Sarkozy condamné, Les Républicains s'en prennent à la justice

POLITIQUE - L’expression “soutien indéfectible” prend tout son sens. Condamné ce lundi 1er mars à trois ans de prison -dont un ferme (une première pour un ex-président de la République)- Nicolas Sarkozy voit sa famille politique voler à son...

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Sarkozy condamné, Les Républicains s'en prennent

POLITIQUE - L’expression “soutien indéfectible” prend tout son sens. Condamné ce lundi 1er mars à trois ans de prison -dont un ferme (une première pour un ex-président de la République)- Nicolas Sarkozy voit sa famille politique voler à son secours et faire bloc autour de lui. Quitte à propager quelques contre-vérités au passage. 

L’ancien chef de l’État a été reconnu coupable de corruption (une première là aussi) et de trafic d’influence dans l’affaire dite des ”écoutes”, surnommée également “Paul Bismuth” du nom d’emprunt donné à une ligne téléphonique secrète qu’il utilisait pour communiquer avec son avocat Thierry Herzog.

Nicolas Sarkozy, qui a été “garant de l’indépendance de la justice, s’est servi de son statut d’ancien Président pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel”, a notamment fustigé la présidente de la 32e chambre correctionnelle de Paris, Christine Mée, estimant que le “pacte de corruption” était bien constitué, pour justifier la “fermeté” de sa décision contre laquelle un appel va être formé.

Pas de quoi convaincre toutefois Les Républicains. Les ténors du parti, qui peine toujours à se relever de la retraite de leur ancien champion, se relaient dans les médias et sur les réseaux sociaux pour fustiger un “acharnement grotesque.” Comme ils le faisaient avant le jugement en dénonçant un dossier “vide.”

“Estomaqué par la lourdeur de la peine”

Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau déplore par exemple “une condamnation extrêmement dure dans un dossier particulièrement faible”, en rappelant qu’“il y a un droit à la présomption d’innocence tant que les voies de recours n’ont pas été purgées”.

“C’est beaucoup de tristesse, je trouve que les choses sont allées très sévèrement”, affirmait de son côté, le maire LR de Chalon-sur-Saône Gilles Platret sur franceinfo, pour qui “on ne peut pas se contenter de cette première instance. Il va falloir que la justice retravaille cette question”. Pour le député des Alpes Maritimes Eric Ciotti aussi “cette épreuve (...) ne constitue qu’une étape dans un parcours judiciaire qui est loin d’être terminé”. 

Invité à réagir sur BMFTV, le député du Vaucluse Julien Aubert a lui aussi mis en cause la justice en évoquant un “jugement peu étayé”, “quasiment excessif, pour ne pas dire partial.” 

“Stupéfait” ou “estomaqué”, ” les élus et élues de droite rivalisent d’adjectifs pour dire leur colère teintée de tristesse quant à la condamnation de l’ancien chef de l’État.

Le PNF (à tort) dans le viseur

Et dans leurs réquisitoires, beaucoup accusent le PNF d’impartialité... dans la lignée de la défense de Nicolas Sarkozy qui s’était attachée pendant le procès à dénoncer une “enquête poubelle”. 

Le député Les Républicains d’Eure-et-Loir Olivier Marleix s’est dit, pour sa part, “estomaqué par la lourdeur de la peine”, avant de s’en prendre au Parquet national financier qui n’a, selon lui, “amené aucune preuve”. “En 2017 déjà les choix du PNF ont décidé de la présidentielle”, déplore l’élu LR sur les réseaux sociaux, en allusion à l’enquête pour soupçons d’emplois fictifs ouverte pour François Fillon, alors candidat de la droite qui n’avait pas dépassé le premier tour.

Cette charge contre le PNF n’est pas isolée à l’image de celle menée par le président des Républicains, Christian Jacob. Il s’est par exemple fendu d’un tweet particulièrement virulent à l’égard de l’institution judiciaire crée en décembre 2013 par François Hollande dans le sillage de l’affaire Cahuzac. “La sévérité de la peine retenue est absolument disproportionnée et révélatrice de l’acharnement judiciaire d’une institution déjà très contestée. Toute la lumière devra être faite sur les méthodes et l’indépendance du PNF”, a-t-il écrit sur son compte Twitter, quelques minutes après le prononcé du jugement. 

Pour la maire LR de Calais, Natacha Bouchart, cette “peine disproportionnée” est effectivement “de nature à interroger sérieusement sur l’impartialité d’un Parquet national financier dont les méthodes sont contestables.”

Mais tous semblent oublier au passage que ce n’est pas le Parquet national financier qui a jugé le président de la République. Il s’agit de la 32e chambre du Tribunal correctionnel de Paris, et donc de sa présidente Christine Mée. La même qui avait prononcé la relaxe -surprise- de Bernard Tapie dans l’affaire de l’arbitrage Adidas-Crédit lyonnais en juillet 2019.

L’extrême droite, aussi, vient à la rescousse

Reste que Les Républicains ne sont pas seuls à porter cette offensive contre la justice française. Plusieurs élus d’extrême droite, comme Gilbert Collard ou Sébastien Chenu ont fait savoir leur étonnement, si ce n’est plus.

“Par rapport aux peines prononcées, on est en présence d’une inflation. J’ai suivi le dossier de très près (...) je ne vois pas comment juridiquement la condamnation a pu être fondée”, a expliqué l’eurodéputé du Rassemblement national, avocat de formation, sur LCI, après avoir qualifié le jugement d’“incompréhensible” sur les réseaux sociaux. “Je déteste l’acharnement judiciaire. Attendons, et ne nous emballons pas”, acquiesçait, au même moment, Sébastien Chenu, député RN du Nord, sur franceinfo.

Pour Nicolas Dupont-Aignan, le président du parti Debout la France, cette condamnation est le reflet ”éclatant” d’un “deux poids deux mesures”. “Quand la justice sera-t-elle aussi sévère avec les délinquants qui trafiquent de la drogue et agressent nos policiers?”, s’est faussement interrogé le député de l’Essonne sur les réseaux sociaux.

Moins surprenant, l’ancien chef de l’État peut également compter sur le soutien public de son épouse Carla Bruni-Sarkozy. L’ancienne mannequin s’est elle aussi agacée, sur son compte Instagram, d’un “acharnement insensé”, promettant que “la vérité fera jour”.

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