#SciencesPorc: le rapport épingle le manque de suivi interne après les signalements
VIOLENCES SEXUELLES - Le tableau est bien sombre. Dans son édition du dimanche 25 juillet, le Journal du Dimanche révèle le contenu d’un rapport produit par l’inspection générale de l’Éducation nationale et remis plus tôt dans la semaine à...
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VIOLENCES SEXUELLES - Le tableau est bien sombre. Dans son édition du dimanche 25 juillet, le Journal du Dimanche révèle le contenu d’un rapport produit par l’inspection générale de l’Éducation nationale et remis plus tôt dans la semaine à Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, au sujet des dispositifs existants à Sciences Po Paris et dans les IEP de région pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.
Une étude qui avait été réclamée par la ministre à la suite de l’affaire Duhamel et du mouvement #SciencesPorcs qui en avait découlé.
Pour rappel, après la publication du livre de Camille Kouchner La Familia Grande, dans lequel elle accusait son beau-père Olivier Duhamel, à la tête de l’organisme chapeautant Sciences Po Paris, d’avoir abusé sexuellement de son frère, un grand nombre de messages avaient été publiés sur les réseaux sociaux pour dénoncer les abus ayant cours au sein de l’institution parisienne et des Instituts d’études politiques de province.
Un vaste mouvement parti de l’IEP de Bordeaux et qui s’est ensuite propagé à l’ensemble des écoles, poussant donc Frédérique Vidal à exiger un état des lieux des moyens de lutte existants.
Beaucoup trop peu de poursuites disciplinaires
Et les conclusions de celui-ci sont donc inquiétantes, comme le rapporte Le JDD. Les six enquêteurs ont au total relevé 89 faits de violences sexuelles et sexistes signalés entre 2019 et 2021 dans les différents établissements. Un chiffre qui paraît en inadéquation totale avec l’ampleur des témoignages sur les réseaux sociaux, et pour cause: le rapport pointe notamment un manque de confiance des élèves dans leur direction et surtout un suivi insuffisant dans le cas où les faits sont effectivement signalés.
Ainsi, seuls 16% de ces signalements ont donné lieu à des poursuites disciplinaires au sein des établissements, et à peine la moitié de ceux qui auraient dû être remontés à la justice l’ont été. “Un sentiment d’impunité peut exister”, écrivent à ce propos les inspecteurs en charge du rapport, en référence au fait que les violences non signalées à la justice le sont fréquemment parce qu’elles se sont produites dans le cadre de soirées, où l’école n’a pas forcément conscience d’être concernée.
Pour autant, le rapport réfute l’idée d’une “culture du viol” qui existerait dans ces établissements universitaires du seul fait de la direction. L’entre-soi, un élitisme favorisant le silence, l’existence d’une vie associative et sociale très riche, le Crit (une compétition sportive entre tous les Sciences Po de France) et les traditions au mieux grivoises qui y sont associées sont autant de facteurs par lesquels les inspecteurs nuancent la responsabilité des IEP.
Vidal veut des “sanctions exemplaires” pour les agresseurs
Ce qui n’atténue pas la réalité des faits commis ou rapportés par les plaignants (41% des signalements portaient sur des viols). C’est la raison pour laquelle, alors que les établissements ont commencé à prendre des mesures pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, le rapport suggère 38 mesures complémentaires.
On y retrouve par exemple le fait d’externaliser les cellules d’écoute de manière à détacher leur accès de la structure des établissements, une incitation à contrôler de plus près les subventions perçues par des associations qui encourageraient les comportements problématiques ou encore la possibilité de déclencher mécaniquement une enquête à chaque signalement. Le rapport veut aussi qu’une vaste campagne de communication ait lieu sur le sujet des violences sexuelles et en particulier sur ce qu’est le consentement, et incite à mener des enquêtes au sein des IEP pour déterminer précisément le nombre de victimes de tels abus.
Toujours dans le Journal du Dimanche, Frédérique Vidal espère quant à elle que cette étude pourra être généralisée à l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur et que les idées soumises pourront être mises en œuvre partout. Surtout, elle souhaite que les prises de parole de victimes de multiplient grâce à un accompagnement plus professionnel et que “les sanctions soient exemplaires” contre les auteurs.
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