Stéphane Bern son tour vent debout contre les éoliennes
POLITIQUE - On a connu Stéphane Bern moins critique à l’égard du gouvernement. L’animateur de France Télévisions, porteur de la Mission patrimoine s’en prend à la ministre de la Transition écologique et à sa volonté d’accélérer l’implantation...
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POLITIQUE - On a connu Stéphane Bern moins critique à l’égard du gouvernement. L’animateur de France Télévisions, porteur de la Mission patrimoine s’en prend à la ministre de la Transition écologique et à sa volonté d’accélérer l’implantation des parcs éoliens sur le territoire. “Un écocide”, selon ses mots écrits sur les réseaux sociaux, puis détaillés dans une tribune au Figaro.
“Barbara Pompili contrevient à la loi écocide qu’elle fait voter en se rendant coupable de destruction d’un patrimoine naturel, d’atteintes à la biodiversité, d’artificialisation des sols et de soutien aux énergies fossiles”, accuse-t-il dans ce texte particulièrement offensif publié dimanche 30 mai, reprenant plusieurs arguments des pourfendeurs de l’énergie éolienne.
Pour l’animateur de l’émission “Secrets d’Histoire”, “l’acceptabilité sociale du déploiement de l’éolien se retrouve aujourd’hui fortement fragilisée” par l’“accroissement stupéfiant” prônée par la numéro 3 du gouvernement à l’heure où elle promet une multiplication des installations de ce type par 2,5 entre 2019 et 2028.
“Vous n’entendez donc pas cette colère qui monte?”
“Vous n’entendez donc pas cette colère qui monte dans nos campagnes? Les gens sont vent debout, comme d’ailleurs quelque 500 maires réunis dans un collectif, Vent des maires, qui s’indignent du déni de démocratie. Au fil des consultations populaires et des avis défavorables de la population, les préfets ont des consignes pour imposer les champs d’éoliennes coûte que coûte”, écrit encore Stéphane Bern en ciblant tour à tour un “diktat éolien qui brasse du vent”, “les citadins bobos” ou encore les “puissants lobbys industriels et financiers.”
L’animateur appelle la ministre à “ouvrir les yeux “et à “cesser de se mentir” sur le bilan vert de cette énergie en expliquant, entre autres, que “les éoliennes fonctionnent seulement 25 % du temps et nécessitent l’aide de centrales à charbon, qui rouvrent notamment en Allemagne.” “Quelle belle victoire!”, tranche-t-il en reprenant l’argumentaire des anti-éoliennes, qui ont fait de ce combat un marqueur politique, souvent à droite ou à l’extrême droite.
De Noirmoutiers en Vendée à Châlon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, la plupart de ses déplacements pour les régionales, Marine Le Pen, partisane de longue date du nucléaire, fustige ces installations, qu’elle envisage de “démonter” si elle arrive à l’Elysée. Pour elle, “la vérité s’impose mais le gouvernement refuse de la voir pour des raisons purement électoralistes.” La patronne du Rassemblement national fustige “le coût, le caractère tout à fait anti-écologique, leur importation, la destruction probablement quasi définitive de l’environnement” ou encore le “drame économique” prétendument occasionné par les parcs éoliens.
Une prise de position saluée à droite
La prise de position de l’animateur a d’ailleurs été vivement saluée par plusieurs élus des Républicains qui eux, réclament un “moratoire” sur l’éolien. “Oui Stéphane Bern, vous avez entièrement raison: le paysage est notre patrimoine, stop à sa destruction!”, a par exemple réagi le vice-président de la formation, candidat à la présidence de la région Bourgogne-Franche-Comté, Gilles Platret sur les réseaux sociaux, quand le patron des députés LR Damien Abad demandait à Barbara Pompili de “sortir du déni.”
Oui @bernstephane, vous avez entièrement raison : le paysage est notre patrimoine, stop à sa destruction ! #oelienhttps://t.co/t4Vlwe2UYd
— Gilles PLATRET (@gillesplatret) May 29, 2021
Oui @bernstephane ! Les éoliennes sont nocives pour nos paysages, nocives pour le pouvoir d’achat des Français, nocives pour la planète et nocives pour la santé des riverains! Quand madame Pompili va t-elle sortir du déni?! #ecologie#biodiversite@SPPEFhttps://t.co/mt99kAY20W
— Damien Abad (@damienabad) May 29, 2021
Bravo cher @bernstephane ! « La vraie inégalité entre individus, elle est quasiment insoluble, c’est l’intelligence. » Yves Montand. https://t.co/Np1FjbjED5
— Alain Houpert (@alainhoupert) May 29, 2021
“Les éoliennes sont nocives pour nos paysages, nocives pour le pouvoir d’achat des Français, nocives pour la planète et nocives pour la santé des riverains!”, écrivait le député de l’Ain, dimanche, toujours sur Twitter, en réponse à Stéphane Bern qui lui estimait que l’actuelle ministre de la Transition écologique “ne sera plus qu’un mauvais souvenir dans 40 ans lorsqu’il faudra recycler les pales: du béton dans les sols ruraux, dégâts sur la biodiversité, destruction du patrimoine naturel.”
Autant de critiques auxquelles Barbara Pompili avait déjà tenté de répondre deux jours plus tôt, vendredi 28 mai, au cours d’une conférence de presse dédiée au sujet. Une 1ère.
Un débat pollué par les “Fake News”, selon Pompili
Oui, les énergies renouvelables sont intermittentes, mais le réseau gère et les progrès du stockage régleront le sujet. Oui elles sont déjà compétitives et le seront plus encore demain. Non, rien ne dit que l’éolien fait chuter les prix de l’immobilier, hors cas particulier, a-t-elle énuméré, dénonçant des “campagnes de désinformation alimentées avec cynisme par quelques opportunistes politiques.” Déployer l’éolien, “c’est vital” pour lutter contre le réchauffement climatique, a-t-elle plaidé. Et diversifier le bouquet énergétique de la France réduit “l’insécurité” liée à une trop forte dépendance au nucléaire.
“Des citoyens se posent des questions, c’est normal, mais il faut se fonder sur des faits. Or ce débat est en train d’être infiltré politiquement car nous sommes dans des campagnes électorales, notamment par l’extrême droite”, a-t-elle fait valoir, reconnaissant toutefois des erreurs dans le passé, parfois un manque de concertation.
Pour y remédier, elle demande ainsi aux préfets de cartographier les zones susceptibles d’accueillir de futurs sites en espérant que l’éolien séduise une majorité de l’opinion. Selon l’Institut de sûreté nucléaire (IRSN), 82% des Français ont une bonne image de l’énergie éolienne. Pour ce qui est de vivre près d’un site, le parc éolien est jugé comme le moins inacceptable: 41% des sondés accepteraient de vivre près d’éoliennes, 22% près d’une ligne à haute tension, 16% près d’une centrale nucléaire.
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