Sans Wauquiez, la primaire de droite est-elle encore possible?

POLITIQUE - Rassemblement, éloge de la fidélité et droite dure: s’il avait escaladé le Mont Mézenc dans les habits d’un candidat à la présidentielle, Laurent Wauquiez n’aurait sans doute pas changé grand-chose à son discours. Mais voilà, le...

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Sans Wauquiez (ici le 20 mars 2019), la primaire est-elle encore possible à droite?

POLITIQUE - Rassemblement, éloge de la fidélité et droite dure: s’il avait escaladé le Mont Mézenc dans les habits d’un candidat à la présidentielle, Laurent Wauquiez n’aurait sans doute pas changé grand-chose à son discours. Mais voilà, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes ne l’est pas. Il a fait sa rentrée en “homme libre”, dimanche 29 août, trois jours après avoir annoncé qu’il ne se présentera pas.  

Au contraire, deux autres personnalités, Michel Barnier, l’ancien ministre et négociateur du Brexit et Éric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes, ont profité de cette fin du mois d’août pour sortir du bois. Avec Valérie Pécresse et le médecin-maire Philippe Juvin, tous deux déjà dans la course, ils sont quatre, à vouloir se plier aux règles que leur camp doit encore édicter en vue du printemps 2022.

Dans cette optique, Les Républicains ont demandé à l’institut de sondage Ifop de lancer, à partir de ce lundi, une enquête auprès des sympathisants de la droite pour tester les différents prétendants. Et ne sont concernés que ceux officiellement déclarés. 

Hors course, Wauquiez promet d’oeuvrer à l’union

Le but: déterminer s’il faut, oui ou non, organiser un processus de départage interne, à quelques mois de la grande élection. “Je pense que le sondage va confirmer que rien n’est acté et que la primaire est un passage obligé”, expliquait Jean Leonetti, le député chargé de trouver une issue à cette situation délicate, le 26 août dernier à L’Express. Mais sans Xavier Bertrand, qui continue de vouloir faire cavalier seul, ni Laurent Wauquiez, l’ancien président du mouvement, apprécié par les militants, ce processus périlleux a-t-il encore des chances de voir le jour à droite? 

On comprend d’ailleurs, à travers son discours, dimanche, en Haute-Loire, que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont certains estimaient qu’il détenait le sort de la primaire entre ses mains, n’est pas un grand fan de la chose. Il n’a d’ailleurs pas prononcé le mot.

“Aujourd’hui, force est de constater qu’aucun candidat ne s’impose à droite. Aucun candidat n’a aujourd’hui la force et la densité pour imposer sa candidature comme avaient pu le faire George Pompidou, le général de Gaule ou Nicolas Sarkozy à l’époque”, a-t-il regretté. Puisque ce “moment pour (lui) n’est pas encore venu”, il ne souhaitait pas, selon ses mots, “ajouter une candidature de plus à ce paysage déjà beaucoup trop éclaté à (son) goût.”

Laurent Wauquiez a également choisi de ne pas soutenir, pour l’instant, tel ou tel profil. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont le poids politique manquera à une éventuelle élection interne, promet en revanche de mettre sa “liberté” au “service de l’unité”. 

“La solution la plus juste”, pour Pécresse

“Nous avons trop souvent payé par le prix de ces divisions stériles par le passé. On ne gagne jamais tout seul, on gagne quand on est ensemble”, a-t-il martelé, devant ses militants, en écho à ce que disait Valérie Pécresse, la veille, depuis Brive, là où elle organisait la rentrée de son mouvement Libres!.

La présidente de la région Île-de-France, la candidate la plus médiatiquement connue à droite, avec Xavier Bertrand, a multiplié les appels au “collectif” depuis la Corrèze. Pour l’ancienne ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, ”à la fin, il faudra un candidat unique de la droite et du centre”. Et pour cela, rien de mieux que la fameuse primaire, plébiscitée par les électeurs. “Les sympathisants souhaitent choisir leur candidat, c’est légitime. Une sélection démocratique me paraît être la solution la plus logique, juste et cela permet de sélectionner le candidat sur son projet”, a-t-elle encore expliqué ce dimanche sur Europe 1 et CNews, faisant fi des remarques sur l’absence des têtes d’affiches. 

“Mieux vaut une compétition maintenant plutôt qu’une division plus tard”, a-t-elle insisté, avouant ne pas “comprendre” pourquoi Les Républicains rechignent à une telle option. D’autant que, comme la présidente de région, les candidats moins connus du grand public, plaident, tous, eux aussi, pour une élection interne. Sans Bruno Retailleau, 1er de ses défenseurs, mais qui a reculé dans la dernière ligne droite, la primaire a trouvé de nouveaux soutiens avec Éric Ciotti, Michel Barnier et Philippe Juvin. 

Mais rien n’est gagné, dans une formation politique divisée et encore traumatisée par l’échec de François Fillon en 2017. Reste également la question Xavier Bertrand. Le président de la région Hauts-de-France, qui devance toujours des concurrents dans les sondages, reste sourd aux sirènes et refuse de participer à un quelconque départage interne. 

“Je ne vois pas comment Bertrand peut éviter de se soumettre à une primaire”, affirmait à l’AFP, un élu, optimiste, ce week-end à Brive. Faute de quoi, la droite pourrait bien replonger dans la guerre des chefs qu’elle connait bien. Ou, selon Laurent Wauquiez qui a repris une célèbre formule: rester “la plus bête du monde.”

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