SCH : l’histoire de “Crack”, l’ovni de “JVLIVS II”

“Crack”, publié au milieu d’un JVLIVS II de SCH aux inspirations mafieuses et méditerranéennes, est une tentative audacieuse aux inspirations rock. Chady nous a raconté son histoire.  Le deuxième tome de JVLIVS est enfin disponible. Près de...

SCH : l’histoire de “Crack”, l’ovni de “JVLIVS II”

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“Crack”, publié au milieu d’un JVLIVS II de SCH aux inspirations mafieuses et méditerranéennes, est une tentative audacieuse aux inspirations rock. Chady nous a raconté son histoire. 

Le deuxième tome de JVLIVS est enfin disponible. Près de trois ans après son prédécesseur, l’album est à la hauteur des espérances, témoignant d’un nouveau statut dont jouit SCH. Un nouveau statut, mais aussi un niveau de performance affolant. Tout au long de l’album, SCH montre une capacité à s’adapter à n’importe quelle instrumentale. “Crack” illustre véritablement ce constat, avec une touche d’originalité en plus. Un parti pris qui séduit, puisque “Crack” s’est hissé dans le top 3 des titres les plus streamés de l’album après une poignée de jours, alors même que Jul aurait pu apparaître sur le morceau. On en a discuté avec Chady, producteur de “La vie qu’on mène” ou encore “Dybala”, qui nous a raconté sa petite histoire.

Chady : «Il n’y avait pas vraiment de direction»

Concernant la construction de la prod, elle n’était peut-être pas vouée à se retrouver sur un album. D’ailleurs, elle n’aurait jamais du être connue du grand public. En effet, Chady nous explique «qu’elle fait partie d’une catégorie de prod que je ne montre pas aux gens et aux artistes». Ne la considérant peut-être pas calibrée, elle n’a «pas été créée dans un objectif de placement ou autre», rajoute t-il. Le beatmaker se fait surtout plaisir avec son frère, Trent700, producteur également : c’est le genre de bizarrerie qu’ils aiment bien et qu’ils ont l’habitude de faire.

Le public a tout de suite relevé une influence rock sur la prod. Une influence que le beatmaker reconnaît involontairement, certainement inspiré par les nombreux titres qu’il écoute. «Pour cette prod, il n’y avait pas vraiment de direction», précise-t-il quand même. Cependant, les sonorités n’ont pas été choisies au hasard. Le but était «que ça sonne acoustique, tout en ayant un côté trap». Il a donc utilisé des drums kits de vraies batteries, avec une mélodie trap et des 808, pour avoir une certaine balance entre les deux. Mais l’objectif n’a jamais été de la placer. Jusqu’à arriver au séminaire à Marseille, et travailler avec SCH.

Chady : «Il faut vraiment saluer la prise de risque de SCH»

Chady débarque alors dans la cité phocéenne avec quelques idées en tête. Il compte aiguiller SCH sur «des trucs modernes qui lui ressemblent, en mode mafieux, ou faire une zumba en mode “Bande Organisée”.» Au moment d’écouter les morceaux déjà prévus pour l’album, Chady déchante : “Mode Akimbo” est déjà été enregistré. Alors, pour une zumba marseillaise, c’est mort. Il fait quand même écouter à SCH quelques productions, et le rappeur en bloque une petite poignée. Une sélection qui motive le beatmaker à aller plus loin. «Je décide de lui faire écouter des trucs un peu plus chelous, que je garde normalement pour moi, voyant qu’il était archi ouvert musicalement», explique-t-il.

Alors qu’il comptait zapper rapidement la prod, SCH retient cette boucle rock et particulière. «Il me dit que c’est ça qu’il veut, qu’il aime les prods expérimentales, s’étonne-t-il. Le gars, il aime grave la musique et il n’est pas là que pour vendre». Une fois le morceau enregistré, le beatmaker s’est quand même posé quelques questions : «Quand j’ai su que le son allait sortir j’avais des appréhensions». Le morceau est loin d’être habituel, il sonne même carrément novateur au milieu de la ligne conductrice de JVLIVS. À quelques heures de la sortie du titre sur la tracklist, Chady doute.

Les premières écoutes des auditeurs permettront immédiatement de dissiper ces interrogations : dès sa sortie, le morceau est l’un des plus streamés de l’album, et grandement reconnu du public. Une prise de risque payante, que le beatmaker reconnaît. «Il faut vraiment saluer la prise de risque de SCH par rapport au choix de la prod. Et la prestation est vraiment incroyable !» Cette tentative ouvre une voie intrigante, notamment parmi ces délires expérimentaux qui pourraient inspirer les beatmakers. «J’espère avoir l’occasion de rebosser avec lui sur d’autres prods cheloues», sourit Chady.

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