Souffrez-vous d’anxiété liée au Covid-19? Voici 11 signes l'indiquant
PSYCHOLOGIE - Voilà plus d’un an qu’a débuté la pandémie de Covid-19, qui a altéré notre santé à bien des égards, notamment sur le plan mental. Résultat: un stress excessif omniprésent vis-à-vis de notre bien-être physique, qui risque de se...
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PSYCHOLOGIE - Voilà plus d’un an qu’a débuté la pandémie de Covid-19, qui a altéré notre santé à bien des égards, notamment sur le plan mental. Résultat: un stress excessif omniprésent vis-à-vis de notre bien-être physique, qui risque de se transformer en anxiété.
Ce problème (souvent qualifié d’hypocondrie) se produit quand on s’inquiète de façon irrationnelle pour sa santé, au point que notre quotidien s’en trouve affecté. C’est un phénomène que de nombreux professionnels de la santé mentale, parmi lesquels Kimberly Presley, directrice clinique du Taylor Counseling Group à Dallas, ont constaté dans leur cabinet durant la pandémie.
“Cela n’a rien d’étonnant dans la mesure où nous n’avons jamais passé autant de temps à lire, causer, regarder ou nous renseigner au sujet d’un problème lié à notre santé physique”, explique-t-elle.
Bien souvent, l’anxiété est provoquée par la peur et le Covid-19 a fait naître chez nombre d’entre nous une véritable angoisse à divers niveaux, précise-t-elle, sans compter les tendances, données, graphiques et statistiques que nous trouvons en ligne. Le flux continu d’informations et la prise de conscience du faible contrôle que nous avons sur les actions des autres pour endiguer le virus ont été difficiles à gérer.
“Quand on combine ce sentiment d’impuissance ou de perte de contrôle à une peur réelle, cela risque bien souvent de susciter beaucoup d’anxiété”, ajoute-t-elle.
À force de vigilance pour prévenir le Covid-19, on risque de sur-corriger son comportement ou d’alimenter des schémas de pensée malsains. Vous pensez être angoissé·e vis-à-vis de votre santé? Ci-dessous, des spécialistes dressent une liste de signes indiquant que vous êtes peut-être en difficulté, et donnent des conseils pour y remédier.
Toutes vos pensées tournent autour de la pandémie et vous avez du mal à vous concentrer
“Cela signifie qu’elle affecte votre quotidien et qu’il vous est difficile de vous plier aux obligations de la vie et d’accomplir vos tâches”, constate Judy Ho, neuropsychologue clinique et médico-légale en pédiatrie, psychiatrie et pédopsychiatrie.
Si vous passez votre temps à ruminer la peur de contracter le coronavirus ou toute autre pensée liée à la santé, “détournez votre esprit de vos préoccupations en utilisant des techniques de thérapie cognitivo-comportementale”, conseille-t-elle.
Voici comment: interrompez vos pensées à l’aide du mot “stop” lorsque vous remarquez que vous êtes en boucle, puis trouvez une activité agréable susceptible de vous distraire ou quelque chose que vous aimez faire. Écoutez votre chanson préférée, réorganisez un coin de votre appartement, appelez un·e ami·e, lancez-vous dans un passe-temps ou lisez un chapitre de votre livre.
Mettre un coup d’arrêt à ses inquiétudes, c’est interrompre son flot de pensées. Quelques minutes d’interruption suffisent à sortir de cette boucle, ajoute-t-elle.
Vous causez trop de votre santé ou du Covid-19 avec les autres
Il n’y a rien de mal à causer de la pandémie, bien sûr, mais si c’est au détriment d’autres sujets de conversation importants pour vous ou pour les autres, c’est peut-être révélateur d’une angoisse.
Chloe Greenbaum, psychologue et professeure adjointe à l’université de New York, conseille de commencer les conversations en disant que vous essayez de moins penser au coronavirus, et en proposant d’éviter le sujet.
Et si votre mère vous demande de la rassurer après être allée à l’épicerie avec un double masque et une visière? “Vous devez fixer vos limites”, affirme-t-elle. “Si rassurer quelqu’un vous paraît jouable et n’aggrave pas votre propre anxiété, telle peut être votre limite: être là pour les autres, apaiser leurs inquiétudes, mais ne pas formuler les vôtres.”
Mais si cette demande déclenche votre anxiété, dites-le. Elle conseille d’essayer ceci: “Je suis là pour toi, mais j’essaie vraiment d’atténuer ma propre anxiété à ce sujet. Tu veux bien qu’on évite d’en causer pendant un certain temps?”
