Sophie Marceau de la vengeance à la folie chez Jean Paul Civeyrac

Quatre ans après le très vibrant Mes provinciales, Jean Paul Civeyrac revient avec un objet opposé en de nombreux endroits à son prédécesseur. La nouveauté majeure de ce dernier film, c’est la présence d’une star, Sophie Marceau, au 1er plan....

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Quatre ans après le très vibrant Mes provinciales, Jean Paul Civeyrac revient avec un objet opposé en de nombreux endroits à son prédécesseur. La nouveauté majeure de ce dernier film, c’est la présence d’une star, Sophie Marceau, au 1er plan. Dans le rôle d’une policière, qui est également écrivaine, engagée dans une aventure complexe et violente, Marceau, omniprésente, est même l’alpha et l’omega d’Une femme de notre temps, le point aveugle autour duquel la mise en scène de Civeyrac tourne en permanence.

Qu’importe alors que l’ambiance du film soit quelque peu déréalisée puisque le regard du cinéaste est polarisé par son actrice, transformée en héroïne au visage si dur et si fermé qu’on a presque l’impression que Sophie Marceau porte un masque pendant tout le film. C’est l’opacité de ce visage que l’œil du cinéaste scrute avec intensité.

Une certaine forme de fantastique

Malgré tout, nous sommes bien en présence d’un film de Jean Paul Civeyrac. L’ombre d’une morte, l’atmosphère fantomatique, le deuil impossible, la logique d’un récit en forme de cauchemar sont autant de motifs qui relient Une femme de notre temps à l’œuvre du cinéaste. Loin de tout réalisme sociologique, Civeyrac semble plutôt tendre vers une forme de fantastique qui prend les apparences d’un faux polar et qui s’ancre d’abord dans le quotidien pour mieux s’en détacher.

Si Une femme de notre temps est sujet à certains trous d’air, victime d’un trop-plein scénaristique, il décolle à plusieurs moments par la manière dont le réalisateur échappe, grâce à la distance élégante de sa mise en scène, à l’étouffement qui le menace. Surtout, la dernière partie du film, qui métamorphose le personnage de Sophie Marceau en Diane chasseresse, atteint à une forme de folie qui, à elle seule, mérite vraiment le détour.

Une femme de notre temps de Jean Paul Civeyrac, avec Sophie Marceau, Johan Heldenbergh (Fr., 2022, 1 h 36). En salle le 5 octobre.