Se raser la tête, ce geste qui a été "extraordinaire" pour cette femme
FEMMES - Elle l’a fait. Après plusieurs mois d’hésitation, Aurélie Marchi s’est rasé la tête. Une folle idée qui lui taraudait l’esprit depuis de nombreux mois. Dans son livre “La Vénus se rebelle”, publié mardi 11 mai aux Éditions Leduc, elle...
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FEMMES - Elle l’a fait. Après plusieurs mois d’hésitation, Aurélie Marchi s’est rasé la tête. Une folle idée qui lui taraudait l’esprit depuis de nombreux mois. Dans son livre “La Vénus se rebelle”, publié mardi 11 mai aux Éditions Leduc, elle y partage son expérience qu’elle évoque avec légèreté dans l’entrevue ci-dessus accordée au HuffPost.
“C’était génial. Un moment assez grisant en termes d’éveil à la liberté et de découverte de soi”, se souvient-elle. Cette période avec le crâne rasé, qui a duré deux ans, résonne pour elle comme une victoire. La victoire d’avoir pu s’affranchir du regard des autres.
Pour Aurélie, son livre est “une ode à la liberté d’agir” et “un plaidoyer pour l’acceptation de chacun”. L’autrice y traite de son expérience, du regard extérieur, mais surtout, des stéréotypes implantés autour de la chevelure féminine. Le message qu’elle veut faire passer, c’est que les femmes aux cheveux rasés, par choix ou pas, sont aussi belles que les autres.
Drôles de questions
“Pourquoi tu as fait ça ?” C’est la fameuse question à laquelle Aurélie a dû se confronter pendant les deux années où elle se rasait les cheveux. Elle aurait aimé répondre: “Pourquoi tu vas chez le coiffeur toi?” Pour elle, se raser le crâne, c’était une envie, rien de plus. Au même titre qu’une personne puisse vouloir changer de coupe ou de couleur de cheveux.
“Je pensais que ça allait être anodin de se raser les cheveux en étant une femme”, s’imaginait-elle. Les réactions qu’elle a reçues lui ont fait réaliser que ça ne l’était pas pour tout le monde, loin de là. “Tu es folle”, “Mais qu’est-ce qu’il t’a pris?”, “Tu as perdu un pari?”, “Tu nous as fait une Britney”... “Je ne pouvais pas avoir juste envie de me raser les cheveux. Ce n’était pas suffisant”, explique Aurélie au HuffPost.
“Les 1ères semaines ont été assez déroutantes pour moi”, se souvient-elle. Dans la rue, elle devait faire face aux regards des inconnus qui la dévisageaient, qui l’abordaient, jusqu’à la harceler. Dans son livre, elle a tenu à mettre en lumière le contexte historique et les raisons pour lesquelles les femmes “doivent” avoir des cheveux. Une idéologie stéréotypée relayée “par le cinéma, les publicités”, et même, ajoute-t-elle, “dans les dessins animés comme les Disney”.
“La Vénus se rebelle”, c’est pour casser cette image qu’Aurélie a intitulé son livre ainsi. “Depuis toujours, les cheveux des femmes sont élevés en majesté. Vénus, la déesse de la beauté, est toujours représentée avec une certaine volupté et des cheveux longs”, analyse l’autrice, qui ne doute pas que la beauté peut se révéler ailleurs que dans une chevelure. Avec du recul, ces mésaventures, dues à ces stéréotypes, lui ont fait ouvrir les yeux.
La beauté ne passe pas par les cheveux
Tout changement implique du temps pour être accepté. “Je ne me suis pas trouvée belle instantanément. Il a fallu que je réapprenne à voir mon visage autrement”, se souvient Aurélie.
Très vite, elle a su s’aimer sans apparats capillaires, “j’ai pris confiance en ma capacité à être telle que j’étais vraiment”. Une expérience “sensationnelle” qui lui a vite fait oublié les mauvais côtés. “Le matin, en cinq minutes, j’étais prête. Je ne me posais plus la question de savoir si j’avais une mèche dans les yeux ou si j’étais bien coiffée. Et le soleil, l’eau de la douche sur le crâne... C’était formidable”.
Deux ans plus tard, quand l’envie de se laisser pousser les cheveux lui est revenue, c’est là qu’elle s’est rendu compte du regard que portaient les autres personnes sur elle. “C’est comme si j’étais de nouveau dans la norme et que ça faisait plaisir aux gens. Ils avaient l’air soulagés de se dire qu’une rébellion était terminée”, explique-t-elle.
Malheureusement, “pour être belle, pour paraître bien socialement, il faut une belle chevelure”. Ce livre, Aurélie l’a écrit pour expliquer son histoire, mais aussi pour les personnes qui n’ont pas choisi d’être dans ce cas. “Nombreux sont ceux qui n’ont pas le choix et subissent les regards, la pitié, le harcèlement que j’ai vécu”.
Avec son ton léger, elle espère pouvoir aider celles ou ceux qui vivent mal cette situation en leur faisant comprendre que la beauté ne passe pas par les cheveux. “Je ne me permettrais jamais de donner des conseils à une personne chauve en raison d’une maladie. Je veux juste dire que c’est possible d’être belle, d’être beau, sans cheveux. Cela n’enlève rien à l’identité, à la personne que l’on est.”
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