur permettant le port du masque dans les gymnases (...) notamment dans les départements faisant l’objet de mesures de freinage renforcées.”

Montée en puissance des autotests

La grande nouveauté cette rentrée c’est cependant les 64 millions d’autotests que le gouvernement a commandés pour les élèves de plus de 15 ans, les enseignants et autres personnels de l’Éducation nationale. “Notre stratégie “tester, alerter, protéger” atteint aussi un troisième niveau : après les tests antigéniques du 1er trimestre, les tests salivaires du deuxième, nous proposons maintenant les autotests, s’est félicité le ministre Jean-Michel Blanquer dans Le JDDce dimanche. Par ailleurs, il faut arrêter d’être obnubilé par le rôle de l’école dans les contaminations. C’est loin d’être le facteur principal.”

À partir du 10 mai, les lycéens seront donc soumis aux autotests chaque semaine au sein de leur établissement. Mais la future mise en place interroge encore le monde enseignant: les élèves pourront-ils bien les faire deux fois par semaine s’ils sont en hybride? Qui va les superviser? Comment les résultats seront-ils transmis?

“Cette opération nécessite du temps, des locaux dédiés et disponibles, des conditions d’hygiène adaptées, du personnel formé et en nombre”, ont demandé dans une lettre ouverte au ministère trois syndicats de chefs d’établissements (SNPDEN, ID-FO et Sgen-CFDT), qui souhaitent par ailleurs que ces autotests soient réalisés par les lycéens chez eux.

Selon un courrier du ministère envoyé jeudi aux chefs d’établissements et dont l’AFP a obtenu copie, “outre les personnels de santé et les encadrants formés, dont pourront faire partie des personnels volontaires des établissements, des médiateurs ‘lutte anti-Covid’ supplémentaires sont en cours de recrutement par les services académiques pour renforcer les équipes”

Jean-Michel Blanquer précise également qu’un un tutoriel, publié sur le site de l’Éducation nationale permettra de former les lycéens à leur utilisation. “On peut imaginer une approche assez simple : on choisit un lieu à l’intérieur du lycée puis, classe par classe, les élèves viennent y pratiquer leur autotest, sur le temps scolaire, sous la supervision d’un personnel médical, de médiateurs ou de volontaires” abonde-t-il.

Questions autour des examens

Face à ces incertitudes, des voix s’élèvent à nouveau pour réclamer l’annulation du grand oral du bac. “Il y a urgence à neutraliser le grand oral cette année, pour ramener un peu de sérénité”, estime Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, 1er syndicat du secondaire. “On voit bien que personne n’est prêt”, grince aussi le président du Snalc (secondaire), Jean-Rémi Girard.

L’Union nationale des lycéens (UNL) appelle d’ailleurs à des blocus dans les lycées à partir de lundi. Le syndicat réclame notamment l’instauration du contrôle continu pour la validation des épreuves de fin d’année pour les filières générales, technologiques, professionnelles, les BTS et les élèves du CNED, l’annulation du grand oral, et des sessions de rattrapage accessibles aux lycéens et lycéennes qui n’auraient pas validé le baccalauréat par le contrôle continu.

Mais ce n’est pas vraiment l’option retenue par Jean-Michel Blanquer et le gouvernement. Alors qu’Emmanuel Macron a redit jeudi que les deux épreuves qui ont des examens terminaux, la philosophie et le grand oral, seront maintenues, le ministre ajoute dans Le JDD: ” généraliser le contrôle continu – on est déjà à 80 % – n’est pas dans l’intérêt de l’élève. Nous devons faire preuve de bienveillance, en accentuant l’accompagnement personnel, pour l’épreuve de philosophie comme pour le grand oral. Ce dernier sera aménagé. L’élève pourrait, par exemple, présenter un mot de son professeur pour signaler les parties du programme non vues”.

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