“Sling”, un deuxième album à fleur de peau pour Clairo
Il faut se méfier des millennials qui enregistrent en dilettante quelques esquisses de chansons dans leur chambre, avec les moyens du bord. Sans crier gare, sans même s’apprêter devant sa webcam, Clairo a conquis le monde en 2017 en postant...
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Il faut se méfier des millennials qui enregistrent en dilettante quelques esquisses de chansons dans leur chambre, avec les moyens du bord. Sans crier gare, sans même s’apprêter devant sa webcam, Clairo a conquis le monde en 2017 en postant sur YouTube une vidéo lo-fi où elle interprétait l’un de ses morceaux, Pretty Girl, bricolé avec un logiciel, un synthé et un air fragile et détaché, souriant et désenchanté.
On la retrouve aujourd’hui toujours aussi touchante, voire bouleversante quand elle dévoile en juin le single Blouse, seule sur le plateau de Jimmy Fallon. Un petit bijou d’introspection acoustique, tout en finesse. Après cet avant-goût prometteur, l’Américaine, désormais âgée de 22 ans et récemment entendue aux côtés de son amie Lorde, sort le successeur attendu d’Immunity (2019).
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PépitesEnluminé par le producteur Jack Antonoff, qui a proposé des arrangements discrets et feutrés, Sling s’inscrit dans la lignée d’artistes nord-américain·es à fleur de peau tel·les qu’Aimee Mann, Ron Sexsmith, la Fiona Apple de Tidal, Elliott Smith, Joni Mitchell période Blue, ou encore The Shins dont l’album Wincing the Night Away a marqué au fer rouge Clairo. Comme eux·elles, la jeune chanteuse préfère la pudeur aux trémolos, le naturel aux effets pyrotechniques. Plusieurs couches de son timbre de voix et un joli écrin instrumental (Mellotron, Moog, guitare sèche) suffisent à créer une ambiance cotonneuse et élégante, une sorte d’édredon en plumes de cygne où on se love sans réserve dès la douce introduction, Bambi, jusqu’au bouquet final, Management, parsemé de violons altiers et d’un piano sobre qui transforment la couette moelleuse en un voluptueux taffetas de soie.
Entre les deux, on se laisse submerger par ses innombrables pépites, notamment Zinnias. Dans un post Instagram, Clairo explique à ses 2,9 millions d’abonné·es que les paroles tournent beaucoup autour de sa petite chienne, Joanie, adoptée l’an dernier. On l’aperçoit sur la pochette et sur le titre d’une chanson. “M’occuper d’elle m’a obligée à faire face à mes propres pensées sur la maternité et ce que cela signifierait pour moi. Des histoires comme des leçons, des regrets comme des remords. Mettre autrui avant soi-même. C’est l’aperçu d’un monde où j’ai trouvé que la domesticité était ce qui me manquait.” Le charme discret de Clairo fait de merveilleux ravages.
Sling (Republic/Universal). Sorti depuis le 16 juillet