Shygirl : “Chez moi, le sexe est au cœur de la vie”

Les 1ers nus que tu as vus ? J’ai très tôt eu la sensation d’être queer, d’être attirée par les femmes. Nous sommes inondés par les mises en scène érotiques de femmes. Elles sont même dans la presse locale ou nationale. Mon père lisait The...

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Les 1ers nus que tu as vus ?

J’ai très tôt eu la sensation d’être queer, d’être attirée par les femmes. Nous sommes inondés par les mises en scène érotiques de femmes. Elles sont même dans la presse locale ou nationale. Mon père lisait The Sun. J’ai donc grandi avec les mannequins de la page 3, qui posaient seins nus [le Sun a publié pratiquement sans interruption, de 1970 à 2015, des photos de femmes topless dans son édition papier].

Ça te mettait en colère ?

Non. J’étais intriguée. Avoir accès à tout ça nourrissait ma curiosité, et je me demandais ce qui m’intéressait autant là-dedans. Ce que je n’aurais peut-être pu vivre si j’avais été un jeune garçon attiré par les hommes. Ç’aurait été plus secret. Là, étant une jeune fille, j’étais libre de m’exposer autant que je voulais à ces images.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui est érotique pour toi ?

La liberté et le choix. Maintenant, on se pose ces questions devant des représentations : a-t-elle réellement choisi de se mettre en scène comme ça ? A-t-elle autorisé la publication de cette image ? L’a-t-on forcée ? Pour moi, le consentement des personnes exposées est déterminant désormais, c’est la condition pour qu’une image soit érotique, voire belle.

Tu penses au sexe quand tu composes ?

Tout le temps ! Je ne trouve ma voix qu’à travers mes expériences sexuelles, des situations les plus confortables aux plus inconfortables, à mesure que je découvre ce que j’aime ou non dans le sexe. Pour certains, le sexe est accessoire. Chez moi, il est au cœur de ma vie.

Une odeur érotique ?

La chaleur du dehors. C’est là où je me sens sexy et libre, parce qu’il y a un feeling enveloppant, collectif, dans cette immersion.

Le mot du sexe ?

Satisfaction !

La clé du bon sexe ?

Ça serait de repousser tes limites un jour et, le lendemain, d’être à l’aise. Je pense qu’il s’agit d’être en accord avec ce que tu ressens, comme dans une conversation avec toi-même. J’adore que quelqu’un me fasse totalement dérailler, et je suis triste pour les gens qui n’ont jamais connu ça. C’est si exaltant, tu ne peux pas croire que quelqu’un te fasse éprouver ça. Rien d’autre ne compte, tout ce à quoi tu peux penser, c’est à cette personne ! Il y a de l’excitation, mais aussi de la peur et de la colère.

Ta relation au porno ?

Il y a toujours un tabou entourant le porno et c’est sûrement ce qui continue de le rendre excitant, à mes yeux du moins. Je n’en ai jamais énormément regardé, mais j’aime que cette sorte de cinéma existe. Je ne fais pas partie de ceux qui sont contre le porno parce que c’est “mal”. C’est un instrument, un outil en quelque sorte, mais il faut qu’on en cause davantage, qu’on accompagne son usage. Je suis sortie avec des mecs qui en regardaient vraiment trop ! Et oui, il faut faire la différence entre les films porno et la vraie vie, comme entre le cinéma et la réalité.

Le meilleur conseil sexe qu’on t’ait donné ?

Je n’ai pas vraiment reçu de conseil… Je n’ai pas fait l’amour avant l’âge de 21 ans, mais je ne me suis jamais sentie coincée. Je ne vivais pas dans une réalité où j’aurais pu désirer quelqu’un de cette façon-là. Je vivais dans une rêverie, je fantasmais. J’ai découvert le sexe par moi-même.

Parler de sexe, est-ce important ?

Totalement. J’ai toujours eu cette idée que tu ne gardes secret que ce qui est empreint de honte. Pour moi, ça a toujours été important de causer de sexualité, de ma vie sexuelle et de mes relations. Dans cette franchise il y a une forme de pureté. J’ai été élevée comme ça. Ma sœur, qui a 12 ans, a vraiment confiance en elle, pas seulement par rapport au sexe, mais dans sa façon d’être avec les autres, de causer de genres, etc. Quand j’avais 12 ans, je n’aurais jamais abordé tout ça. Elle, si, car on lui a ouvert la voie. Et je trouve que c’est essentiel.

Un truc qui t’a surprise dernièrement ?

Je crois que je ne suis pas près d’être surprise par le sexe. J’ai mis la barre beaucoup trop haut. (rires)