Six : "Tous les Guinéens rêvent de la Coupe du Monde"
La Guinée ne s’est jamais qualifiée pour la Coupe du Monde de la FIFA™ La Syli Nationale affronte le Maroc, le Soudan et la Guinée-Bissau dans le Groupe "Sur le papier, nous sommes deuxièmes, derrière le Maroc", explique le sélectionneur Didier...
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- La Guinée ne s’est jamais qualifiée pour la Coupe du Monde de la FIFA™
- La Syli Nationale affronte le Maroc, le Soudan et la Guinée-Bissau dans le Groupe
- "Sur le papier, nous sommes deuxièmes, derrière le Maroc", explique le sélectionneur Didier Six
Les sélections de jeunes guinéennes se sont déjà produites à de multiples reprises sur la scène mondiale : elles totalisent deux participations à la Coupe du Monde U-20 de la FIFA et quatre apparitions à la Coupe du Monde U-17 de la FIFA.
Les nombreux centres de formation installés dans la capitale, Conakry, ont largement contribué au succès du pays dans ces catégories. Même la terrible épidémie d’Ebola en 2014/15 n’a pas empêché la Guinée de valider son billet pour les épreuves suprêmes U-17 et U-20. Dans ces conditions, comment expliquer que l’équipe nationale n’ait jamais réussi à forcer les portes de la Coupe du Monde de la FIFA™ ?
Alors que les qualifications de la Zone Afrique pour Qatar 2022 approchent, FIFA.com a s'est entretenu en exclusivité avec le sélectionneur Didier Six. L’ancien international français, champion d’Europe en 1984 avec les Bleus, a connu une carrière aussi riche que mouvementée, qui l’a mené en France, en Angleterre, en Turquie et en Allemagne.
Une fois les crampons raccrochés, Six s’est lancé dans le métier d’entraîneur. Ses pas l’ont ensuite naturellement conduit en Afrique, comme nombre de ses compatriotes. Il a notamment atteint les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 2013 avec le Togo, une performance d’autant plus remarquable que ses Éperviers avaient hérité d’un groupe difficile avec l’Algérie, la Tunisie et la Côte d’Ivoire. Après un passage par l’île Maurice, Six a pris les commandes de la Guinée en 2019. Aujourd’hui, il ne fait pas mystère de son ambition d’offrir à ses supporters une première qualification historique pour la phase finale de l’épreuve suprême.
Didier Six, à votre arrivée à Conakry, dans quel état avez-vous trouvé l’équipe nationale ?
Je n’aime pas critiquer mes prédécesseurs car ils ont pu être confrontés à des difficultés que je serai moi-même amené à rencontrer à l’avenir. Néanmoins, le groupe était divisé par des problèmes qui n’avaient rien à voir avec le terrain. Nous avons dû remettre de l’ordre. La Guinée n’a rien à envier aux autres pays d’Afrique sur le plan du football. Avec un peu de rigueur, nous pouvons aller très loin.
Les sélections de jeunes comptent plusieurs appartions sur la scène mondiale. Pourtant, l’équipe nationale n'a jamais goûté à la Coupe du Monde de la FIFA™. Comment expliquez-vous cette situation ?
Ce sont des choses qui arrivent. La Guinée n’est pas la seule équipe dans ce cas. Les qualifications ne sont jamais jouées d’avance car la compétition est féroce. Il y a 54 pays en Afrique, pour seulement cinq places à prendre – même si ce chiffre est appelé à augmenter prochainement.
Quels sont vos objectifs avec la Guinée dans ces préliminaires ?
Tous les Guinéens, qu'ils soient supporters ou joueurs, rêvent d’une qualification pour la Coupe du Monde. Même le président de la fédération ! La participation à Qatar 2022 fait partie des clauses de mon contrat, quand j’ai accepté de venir ici. Mais il ne faut pas se voiler la face : la tâche s’annonce difficile, d’autant plus que les petites équipes ont énormément progressé et sont désormais en mesure de poser des problèmes à tout le monde.