Vous suivez de trop près les nouvelles ou les informations sanitaires liées au coronavirus
Se tenir au courant des précautions à prendre, c’est bien. En revanche, regarder une quantité infinie de nouvelles relatives au Covid-19 est à la fois facteur et source d’angoisse par rapport à sa santé.
“Je conseille de contrôler la quantité et le genre de nouvelles que l’on consomme”, avise-t-elle. “Lisez les nouvelles une à deux fois par jour au lieu de laisser la télé allumée toute la journée.”
Consulter en permanence les dernières informations relatives au Covid-19 peut être l’indicateur d’une aggravation de votre anxiété.
Vous souffrez de troubles du sommeil ou de cauchemars
Il est normal d’être sujet·te à des insomnies en période de stress. Mais si vous multipliez les nuits sans sommeil à cause de votre inquiétude à l’égard de la pandémie ou si vous faites des cauchemars liés au coronavirus, vous pourriez bien avoir développé une anxiété importante vis-à-vis de votre santé.
“J’ai noté une nette recrudescence de rêves et cauchemars ayant pour thème la pandémie chez mes patients”, note Melissa Giuttari, conseillère clinique en santé mentale à New York.
Certains rêves expriment l’inquiétude d’un individu à l’égard de sa sécurité et de sa santé. Par exemple, de nombreuses personnes rêvent qu’elles sont au milieu d’une foule sans masque et se sentent vulnérables. Pour d’autres, il s’agit de manifestations plus symboliques de cette peur, comme des rêves tournant autour de la contamination.
“Essayez de coucher vos inquiétudes et vos rêves liés à la pandémie sur le papier. Cela vous aidera à les extérioriser”, estime-t-elle. “Évaluez chaque inquiétude en fonction de sa probabilité ou de son réalisme, et déterminez si elle est rationnelle ou irrationnelle. Trouvez des gens pour vous soutenir ou un thérapeute à qui causer pour les traiter.”
Vous évitez les activités en plein air
Vous vous abstenez de pratiquer des activités antistress éprouvées telles que la randonnée, le vélo ou la marche, dans le respect des mesures de distanciation physiques? Voilà qui pourrait vous alerter sur votre anxiété.
“Rester confiné chez soi quand on est en bonne santé et qu’on applique les mesures sanitaires est le signe d’un genre de pensée et de comportement excessivement catastrophiques typique d’un trouble de l’anxiété”, affirme Sam Von Reiche, psychologue clinique et auteur de Rethink Your Shrink.
L’évitement constitue l’un des principaux renforcements de l’anxiété, en raison du sentiment de soulagement qu’il apporte. “Je conseille de lutter contre sa propension à rester enfermé à l’aide de petits dispositifs, comme le fait de s’obliger à sortir chaque jour devant chez soi, puis faire le tour du pâté de maisons, et ainsi de suite.”
Vous n’êtes pas rassuré·e par le résultat négatif d’un test
Il est même possible qu’un résultat de test négatif ne vous rassure pas, ou vous tranquillise seulement de façon temporaire, et accroisse votre angoisse. C’est courant avec les troubles de l’anxiété, constate Abisola Olulade, médecin de famille à San Diego.
“Il arrive souvent qu’en cas de test négatif, les patients demandent à se faire re-tester”, révèle-t-elle. “Il est évidemment important de voir ses symptômes pris en compte mais si, après plusieurs tests négatifs et une auscultation rigoureuse, vous n’êtes toujours pas rassuré·e, vous souffrez vraisemblablement d’un trouble de l’anxiété”, souligne-t-elle en ajoutant qu’une psychothérapie saura traiter ces symptômes.
Vous pensez que chaque symptôme est lié au Covid-19
“On entend tellement causer du coronavirus qu’il n’y a rien d’étonnant à ce que les gens fassent un lien entre mal de tête et Covid”, remarque Jamie Schenk DeWitt, thérapeute familiale située à Los Angeles.
Il est important de rappeler qu’un grand nombre des symptômes du coronavirus sont également imputables à d’autres maladies.
“Si la toux, les éternuements, les maux de tête, les occasionnelles douleurs sont une source d’inquiétude permanente, et si vous faites systématiquement un test Covid pour vous rassurer, il est temps de contrôler vos pensées avant qu’elles ne tournent à l’anxiété”, assure-t-elle.
La prochaine fois que vous penserez “Covid” en éternuant, reprenez-vous avec bienveillance et pensez à toutes les précautions que vous avez prises afin d’assurer votre sécurité.
