“Sketchy”, le puissant antidépresseur prescrit par le duo de Tune-Yards
Tune-Yards n’est ni le 1er ni le dernier groupe que la musique aura sauvé de la déprime ambiante. Tant mieux, car l’univers du duo d’Oakland est l’un des antidépresseurs les plus efficaces qui soient. Alors, quand Merrill Garbus et Nate Brenner...
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Tune-Yards n’est ni le 1er ni le dernier groupe que la musique aura sauvé de la déprime ambiante. Tant mieux, car l’univers du duo d’Oakland est l’un des antidépresseurs les plus efficaces qui soient. Alors, quand Merrill Garbus et Nate Brenner reviennent hanter nos platines après avoir songé un temps à les délaisser, on a le sourire béat jusqu’aux oreilles et on savoure d’autant plus qu’il·elles ont des choses à dire.
Révolte, colère, consternation, mais aussi espoirs infinis animent tour à tour ce disque protéiforme qui refuse avec bravoure toute étiquette. Car parvenir à conjuguer dans un même élan jubilatoire musique pour égayer les sens et message politique, rythmiques entraînantes et puissant propos féministe est un défi qui n’a jamais semblé effrayer Merrill Garbus.
Imprévisible et insaisissable
Sur ce cinquième album, elle prend une fois de plus le taureau – furieux – par les cornes pour mieux danser avec lui et improviser au bord du gouffre ces chorégraphies foutraques dont elle a le secret, sans figures imposées et sans filet : délicieux défoulement électrique et cris stridents sur Nowhere, Man, où elle s’insurge des lois anti-avortement votées par certains Etats américains (“If you cannot hear a woman then how can you write her song?”, demande-t-elle justement), soul futuriste sur Make It Right. et sa critique d’une insupportable phallocratie (“Never man enough, never man enough”), ou pop song au refrain imparable propulsée par des synthés vintage et une basse câline avec Hold Yourself. qui examine les erreurs des générations passées et répétées dans un inexorable cercle vicieux par les suivantes (et Garbus de faire amende honorable : “We all have trouble being brave enough to turn the page”).
Sur Under Your Lip, elle lorgne carrément du côté de Prince pour un funk cubiste et sexy en diable, avant l’introspection du magnifique My Neighbor, sur lequel sa voix enlace la basse omniprésente de Brenner dans un lit de bouillonnants effets électroniques. Imprévisible et insaisissable, toujours déroutant, ainsi avance Tune-Yards, qui nous a déjà filé entre les doigts quand on pensait enfin l’avoir cerné.
Sketchy 4AD/Wagram