“Second tour”, une farce politique qui vire au tragique(ment nul)

En matière de cauchemar de mauvais goût servant des intentions créatives d’une niaiserie au dernier degré de l’embarras, Luc Besson a récemment posé, avec Dogman, un jalon du pire dont on espérait au moins qu’il ne s’en trouverait pas de semblable...

“Second tour”, une farce politique qui vire au tragique(ment nul)

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En matière de cauchemar de mauvais goût servant des intentions créatives d’une niaiserie au dernier degré de l’embarras, Luc Besson a récemment posé, avec Dogman, un jalon du pire dont on espérait au moins qu’il ne s’en trouverait pas de semblable avant longtemps. Si Albert Dupontel est tout de même un cran au-dessus en termes de construction et d’égard pour un certain public (on reconnaîtra, bien que très interloqué·e, que la salle a semblé conquise, rires et même applaudissements à la clé), il n’en livre pas moins une rude concurrence à l’ancien nabab d’Europacorp.

Second Tour est une farce politique entremêlée de sentimentalité, mettant en scène un économiste de génie propulsé candidat à la présidentielle, et dont une journaliste rebelle va découvrir le double fond caricaturalement de “gôche”. L’ultralibéral fantoche ânonne dans les médias la doxa dérégulatrice, attendant d’accéder au pouvoir pour décréter l’abolition des privilèges de l’argent et la révolution verte. Sur la cohérence de ce plan, qui paraît peu en phase avec la réalité des institutions républicaines, et notamment de l’existence d’un Parlement, nous ne saurons rien : Dupontel noie le poisson dans un dégorgement de clichés sur l’argent, le pouvoir, les gentil·les apiculteur·rices, les méchant·es patron·nes, avec le niveau de maturité politique d’un collégien.

Un rapace en images de synthèse

Surtout, il ne conçoit le film que par addition d’éléments, chargeant son personnage d’un kouglof de secrets et de scandales : jumeau, ascendances secrètes, complices semi-soviétiques… La forme n’est pas plus digeste : intégralement étalonné en orange, le film pique les yeux, a fortiori quand il s’embarque dans des plans invraisemblables de technicité inutile, par exemple en renonçant à un raccord cut pour plutôt relier deux séquences par un rapace en images de synthèse volant d’un décor à un autre (pourquoi ?). Dupontel semble convaincu qu’il est en train de faire du cinéma, alors qu’il est tout juste en train de faire un plan. Allez, un film de Jaco Van Dormael pour clore le bal ?

Second Tour d’Albert Dupontel, avec lui-même, Cécile de France, Nicolas Marié (Fr., 2023, 1 h 37). En salle le 25 octobre.