“Reconnaissez que c’est la peur de tomber malade et de perdre le contrôle qui provoque ces pensées”, insiste-t-elle. “Une fois que vous aurez identifié la peur, vous serez plus à même de la combattre en lui opposant des faits concrets.”
Des symptômes comme un mal de tête ou des courbatures peuvent être signe de Covid-19. Toutefois, cela ne signifie pas forcément que vous avez le virus.
Vous craignez que tout le monde vous transmette la Covid-19
Chaque interaction n’aboutira pas à la transmission du coronavirus. Et si la peur d’être infecté·e vous empêche de pratiquer des activités par ailleurs sans danger, comme sortir vous promener ou même faire des courses vite fait, c’est là encore peut-être signe d’anxiété.
“N’oubliez pas que votre santé mentale est tout aussi importante et que le fait de voir des gens, en toute sécurité, contribue à votre bien-être émotionnel”, assure-t-elle. “La distanciation physique, les masques et les balades en plein air sont des façons sûres d’interagir avec les autres en temps de pandémie.”
La thérapeute ajoute qu’aller se promener avec un masque en compagnie d’un être cher est bon pour le moral. Le “spring break” en Floride constitue le scénario de super propagation potentielle. C’est particulièrement important de s’en souvenir à l’heure où de plus en plus de gens se font vacciner et reprennent le cours de leur vie.
Vous utilisez à outrance le gel hydro-alcoolique et autres désinfectants
“Il n’y a pas de mal à prendre des précautions, mais si vous aspergez continuellement vos courses et vous-même de désinfectant, c’est preuve que vous ne faites pas confiance aux spécialistes et que vous vous montrez excessivement prudent·e”, indique Dana McNeil, thérapeute familiale et matrimoniale, fondatrice de The Relationship Place à San Diego.
L’hygiène est importante, mais une hygiène excessive doit être traitée. Quand le besoin de se surprotéger se fait sentir, elle conseille de se rappeler que l’on prend déjà les mesures de précaution voulues. Une giclée de gel hydro-alcoolique suffit à éliminer les germes. Nul besoin d’appliquer quatre ou cinq couches. Si vous n’êtes pas capable de résister au besoin de nettoyer à outrance, il est temps de consulter un professionnel de la santé mentale.
Vous pensez que tous ceux que vous aimez vont mourir du virus
Vous inquiéter démesurément pour votre santé a tôt fait de vous faire imaginer le pire. “Éprouver une peur paralysante à l’idée de faire une activité et envisager une issue catastrophique à l’accomplissement de l’activité en question, c’est le signe que vous souffrez d’une anxiété accrue”, soutient Dana McNeil.
Oui, la Covid-19 peut aboutir à la maladie et à la mort, mais pas nécessairement. Oui, il est possible de l’attraper en faisant ses courses. Mais il existe aussi des mesures préventives à prendre pour rester en sécurité.
“Vous n’avez pas à vivre en faisant comme si votre pire scénario s’était déjà réalisé”, ajoute-t-elle. “Vous vous infligez une souffrance inutile et vous vous privez de la capacité à vivre le moment présent en prenant les mesures nécessaires, ou à avoir l’esprit clair face à une situation potentiellement dangereuse.
Vous évitez les soins médicaux
“Quand on a très peur d’un problème de santé potentiel, on va inconsciemment rater ou ne pas prendre un rendez-vous, qu’il s’agisse d’un bilan de routine ou d’un problème de santé particulier, de peur de se voir diagnostiquer une maladie grave”, déclare David Harrari, psychiatre et directeur de la santé comportementale à K Health.
Il fait remarquer qu’il est important de faire des visites régulières et de consulter un médecin en cas de problème. “En matière de santé, l’ignorance ne fait pas le bonheur”, assène-t-il.
Si l’un de ces avertissements résonne en vous, contactez un professionnel de la santé mentale. Il est possible de vivre avec la pandémie sans exacerber son anxiété et un thérapeute saura affiner vos méthodes d’adaptation afin qu’elles répondent à vos besoins spécifiques.
Les informations contenues dans cet article reflètent l’état des connaissances au moment de sa publication, mais les recommandations peuvent changer à mesure que les scientifiques en apprennent plus sur le virus. Consultez les recommandations les plus récentes des centres de contrôle et de prévention des maladies.
Cet article, publié sur le HuffPost américain, a été traduit par Catherine Biros pour Fast ForWord.
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