Que pensez-vous du Maroc, du Soudan et la Guinée-Bissau, vos adversaires dans le Groupe I ?
Sur le papier, nous sommes deuxièmes, derrière le Maroc. Mais, comme je vous l’ai dit, le Soudan et la Guinée-Bissau ont obtenu de bons résultats par le passé. Ça ne m’étonne pas car les équipes les plus modestes ont beaucoup travaillé. Maintenant, elles ont les moyens de mener à la vie dure aux sélections plus huppées.
À quoi pourraient ressembler la double confrontation face à la Guinée-Bissau ?
Nous allons aborder ce match comme nous le faisons habituellement, mais avec encore plus de sérieux. Les joueurs qui veulent intégrer la sélection doivent faire preuve de combativité. C’est souvent ce qui fait la différence, à ce niveau. Le sélectionneur que je suis se doit de convoquer des joueurs qui possèdent un tel état d’esprit. Pour le moment, je peux compter sur Naby Keita, qui joue à Liverpool, Amadou Diawara, à la Roma, et Mady Camara, à l’Olympiakos. Mais je n’ai pas d’internationaux au Real Madrid, à Barcelone ou au Bayern Munich. Avec un effectif comme le nôtre, nous devrions être en mesure de nous montrer compétitifs mais avant toute chose, nous devons faire preuve de combativité. C’est très important.
Naby Keita ne joue pas beaucoup à Liverpool, mais il reste considéré comme le meilleur joueur guinéen du moment. Allez-vous construire votre équipe autour de lui ?
On ne peut pas bâtir une équipe autour d’une individualité. Keita est un magicien avec le ballon et il possède une forte personnalité. C’est la raison pour laquelle je lui ai confié le brassard de capitaine. Il n’est jamais irrespectueux envers ses coéquipiers. Sa façon de leur parler me rappelle la manière dont Zidane s’adresse à ses joueurs. Je trouve qu’il fait très bien passer ses messages. À son retour de blessure, je l’ai aligné à deux reprises en quatre jours et il nous a beaucoup aidés. Il a notamment marqué contre le Mali, à l’extérieur. Il se met toujours au service du groupe et, de leur côté, ses partenaires font tout ce qu’ils peuvent pour l’aider. Son talent et sa combativité sont des atouts précieux sur le terrain.
Vous vivez actuellement à Conakry et on imagine que vous assistez à de nombreuses rencontres. Que faire pour que davantage de Guinéens intègrent les championnats européens, à l’image des Algériens, des Ghanéens, des Ivoiriens ou encore des Marocains ?
Tout le monde sait que les footballeurs guinéens sont très doués techniquement. Les choses avancent lentement, mais sûrement. Si l’équipe nationale obtient des résultats, les recruteurs ne tarderont pas à arriver. Un certain nombre de clubs réalisent de l’excellent travail, comme Hafia et Horoya, par exemple. Ici, les gens jouent beaucoup dans leur quartier. Il m’arrive de voir des matches improvisés en passant en voiture. L’action est trépidante et il n’est pas rare que je m’arrête pour assister à la fin d'une action. Les Guinéens sont des passionnés de football.
Une équipe africaine peut-elle créer la surprise au Qatar ?
Pourquoi pas ? Il y a tellement de potentiel sur ce continent... et les mentalités ont beaucoup évolué. De plus, on trouve énormément d’Africains dans les championnats européens. L’Algérie possède un effectif de qualité, tout comme le Maroc. Il y a aussi l’Égypte. Il faut dépasser cette idée que les équipes africaines n’ont pas leur place au-delà des quarts de finale, un stade de la compétition que le Ghana a atteint récemment. Je pourrais vous citer d’autres sélections, comme la Côte d’Ivoire, qui ont tutoyé le très haut niveau et qui sont actuellement engagées dans un processus de reconstruction.