“Soudain seuls” de Thomas Bidegain : chamailleries dans l’Antarctique
Mélanie Thierry et Gilles Lellouche sont sur un bateau – ou plutôt un voilier. Mais aucun·e des deux ne tombe à l’eau (pour le moment, attendez). Parti·es de Brest pour une petite croisière entre amoureux·ses, il et elle ont pour but de rejoindre...
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Mélanie Thierry et Gilles Lellouche sont sur un bateau – ou plutôt un voilier. Mais aucun·e des deux ne tombe à l’eau (pour le moment, attendez). Parti·es de Brest pour une petite croisière entre amoureux·ses, il et elle ont pour but de rejoindre le sud de l’Amérique du Sud, après être passé·es par Le Cap. Benjamin propose un petit détour, et Laura n’a pas trop le choix. Il et elle arrivent sur une île sauvage, assez vaste, d’où sont perceptibles les icebergs de l’Antarctique, et c’est bien beau.
Mais Ben étant nul en météo, contrairement à ce qu’il avait prédit, une méchante tempête leur tombe dessus, et le couple ne parvient pas à retourner sur son bateau. Il se réfugie donc dans les ruines d’une base de chasse à la baleine. Mais au réveil, horreur, le voilier a disparu – spoiler, il et elle ne le retrouveront jamais, alors que Ben avait déclaré péremptoirement : « Ça ne peut pas disparaître comme ça, un bateau »… Nos deux Robinsons n’ont plus qu’une solution : s’installer le mieux possible en attendant que quelqu’un·e vienne les chercher.
Scènes de la vie conjugale… en moins bien
Là, le film vire soudain à Scènes de la vie conjugale de façon assez inattendue et ridicule : elle lui reproche sa relation avec sa “truie”, il la traite de “boulet”, d’ailleurs toute sa famille le pense, il l’a ramassée dans le caniveau, et maintenant elle veut le quitter pour aller travailler dans un super labo en Suisse, la vilaine – et autres joyeusetés.
On a envie de leur dire : vous n’auriez pas autre chose à faire ? Réparer la tôle qui pendouille, essayer de lancer un grand feu, faire le tour de l’île avec le canot et les rames, on ne sait pas, réfléchir… Le temps passe (on le sait surtout grâce aux dialogues), et rien, personne n’arrive. Au retour d’une chasse sanglante aux manchots qui a horrifié Laura, elle signifie à Ben qu’elle aimerait bien un petit rapport sexuel – c’est le côté bataillien du film, Éros et Thanatos, tout ça. Et il ne se fait pas prier, l’homme chasseur-cueilleur. Elle tombe enceinte. Les manchots qui ont survécu, pas fous (de Bassan), ont déserté la plage.
Une fin qui ne rattrape pas le reste
De temps en temps, Laura et Ben s’engueulent encore. Mais bon. Ben s’est abîmé la jambe, Laura a tout refermé en suturant la blessure avec une lame chauffée à blanc, fastoche, et il n’a même pas mis de bâton entre ses dents, comme dans un film de John Ford – Bidegain aime le western. Mais Laura en a marre et décide de passer de l’autre côté de la montagne, pour aller voir ce qu’il s’y passe. On ne sait jamais. Elle laisse le pauvre Ben seul. Là, comme personne ne cause plus, le film devient assez inquiétant, et on a froid et peur avec Mélanie Thierry.
On ne vous expliquera pas la fin de ce long métrage tiré d’un roman d’Isabelle Autissier, mais elle est assez neuneu : l’amour, l’amour, toujours l’amour… De bien beaux paysages (islandais, apparemment), deux acteur·rices pas mauvais·es du tout, mais à l’arrivée, un film qui part un peu dans tous les sens et qui manque singulièrement d’inspiration.