“Scream 6” : un nouveau Ghostface pour une franchise sans sel

“Le gang des quatre”, comme ils et elles aiment à s’appeler tout au long de ce sixième opus de Scream, (pour insister sur leur passé traumatique commun qu’on a tous·tes déjà oublié), rescapé·es du dernier massacre en date de Woodsboro, s’exportent...

“Scream 6” : un nouveau Ghostface pour une franchise sans sel

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

“Le gang des quatre”, comme ils et elles aiment à s’appeler tout au long de ce sixième opus de Scream, (pour insister sur leur passé traumatique commun qu’on a tous·tes déjà oublié), rescapé·es du dernier massacre en date de Woodsboro, s’exportent à New York où un nouveau tueur sévit désormais. L’argumentaire promotionnel d’un renouvellement de la saga par le transfert d’un patelin (fictif) californien vers la Big Apple ne tient hélas pas longtemps la route, tous les éléments des précédents Scream étant platement rejoués de bout en bout. C’est tout au plus une occasion en or pour tourner une séquence dans le métro, les héros et héroïnes ayant décidé de se déplacer dans les transports publics pour limiter les risques d’attaque.

Petit détail : nous sommes évidemment le soir d’Halloween et un New-Yorkais sur trois porte le masque de Ghostface. Mais le ridicule de Scream ne tue pas, ou si justement. Et c’est ce qui en faisait la beauté de sa quadrilogie initiale, toujours consciente de ses effets d’imbrications multiples, en genre et en degrés. Ici, tout tend à un aplanissement généralisé. 

Une étouffante nostalgie

Comme à son habitude, ce nouveau Scream tente d’en extraire son commentaire le plus lucide à mesure qu’il se déploie. La question est toute trouvée : en quoi Scream 6 est-il contemporain ? La réponse n’est que moyennement convaincante : il ne s’agit plus de tourner un prequel, un sequel, un sidequel ou un autre reboot, mais d’entrer définitivement dans l’ère des “franchises”. Autrement dit : même les personnages principaux ne sont plus à l’abri. C’est d’ailleurs un aveu à peine déguisé permettant de formuler les adieux à Sidney Prescott (Neve Campbell) qui, pour la 1ère fois, n’apparaît pas dans la saga. On brasse large et on produit à intervalles réguliers. Le nouveau duo à la tête de la saga, Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin, ne semble toujours pas savoir que faire des anciennes figures, rejouant ici avec Gale Weathers (Courteney Cox) une énième traque vide de sens dans un immense appartement de l’Upper East Side. 

Finalement, seul un meurtre en particulier échappe à la nomenclature balisée du déroulé des opérations, alors qu’un regard semble vriller en un tour lorsque l’acier pénètre lentement la chair (à l’inverse de la plupart des coups de couteau de la saga qui sont rapides et se comptent par dizaines), rejoignant une folie qui n’était peut-être alors réservée qu’aux serial killers. Et si la nouvelle raison de vivre de Scream était de sombrer peu à peu dans la démence ? On ne donne plus le change : nos héroïnes ne vont pas bien, et les psychanalystes y passent. Pourtant, comme un fantôme qui plane sur le film (littéralement un caméo sous forme d’esprit), dans un musée-mausolée qui collectionne tous les fétiches de la saga depuis son origine, Scream 6 n’échappe pas encore aux sirènes d’une étouffante nostalgie. 

Scream VI de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett avec Melissa Barrera, Courteney Cox – en salle le 8 mars