“Soft Tissue” : un nouveau Tindersticks soyeux et enveloppant
Il paraît qu’il ne faut jamais rencontrer ses idoles. Trompant une fois de plus le vieil adage, on retrouve Stuart A. Staples, leader et chanteur indémodable de Tindersticks, sur les quais de Seine. Installé à une table en bois près de la rambarde...
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Il paraît qu’il ne faut jamais rencontrer ses idoles. Trompant une fois de plus le vieil adage, on retrouve Stuart A. Staples, leader et chanteur indémodable de Tindersticks, sur les quais de Seine. Installé à une table en bois près de la rambarde extérieure de la péniche Petit Bain, le vieux manitou de la pop britannique ressemble à un gentleman farmer perdu en mer, à la fois rêveur et perplexe. Un portrait vite balayé par un sourire délicat et l’intensité de son regard.
À 58 ans, le songwriter anglais se partage entre son nouveau studio en Grèce, celui de Londres et La Souterraine, village de la Creuse où il réside depuis 2006 avec sa femme peintre, Suzanne Osborne, et leur fille, Sidonie. Depuis trente ans, l’inimitable voix éraillée de Stuart A. Staples laisse sa marque indélébile sur le cœur de ses fans et Tindersticks revient avec un treizième album intitulé Soft Tissue, lancé sans concept ni but particulier, sauf celui de “tenter des choses avec le groupe”.
Le disque est une merveille de soul, de pop et de rock crépusculaire, constitué de huit titres portés par les luxuriants arrangements de cuivres de Julian Siegel, ceux de Dan McKinna et de Lucy Wilkins pour les cordes, ainsi que les chœurs habités de Gina Foster. Moins expérimental que le précédent (Distractions, 2021), Soft Tissue partage le même souhait d’être spontané et libre dans sa manière d’aborder la composition.
“À chaque fois, il y a une maturation nécessaire. Des sentiments profonds remontent lentement à la surface et prennent en quelque sorte forme en s’habillant de sons et de mots. Il était important que le processus soit physique, pas seulement cérébral. De voir comment mes 1ères idées résisteraient à la réalité et à l’énergie de cinq musiciens enfermés dans une même pièce pour jouer”, détaille Stuart A. Staples.
Le dandy moustachu semble se bonifier avec le temps. C’est donc sans appréhension qu’on lui montre une vieille photo en noir et blanc datant de 2003/2004, où il pose, assis, en levant ses yeux vers l’objectif. “Cette photo représente une période à la fois triste et excitante. Après Waiting for the Moon [2003], le groupe a fait ses adieux à trois anciens membres. C’est en quelque sorte mon année zéro. Cela coïncide avec le début de l’écriture de mon 1er album solo, un disque pour lequel j’ai beaucoup d’affection.”
On ne résiste alors pas à lui demander s’il y a un autre moment dont il reste particulièrement fier durant sa riche carrière : “Ma plus grande fierté, c’est quand une connexion s’établit avec le public en plein concert. Attention, c’est très rare, mais quand cela arrive, tu comprends que c’est la raison profonde de poursuivre ton métier de musicien. Je ne pense pas que d’autres sentiments s’en rapprochent vraiment.”
Le tissu mou qui donne son titre à l’album est celui qui maintient le squelette et les organes, comme les muscles, la graisse et les tendons. Humain avant tout, Stuart. De cette humanité généreuse dont nous avons plus que jamais besoin.
Soft Tissue (City Slang/PIAS). Sortie le 13 septembre. En tournée française à l’automne et en concert Salle Pleyel, Paris, le 12 mars 2025.