Rover Perseverance sur Mars: une mission spatiale en quête d'une vie passée
ESPACE - Remonter le temps. Après avoir découvert que de l’eau se trouvait sur Mars il y a environ 3,5 milliards d’années, la Nasa tente maintenant de savoir si cette dernière a pu abriter la vie. Pour cela, l’agence spatiale américaine a envoyé...
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ESPACE - Remonter le temps. Après avoir découvert que de l’eau se trouvait sur Mars il y a environ 3,5 milliards d’années, la Nasa tente maintenant de savoir si cette dernière a pu abriter la vie. Pour cela, l’agence spatiale américaine a envoyé vers la planète rouge le rover Perseverance. Le remplaçant de Curiosity, parti en juillet de la Terre à bord de la sonde Mars2020, doit atterrir ce jeudi 18 février sur Mars.
Son but principal? La recherche de traces de vies passées sur Mars. Mais pourquoi là-bas plutôt qu’ailleurs? “En planétologie, il y a une question fondamentale: y a-t-il la vie ailleurs que sur Terre? Et Mars est la planète par excellence pour essayer de répondre à cette question”, résume au HuffPost Sylvestre Maurice, astrophysicien et enseignant-chercheur de l’Université Toulouse III.
Tout d’abord, Mars est la planète la plus proche pour chercher des traces de vie. D’ailleurs la Nasa avait envoyé dès 1975 la sonde Viking 1 dans ce but, sans succès. Depuis, “Curiosity a pu répondre à la question: ‘Est-ce que la planète est habitable?’ Maintenant Perseverance doit répondre à la question: ‘Est-ce que la planète a eu le temps de développer la vie?’”, explicite Sylvestre Maurice.
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Il y a 3,5 milliards d’années, Mars avait tous les éléments pour abriter la vie. Soit une atmosphère dense qui réchauffait la planète et lui permettait d’avoir de l’eau liquide à sa surface. Mais il manque toujours cette preuve d’une vie passée. Pour la trouver, Perseverance dispose de plusieurs instruments scientifiques. Au bout de son bras, Sherloc et Pixl vont analyser les rayons X et ultraviolets à la recherche d’une trace de vie. Sur la tête du rover se trouvera un autre instrument, spécialement dédié à cette recherche: SuperCam.
SuperCam, un instrument français sur Mars
Avec Curiosity, la France, l’Espagne et les États-Unis avaient développé l’instrument ChemCam. Pour Perseverance, la base de cet instrument a été reprise avec SuperCam. Sylvestre Maurice, également co-responsable scientifique de SuperCam à l’IRAP, explique: “C’est ChemCam en version ultra-puissante.”
C’est sur la tête de Perseverance que se situe l’instrument, équipé notamment d’un laser qui chauffe la roche entre 8000 et 10.000°C. “La chaleur va créer un plasma, ce qui va engendrer une lumière qui va être analysée et permettre de connaître la composition chimique d’une roche”, détaille Pernelle Bernardi. C’est ce qu’on appelle de la spectroscopie. Comme sur Curiosity, SuperCam embarque une caméra qui permet de voir la zone visée par le laser. Cette dernière donnera des images en couleur et non en noir et blanc comme avec ChemCam.
Enfin, l’instrument a été amélioré depuis Curiosity avec deux autres systèmes de spectroscopies. L’un fonctionne dans l’infrarouge et capte la lumière du soleil qui se reflète dans la roche. “Selon l’absorption de la lumière, on peut dire la composition minéralogique de la roche”, détaille Pernelle Bernardi.
C’est l’ensemble de ces outils qui vont permettre à Perseverance de chercher “des traces de biosignatures” sur Mars. Enfin Super Cam possède également un micro qui va permettre pour la première fois d’écouter des sons entendus sur Mars.
Un autre appareil similaire à SuperCam, et conçu par la Nasa, est également embarqué sur le Rover. La recherche de traces de vie n’est pas le seul objectif de Perseverance. Le rover embarque des instruments qui vont ”étudier les vents et la géologie de planète pour préparer l’exploration humaine”, détaille Pernelle Bernardi, ingénieur du CNRS et co-responsable système de SuperCam au Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique au HuffPost.
Retour d’échantillons sur Terre
Dès l’arrivée sur Mars, SuperCam va être allumé. Pernelle Bernardi précise: “Dès les 3 premiers sols (un sol est l’équivalent d’une journée sur Mars), on aura bougé l’instrument, pris des images et vérifié si tout fonctionne correctement.”
Au début de la mission, les choix des cibles pour le laser ne seront pas déterminés par un but scientifique, car il faut vérifier le bon fonctionnement du rover et de ses instruments. Perseverance sera guidé directement depuis les États-Unis, mais les résultats arriveront dans les laboratoires qui ont participé au projet.
L’un des autres objectifs de la mission est de pouvoir, à long terme, rapporter des échantillons prélevés sur Mars vers la Terre. Il faut dire que sur Terre, les scientifiques disposent de nombreux instruments de meilleure qualité que ceux placés sur Perseverance pour étudier le sol martien.
Par exemple, avec les outils qui sont emportés sur les rovers, les scientifiques n’ont toujours pas réussi à connaître la composition exacte de la poussière martienne. Et cela peut avoir une importance cruciale, sans même parler de pure recherche scientifique: la composition pourrait avoir un impact sur les risques que pourraient connaître des astronautes se rendant sur Mars.
Cette mission de la Nasa connue sous le nom “Mars Science Return”, doit se faire en plusieurs étapes. Perseverance va déposer des échantillons de roches et de sol dans des tubes scellés à la surface de Mars. Dans un second temps, un engin doit emmener les échantillons en orbite martienne, puis un troisième doit les ramener sur Terre. Si la mission se passe correctement, la Nasa espère que les échantillons arriveront sur notre planète en 2030.
C’est grâce à ces résultats et à ceux d’un autre instrument (Meda, qui va analyser la météo martienne), que la Nasa pourra valider ou non l’envoi d’astronautes sur la planète rouge. Reste à savoir si l’on aura trouvé une trace de vie passée sur place avant d’en envoyer d’autres.
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