Saisir les armes des conjoints violents: le gouvernement dit oui aux associations

POLITIQUE - Une mesure aussi pertinente que tardive. Ce samedi 6 février, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa font savoir qu’ils demandent aux forces de l’ordre de “systématiquement...

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Gérald Darmanin, Marlène Schiappa et Éric Dupond-Moretti photographiés au mois de décembre (illustration)

POLITIQUE - Une mesure aussi pertinente que tardive. Ce samedi 6 février, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa font savoir qu’ils demandent aux forces de l’ordre de “systématiquement saisir les armes des conjoints violents” dès le début de la procédure. Une disposition réclamée de longue date par les associations. 

Alors que près d’un tiers des féminicides ont été commis par armes à feu en 2020, les ministres “adressent ce jour une instruction à l’ensemble des préfets afin de systématiser les saisies d’armes en matière de violences intrafamiliales, et ce dès la plainte, mesure rendue possible dans le cadre du Grenelle des violences conjugales”, peut-on lire dans le communiqué.  

“Il leur est également demandé de questionner systématiquement les personnes présentes et les victimes sur la présence d’armes, de vérifier les antécédents judiciaires  -y compris mains courantes- des demandeurs de détention d’arme et de porter une attention toute particulière aux situations de violences intrafamiliales déjà connues des services afin de vérifier une éventuelle détention d’armes à feu par les auteurs”, poursuivent Marlène Schiappa et Gérald Darmanin. 

“40 femmes par an sont tuées par arme à feu”

En début de semaine, Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, appelait le gouvernement à agir ainsi. “Ce que pourrait faire Gérald Darmanin, demain matin, pour protéger les vies de beaucoup de femmes, ce serait de saisir toutes les armes à feu de tous les conjoints violents dont on sait qu’ils en possèdent. De faire une saisie exceptionnelle. Car 40 femmes par an sont tuées par arme à feu”, expliquait-elle au HuffPost

Alors que le gouvernement planchait sur le sujet depuis plusieurs mois, Anne-Cécile Mailfert exprimait également sa vigilance quant à la pérennité des engagements gouvernementaux. “Ce qu’il faut maintenant voir, c’est ‘est-ce que cette volonté politique va perdurer en 2021?’ Et ça malheureusement, on ne le sent pas. Et ces derniers jours de 2020 et début 2021, nous avons vu le nombre de féminicides remonter, et des féminicides qui auraient pu être évités, se produire. Les 3 derniers féminicides de l’année 2020, ce sont 3 féminicides par arme à feu. Alors que les femmes avaient prévenu la police que leurs ex-conjoints avaient des armes à feu”, soulignait-elle. 

Auprès du HuffPost, l’entourage de Marlène Schiappa précise que cette consigne vaut également pour les armes de service des policiers et gendarmes qui feraient l’objet d’une plainte, s’agissant d’une instruction visant “toutes les armes détenues”. Quant à un retrait pur et simple du port d’arme, qui n’est pas mentionné dans le communiqué, le cabinet de la ministre renvoie aux dispositifs existants, soulignant que le retrait est déjà possible pour des considérations d’ordre public et de sécurité des personnes. 

À voir également sur Le HuffPost: Vives tensions à l’Assemblée entre Corbière et Schiappa sur fond d’accusation de sexisme