Sandrine Rousseau répond à Darmanin après sa menace de divulguer des échanges privés
POLITIQUE - Troisième round. Ce jeudi 9 septembre au matin, sur franceinfo, la candidate à la primaire écologiste Sandrine Rousseau a réagi aux propos tenus la veille à son égard par Gérald Darmanin sur France Inter, lequel répondait lui-même...
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POLITIQUE - Troisième round. Ce jeudi 9 septembre au matin, sur franceinfo, la candidate à la primaire écologiste Sandrine Rousseau a réagi aux propos tenus la veille à son égard par Gérald Darmanin sur France Inter, lequel répondait lui-même à une sortie à son encontre de... Sandrine Rousseau.
En effet, alors que les débats entre aspirants candidats verts à l’élection présidentielle de 2022 se succèdent, l’ancienne porte-parole d’EELV a plusieurs fois expliqué que l’élément déclencheur de ses ambitions vers les sommets de l’État était la présence à la tête de la police d’un ministre “accusé d’un crime”.
Ce à quoi Gérald Darmanin a rétorqué que Sandrine Rousseau était bien moins véhémente contre sa personne quand elle lui demandait “de la nommer directrice de l’IRA (Institut régional d’administration, ndlr) de Lille [lorsqu’il était] ministre de la Fonction publique”. Et d’ajouter qu’il pourrait très bien “publier les demandes de rendez-vous et les demandes de nomination” pour étayer son propos.
“C’est très grave dans une démocratie.”
Des menaces auxquelles l’intéressée a donc réagi ce jeudi matin sur franceinfo. “Ce qu’il fait là, en tant que 1er flic de France, c’est qu’il enfreint la loi sur un plateau”, a-t-elle assuré. “Parce que la menace de diffuser publiquement des conversations privées est punissable par la loi.”
????️ "C'est une personne qui est capable de mettre l'intimidation au-dessus des lois", assure Sandrine Rousseau concernant les propos de Gérald Darmanin sur France Inter. Elle se "réserve de donner des suites judiciaires."
— franceinfo (@franceinfo) September 9, 2021
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En effet, comme le précisait mercredi sur Twitter l’avocat Arié Alimi -en pointe dans la lutte contre les violences policières-, les propos du ministre de l’Intérieur pourraient selon lui faire l’objet d’une sanction, au titre des articles 222-17 et 226-1 du code pénal, lesquels punissent de 6 mois de prison et 7500 euros d’amendes le fait de menacer de divulguer une correspondance privée.
“Ce que je retiens de cet épisode, c’est que c’est quelqu’un qui met l’intimidation au-dessus des lois. Là, ce qu’il fait, c’est de m’intimider en bafouant la loi”, a poursuivi Sandrine Rousseau avant d’expliquer qu’elle se réservait la possibilité, par conséquent, de donner des suites judiciaires à ce titre à la polémique. “C’est très grave. Et c’est très grave contre une candidate à l’élection présidentielle. Et c’est très grave dans une démocratie.”
“L’humiliation” de la nomination de Darmanin
Elle ajoutait, sur le fond de l’affaire de nomination à la tête de l’IRA cette fois: “J’avais été sélectionnée à l’issue des trois entretiens préalables à l’embauche, j’avais été désignée 1ère et c’est Gérald Darmanin qui bloquait ma nomination. Donc je lui ai demandé un rendez-vous.” Et de tancer le ministre: “Qu’il les sorte, les SMS! Qu’il les sorte, y’a aucun problème!”
Un peu plus tôt dans son entrevue sur le plateau de franceinfo, Sandrine Rousseau était une nouvelle fois revenue sur “l’humiliation” constituée par la nomination à l’été 2020 de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, en dépit des accusations qui pèsent contre lui. “Cela a été une humiliation pour toutes les femmes qui avaient dénoncé des violences dans le cadre de #MeToo.”
????️ "Le déclencheur" de la candidature de Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écologiste, "a été cette nomination" de Gérald Darmanin. "Cela a été une humiliation pour toutes les femmes qui avaient dénoncé des violences."
— franceinfo (@franceinfo) September 9, 2021
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Quant à l’avancée de la procédure judiciaire (Gérald Darmanin n’est pour l’heure pas mis en examen, ndlr), Sandrine Rousseau a précisé sa pensée: “Ce n’est de toute façon pas une question juridique, c’est une question éthique.”
Elle s’interroge ainsi: “Comment peut-on en France, après #MeToo, après ce mouvement mondial, avoir à la tête d’un ministère, à la tête de la police une personne accusée d’un crime? Car je rappelle que le viol est un crime.” Un crochet envoyé par l’écologiste face auquel Gérald Darmanin devra sûrement se défendre à nouveau dans les semaines de campagne qui s’annoncent.
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