Sahel: Macron ouvre la porte à une réduction des effectifs français

ARMÉE FRANÇAISE - La France s’apprête à “ajuster son effort” au Sahel, où est déployée la force anti-jihadiste Barkhane, grâce aux “résultats obtenus” et à “l’intervention plus importante de nos partenaires européens”, a annoncé ce mardi 19...

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Emmanuel Macron, ici sur la frégate française Bretagne à Brest, le 19 janvier 2021.

ARMÉE FRANÇAISE - La France s’apprête à “ajuster son effort” au Sahel, où est déployée la force anti-jihadiste Barkhane, grâce aux “résultats obtenus” et à “l’intervention plus importante de nos partenaires européens”, a annoncé ce mardi 19 janvier le président Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées à Brest.

“Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l’intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d’ajuster notre effort” militaire dans la région (5100 hommes), a déclaré le chef de l’État, sans précision de volume ou de calendrier. Il confirme ainsi l’intention de l’Élysée de réduire la voilure en bande sahélo-saharienne, où la France mène depuis 2013 sa plus grosse opération extérieure. 

En janvier 2020, au sommet de Pau, le président français et ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) avaient décidé d’intensifier la lutte anti-jihadiste pour enrayer une spirale de violences. Emmanuel Macron avait envoyé 600 hommes en renfort dans cette région grande comme l’Europe.

“Les renforts temporaires que j’ai décidé de déployer ont permis à la force Barkhane de mettre en grande difficulté des groupes terroristes qui se retrouvent acculés, réduits à des procédés lâches, qui ont atteint nos forces”, endeuillées par la récente mort de 5 soldats français au Mali, “mais qui, je le rappelle, frappent d’abord et surtout les civils, sans discrimination”, a commenté le président français.

Paris mise beaucoup sur la nouvelle force Takuba

Pour alléger sa présence, Paris mise beaucoup sur le déploiement d’unités d’élite européennes au sein de la nouvelle force Takuba, chargée d’accompagner l’armée malienne au combat. Créé à l’initiative de Paris, ce groupement de forces spéciales qui rassemble aujourd’hui Français, Estoniens et Tchèques, est le “signe d’une prise de conscience grandissante des enjeux sahéliens qui sont cruciaux pour toute l’Europe”, a fait valoir Emmanuel Macron.

La France doit officialiser cette première vague de retrait à l’occasion d’un prochain sommet avec les pays du G5 Sahel, en février à N’Djamena. Mais “le cap reste inchangé”, a assuré le président, en évoquant l’objectif de “stabilité” du Sahel et la “victoire contre les terroristes”.

Au-delà du rappel des 600 renforts envoyés en janvier 2020, l’Élysée est tenté de réduire plus nettement encore les effectifs de Barkhane d’ici l’élection présidentielle de 2022, soulignent depuis plusieurs semaines des sources concordantes à l’AFP. L’impatience monte en France face à cet engagement long et coûteux, qui a coûté la vie à 50 militaires et peine à être suivi d’effets politiques sur le terrain.

Selon un sondage publié début janvier, la moitié des Français (51%) ne soutiennent plus cette intervention au Mali. Seuls 49% des personnes interrogées y sont encore favorables, contre 73% en février 2013 et 58% fin 2019.

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