Rock En Seine, jour 1 : les Arctic Monkeys en orbite

Yard Act, haut la main Les kids de Leeds nous attrapent par le col à l’heure de la sortie des classes. Déboulant avec Dark Days, single tapageur qui remporte immédiatement tous les suffrages, ces quatre mal élevés s’avèrent fidèles à leur musique...

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Yard Act, haut la main

Les kids de Leeds nous attrapent par le col à l’heure de la sortie des classes. Déboulant avec Dark Days, single tapageur qui remporte immédiatement tous les suffrages, ces quatre mal élevés s’avèrent fidèles à leur musique : ricaneurs, crus et agités, mais chaleureux. Acclamés par le public, ils écument The Overload, un 1er effort paru cette année en proie à des riffs mal peignés et traversé par un essaim d’insolence. Subitement, l’un des musiciens tape un solo de guitare sans mauvais goût pour la niaiserie, juste de quoi pousser Mémé dans les orties une dernière fois avant de partir d’un signe de la main. Tout ce qu’on attendait. JP

Requin Chagrin, départ canon

Avec la lourde tâche d’ouvrir les hostilités sur la petite scène jouxtant l’entrée des festivaliers, Marion Brunetto, alias Requin Chagrin a relevé le défi haut la main. Glanant un public de curieux toujours plus nombreux à mesure que sa prestation avançait, l’autrice de Sémaphore et du récent Bye Bye Baby se fait un plaisir à égrener les pop songs lustrées de sa jeune discographie, dans un concert à l’impeccable exécution. Variations discoïdes de ses influences comprenant Etienne Daho comme Cocteau Twins, Requin Chagrin a gonflé ses morceaux d’une énergie rock qui culminera dans un moment très Guitar Hero en forme de baroud d’honneur. Très classe. TD

Beabadoobee en terrain conquis

Entre cool kids français voyant la nouvelle idole pour la 1ère fois dans l’Hexagone et festivaliers anglais affublés de maillots de la Perfide Albion totalement acquis à sa cause, le concert de Beabadoobee a semblé se jouer à domicile sur la petite scène de Rock En Seine. Armée de ses tubes charriant l’héritage de Pavement, The La’s ou Sonic Youth passés à la moulinette Y2K, l’artiste anglo-philippine a déroulé un concert plein d’insouciance – d’aucuns diraient insignifiant. C’est finalement cet air de ne pas y toucher, ce détachement vis-à-vis de la musique de ses aînés qui transporte ses efficaces pop songs (parfois trop programmatiques) en véritables hymnes indie rock de poches pour la nouvelle génération. TD

IDLES, cri de ralliement

En treize piges et quatre albums mastoc au compteur, les lascars d’IDLES ont quasiment atteint le statut de chefs de file de la jeune scène rock britannique. Sans exubérance et avec une recette qu’on connaît désormais sur le bout des doigts, la bande débarque toujours avec une seule idée en tête : foutre le bordel. Petit nerveux, Joe Talbot, le leader, parcourt la scène de long en large sur Colossus, instaurant le règne de la tension jusqu’à son épuisement, avant de tout défoncer d’un coup de pied. S’enchaînent leurs meilleurs titres aux riffs trapus, de Grounds à I’m Scum en passant par Danny Nedelko, Mr. Motivator et le pogotable Never Fight a Man with a Perm. Mention spéciale au frénétique A Hymn, régi par une basse grondante et une précieuse ligne de chant qui prépare le terrain avant la tempête. JP

Fontaines D.C., le bruit de la déflagration

Après avoir assisté à quelques-uns de leurs récents passages en France, on aurait du être averti·es. Pourtant, Fontaines D.C. nous laissent toujours en état de sidération avec cette impression que le set nous explose entre les mains. Indociles, les Irlandais balayent Skinty Fia, leur (excellent) dernier disque sorti en avril dernier où, entre Jackie Down The Line et Nabokov, coule une certaine noirceur. Toujours affilié au cultissime Ian Curtis et à la dégaine de Liam Gallagher, Grian Chatten, le chanteur, sillonne la scène à bout de nerfs avec sa voix nasillarde, mi-parlée, mi-chantée, mâchant les détails lors d’un set qui ne relâche aucun muscle. Offrant une seconde vie à A Hero’s Death, leur deuxième album paru en 2020, en guise de représailles contre les années Covid, les gars débitent Televised Mind, A Lucid Dream ou encore l’éternel I Don’t Belong. JP

Arctic Monkeys, prêts pour Las Vegas

Sans s’être totalement muséifiés (grévinisés ?), peu d’analogies semblent aussi à propos que celle des concerts-résidences dans une Tranquility Base Hotel & Casino de Las Vegas pour qualifier la performance des Arctic Monkeys sur la main stage de Rock En Seine. A rebrousse-poil des têtes d’affiches tonitruantes, la bande d’Alex Turner s’est illustrée par un show ambivalent, gavé de tubes mais paré pour un rutilant lounge bar – à tel point qu’on peinera à entendre quelques morceaux. Trop intimiste et détaché pour qu’on y plonge totalement dans un format festival, le concert des anciens kids de Sheffield se transforme en un objet de curiosité où Teddy Picker, Arabella ou Crying Lightning deviennent moins des tubes pour pogoter que la bande-son du complexe hôtelier arty qui ornait la pochette du dernier album en date des Arctic Monkeys. Désarçonnant, frustrant et parfois poseur, mais loin d’être raté. TD